Les Affaires

La première bulle m’a plumé, la deuxième m’a enrichi

-

Mettons cartes sur table: je ne suis pas un grand investisse­ur. J’ai déjà eu, comme plusieurs, un compte en ligne. Cela dit, deux investisse­ments me sont venus à l’esprit quand le chef de la section Investir m’a demandé de parler de mon pire et de mon meilleur placement.

Mon cauchemar est l’investisse­ment que j’ai fait en janvier ou février 2000 dans la société technologi­que Isee3D.

Le moment était très bien choisi pour investir à l’époque, vous en conviendre­z... Je verse dans l’ironie, bien entendu. Le Nasdaq était à son apogée, et nous étions dans une bulle techno sur le point d’éclater.

J’avais sorti 500 $. Un collègue de travail m’avait recommandé le titre et j’avais suivi le conseil. Erreur fatale: sa valeur a fondu comme neige au soleil dans la foulée de l’éclatement de la bulle techno.

Au moment de liquider, quelques mois plus tard, ma mise initiale de 500$ ne valait plus que quelques dizaines de dollars. Des leçons de l’aventure? Primo, il ne faut ne jamais se fier à quelqu’un – un collègue, un ami, un membre de la famille – qui vous suggère d’acheter un titre. Il faut faire sa propre évaluation.

Secundo, il faut savoir où l’on se trouve dans le cycle boursier (au début, au milieu, à la fin?). Cette informatio­n est essentiell­e pour jauger le risque.

Tertio, il faut faire ses devoirs. Cela peut impliquer de se former en conséquenc­e. C’est un paradoxe: nous suivons des cours de conduite, de musique, de cuisine. Mais rarement suivonsnou­s formations pour savoir comment investir.

Les années ont passé. Les enfants ont grandi. Et à partir de 2007-2008, juste avant la crise financière, j’ai commencé à planifier tranquille­ment mon retour en Bourse.

Entre-temps, j’avais suivi le Cours sur le commerce des valeurs mobilières (CCVM), et j’avais surtout commencé à lire des livres sur l’investisse­ment et l’ADN des entreprise­s à succès.

Un essai publié en 2001 m’a particuliè­rement inspiré, soit Good to Great: Why Some Companies Make the Leap... and Others Don’t de Jim Collins.

Dans ce livre, l’auteur explique pourquoi certaines entreprise­s performent beaucoup mieux que d’autres. Et l’une de ces raisons est la qua- lité et la vision de la direction. Parmi les sociétés à succès, Jim Collins mentionnai­t la banque américaine Wells Fargo ( WFC, 45,24$ US) – aujourd’hui impliquée dans un scandale lié à ses objectifs commerciau­x.

J’ai donc commencé à m’informer sur cette société, et ce, de ses résultats financiers à sa performanc­e boursière. À l’époque, l’actualité donnait des sueurs froides, avec la faillite de Lehman Brothers, en septembre 2008.

Patient, j’ai attendu pour voir un peu ce qui allait se passer, même si j’avais les fonds pour investir.

Comme la plupart des titres, celui de Wells Fargo a dégringolé, fondant de moitié en six mois pour descendre à 14$ US, en mars 2009.

De mémoire, j’ai acheté le titre dans les mois suivants, quand il s’est mis à remonter. Je l’ai payé 15 ou 16$ US environ.

Un an plus tard, l’action de Wells Fargo avait plus que doublé à 31 $. Elle a légèrement reculé par la suite, pour toutefois remonter de manière prononcée dans les années suivantes.

J’ai gardé ce titre environ un an, ce qui m’a permis de réaliser un rendement de près de 100%.

 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from Canada