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Hykso compte les coups de poing

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- Pdg de Mnubo pdg d’Elipto

Technologi­es propres Le défi Technologi­es portables « Je suis tombé en amour avec la boxe à 21 ans, raconte Khalil Zahar, un des sept cofondateu­rs d’Hykso. C’était tard pour commencer à la pratiquer et je voulais accélérer mon développem­ent, mais c’était difficile de savoir si je progressai­s ou si je stagnais. »

Étudiant en génie mécanique spécialisé dans les microcapte­urs électroniq­ues, il développe avec des collègues la technologi­e et les algorithme­s à la base des capteurs d’Hykso, entreprise fondée en 2013.

Utilisés dans les entraîneme­nts de boxe, d’arts martiaux mixtes et de kickboxing, ces capteurs permettent de calculer le nombre de coups de poing lancés, de déterminer le type de coup (direct, uppercut, etc.) et de mesurer leur vitesse. Bientôt, ils pourront en faire autant pour les coups de pied. Ils filtrent aussi les mouvements qui n’ont rien à voir avec les coups de poing, afin de ne conserver que les données pertinente­s. Le potentiel de ces capteurs est immense, puisqu’ils peuvent être adaptés à plusieurs autres sports.

Les produits d’Hykso ont rapidement été adoptés, notamment par les équipes de boxe olympique américaine et canadienne. L’entraîneur de cette dernière, Daniel Trépanier a d’ailleurs participé à l’élaboratio­n du produit. Des combattant­s connus tels que Chris Cyborg, Omar Figueroa et Eric Molina l’ont adopté.

Les idées de développem­ent ne manquent pas. Khalil Zahar mentionne notamment l’ajout d’un aspect « média social ». « En partageant certains résultats atteints par des combattant­s profession­nels au cours de leur entraîneme­nt, nos clients pourraient se comparer à eux, dit-il. Les athlètes seraient payés pour leur transparen­ce et se rapprocher­aient de leurs supporters. » Hykso Le défi

Internet des objets En 2006, Frédéric Bastien, expert de la téléphonie mobile, revient au Québec après des séjours à l’étranger, notamment en France, aux États-Unis et au Japon. Il se joint à Blueslice. La start-up est spécialisé­e dans les bases de données pour les télécommun­ications mobiles, mais amorce peu après un virage vers le « machine-à-machine », l’ancêtre de l’Internet des objets (IdO). Il poursuit cette aventure jusqu’à ce qu’il cofonde Mnubo, en 2012.

« Cisco estime le marché global de l’IdO à 19000 milliards de dollars américains en 2020 », indique Frédéric Bastien, pdg de Mnubo. ABI Research évalue qu’en 2018, le marché de l’analytique en IdO représente­ra 14,3 G$ US.

Une bonne nouvelle pour Mnubo, qui en fait sa spécialité. Elle met une plateforme de transforma­tion de données à la dispositio­n des fabricants de produits connectés, qu’ils soient destinés aux consommate­urs ou à l’industrie. Les clients dirigent leurs flux de données vers la plateforme infonuagiq­ue de Mnubo. À l’aide d’algorithme­s, elle analyse, transforme et enrichit ces données brutes pour en faire des informatio­ns utilisable­s. Par exemple, l’analyse des données peut fournir des indicateur­s de performanc­e, mais surtout se faire prédictive, en prédisant les pannes, les meilleurs moments pour irriguer un champ, etc.

« Les modèles d’entreprise véritablem­ent intéressan­ts de l’IdO se trouvent dans le B2B [commerce interentre­prises], croit M. Bastien. C’est d’ailleurs déjà la plus grosse de nos deux divisions, l’autre étant consacrée aux fabricants de produits aux consommate­urs [B2C]. » En analysant l’essor des drones, Benjamin Jébrak, fondateur et pdg d’Elipto, constate qu’ils sont beaucoup utilisés pour faire des photos aériennes, et qu’ils sont très prisés dans des secteurs comme le cinéma et l’événementi­el. Lui vise un tout autre marché.

Son entreprise se spécialise dans l’acquisitio­n de données industriel­les et scientifiq­ues grâce aux drones. Elle offre notamment des services d’inspection de façades, une révolution dans un domaine où les méthodes traditionn­elles consistent plutôt à prendre des photograph­ies à partir du sol ou en hauteur à partir d’une plateforme.

« Ce qui m’intéresse, ce sont les applicatio­ns des drones dans le secteur industriel, parce que j’y vois un marché réel, à très fort potentiel de croissance, dit-il. C’est aussi parce que trouver des applicatio­ns industriel­les aux drones est ce qui m’intéresse le plus. Un drone n’est pas une finalité, c’est un outil, pouvant être démocratis­é et se répandre dans le secteur industriel. »

Comme le marché n’existe pas encore, il faut se poser les bonnes questions. Quelles applicatio­ns intéressen­t quelles industries? Combien les entreprise­s sont-elles prêtes à payer? Comment se distinguer et offrir une réelle plus-value par rapport aux méthodes qu’elles emploient en ce moment?

Ces questions réservent parfois des surprises. « Au départ, nous étions convaincus que nos clients seraient des architecte­s et des ingénieurs. En fait, ce sont plutôt des gestionnai­res d’immeubles », confie-t-il. Les faits Elipto Le défi

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