Financer son projet avec ses futurs clients
La start-up SmartHalo a amassé 538 000 $ sur la plateforme Kickstarter pour développer son système de guidage GPS et d’enregistrement de données pour vélos. Quatre diplômées en environnement ont récolté 30 000 $ sur Ulule pour ouvrir Loco, une épicerie zéro déchet à Montréal. Quant à Ubios, elle a recueilli 156 000 $ sur GoTroo pour sa technologie de maison intelligente permettant de prévenir les dégâts d’eau. Autrement dit, le sociofinancement est la tendance de l’heure chez les jeunes pousses !
Il y en a deux types. Le plus connu repose sur des dons, des récompenses ou des préventes de produits. Pensez, entre autres, aux plateformes Kickstarter, Indiegogo, La Ruche ou Haricot. Le financement participatif en capital, autorisé au pays depuis juillet 2015, consiste quant à lui à solliciter des investissements en échange d’actions ou d’obligations de l’entreprise. Il regroupe des plateformes comme les québécoises GoTroo et StellaNova, la vancouvéroise FrontFundr ou encore l’américaine CircleUp.
Mais est-ce pour toutes les entreprises ? Benoît l’Archevêque, cofondateur de GoTroo, pense que les entreprises dont les produits ou les services s’adressent aux consommateurs ont plus de chances de réussir leur campagne de sociofinancement que celles qui vendent à d’autres entreprises.
« Si le public a de la difficulté à comprendre ce que vous faites, ce sera probablement plus difficile », estime-t-il.
Ce n’est cependant pas une règle absolue, car la clé du succès réside surtout dans la préparation. Ainsi, avant de lancer son offensive sur Kickstarter, Xavier Peich, cofondateur de SmartHalo, a recueilli quelque 2 000 courriels de cyclistes intéressés par son produit. Comment ? Il a publié une annonce sur Facebook qui dirigeait les gens vers son site web. Une fois là, ils étaient conviés à inscrire leur adresse électronique pour être informés du moment où la campagne serait lancée.
Créer un engouement
« L’idée, c’est d’être attendu, dit celui qui a amassé huit fois son objectif initial. Il faut que les gens aient hâte. Sinon, la campagne ne fonctionnera pas. J’ai parlé de cela à Chris Houle et il a ramassé des milliers de courriels. » Cofondateur de Phazon, Chris Houle a recueilli deux millions de dollars sur Indiegogo pour ses écouteurs sans fil, soit 1 819 % de son objectif.
La première journée du sociofinancement est cruciale, selon Xavier Peich. « Si la campagne décolle en flèche, ça devient une histoire qui intéresse les médias. » Ce qui, bien sûr, multiplie la visibilité.
Faire des mises à jour régulières à l’aide de publications dans les médias sociaux constitue une excellente pratique. Cela permet d’informer les contributeurs de l’évolution de la campagne, de continuer à la promou- voir et de créer une communauté qui vous appuiera et qui suivra votre histoire. Les médias sociaux sont incontournables pour susciter l’engouement.