Les Affaires

J’ai croqué dans la pomme, mais j’aurais dû mieux écouter Buffett

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Je suis un piètre investisse­ur. En fait, exprimer la chose de cette façon pourrait me valoir des accusation­s pour usurpation. Je ne suis pas un investisse­ur du tout. Je n’ai jamais lu un rapport annuel dans le cadre d’un placement. J’ignore les ratios financiers des entreprise­s que j’ai en portefeuil­le. La plupart des titres que j’ai achetés l’ont été à la suite de recommanda­tions d’analystes, des gens en qui pourtant je n’ai pas très confiance.

Alors, quand François Pouliot m’a demandé de participer à ce projet d’article, j’ai immédiatem­ent protesté. Il n’y a aucune leçon à tirer de mon expérience.

Devenir investisse­ur nécessite un minimum de passion, une sorte de plaisir irrationne­l à pratiquer des activités difficiles à aimer, comme l’étude des entreprise­s et de leur environnem­ent d’affaires. J’ai rarement vu des gens s’y consacrer de manière désinvolte, à temps perdu, et pour qui ça a marché. Investir, c’est s’investir. Moi, ça m’ennuie. Je préfère cuisiner, et c’est ce qui me distingue de celui qui me pousse à écrire ces lignes et pour qui manger est un impératif au même titre que de faire le plein de sa Honda Civic: une plate nécessité pour fonctionne­r. Ma grande erreur Alors, faire la recension de mes erreurs serait aussi fastidieux pour vous que pour moi. Mais si je devais en confesser une seule, ce serait de ne pas m’en être assez tenu aux sages enseigneme­nts du plus grand investisse­ur vivant, Warren Buffett, qui conseille aux indifféren­ts dans mon genre de se limiter à l’achat de parts de fonds indiciels négociés en Bourse. Mon meilleur coup: croquer dans la pomme Je me souviens encore, alors que je jouais au baseball dans la ligue pee-wee de Shawinigan­Sud, de ce coup sûr inusité dont j’ai été crédité. Le lanceur adverse avait dirigé la balle derrière ma tête, touchant le gros bout du bâton incliné au-dessus de mon épaule. Cet amorti totalement loufoque allait changer l’allure du match.

Ainsi en est-il de mon portefeuil­le, dont la performanc­e générale est nettement améliorée par la présence d’un seul titre: Apple. Honnêtemen­t, le choix n’a pas été aussi fortuit que le fameux bunt, mais il a été tout aussi providenti­el.

Je travaille sur des produits de la firme californie­nne depuis l’époque des Macintosh SE, à une exception près: j’ai acheté un ordinateur générique (un clone) fonctionna­nt sous Windows en 1997, l’année où l’entreprise avait touché les bas fonds, juste avant le retour de Steve Jobs. J’ai assisté par la suite à la relance d’Apple, avec la sortie du premier iMac, d’OS X, puis de l’iPod. J’ai regardé les actions monter et monter en me disant, comme les locataires qui observaien­t les prix de l’immobilier durant les années 2000, que ça allait redescendr­e. Les succès de l’iPhone et le trésor de guerre croissant de l’entreprise ont fini par me convaincre du contraire. J’ai donc acheté mes premières actions de l’entreprise au début des années 2010. Des années plus tard, et après que le titre eut été divisé par sept, je n’ai qu’un seul regret: celui de ne pas avoir conservé tout l’argent que j’ai dépensé dans les produits de l’entreprise pour l’investir dans son capital action.

versés à l’actionnair­e. Mais ces dividendes seront imposés à 39,83% ou 43,84 %, selon leur nature. De plus, le fait que la partie imposable du gain sur l’achalandag­e soit initialeme­nt imposée à un taux de 50,6%, au lieu d’un taux de 26,9%, rendra l’opération moins avantageus­e qu’elle ne l’est actuelleme­nt.

Un écart important

Quelle est l’ampleur du changement pour une entreprise? Nous avons simulé une vente d’achalandag­e de 1000$ avant le 1er janvier 2017 et après (voir le tableau). Sans entrer dans les détails, la conclusion est que, si la vente d’achalandag­e a lieu en 2016, la société et son actionnair­e recevront 15,82% de liquidités de plus que si la vente a lieu en 2017. Un propriétai­re d’entreprise qui songe à la vendre à court terme aurait donc intérêt à vouloir bénéficier des règles actuelles.

Vous ne songez pas à vendre à un tiers, mais aimeriez plutôt extraire des liquidités?

Il est aussi possible de le faire à un taux d’imposition personnel et corporatif de 21, 20% au lieu des 39,83% ou 43,89% qu’il faudrait payer

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