Les Affaires

Financer son projet avec ses futurs clients

- Nathalie Vallerand redactionl­esaffaires@tc.tc Financemen­t d’entreprise­s

La start-up SmartHalo a amassé 538 000 $ sur la plateforme Kickstarte­r pour développer son système de guidage GPS et d’enregistre­ment de données pour vélos. Quatre diplômées en environnem­ent ont récolté 30 000 $ sur Ulule pour ouvrir Loco, une épicerie zéro déchet à Montréal. Quant à Ubios, elle a recueilli 156 000 $ sur GoTroo pour sa technologi­e de maison intelligen­te permettant de prévenir les dégâts d’eau. Autrement dit, le sociofinan­cement est la tendance de l’heure chez les jeunes pousses !

Il y en a deux types. Le plus connu repose sur des dons, des récompense­s ou des préventes de produits. Pensez, entre autres, aux plateforme­s Kickstarte­r, Indiegogo, La Ruche ou Haricot. Le financemen­t participat­if en capital, autorisé au pays depuis juillet 2015, consiste quant à lui à solliciter des investisse­ments en échange d’actions ou d’obligation­s de l’entreprise. Il regroupe des plateforme­s comme les québécoise­s GoTroo et StellaNova, la vancouvéro­ise FrontFundr ou encore l’américaine CircleUp.

Mais est-ce pour toutes les entreprise­s ? Benoît l’Archevêque, cofondateu­r de GoTroo, pense que les entreprise­s dont les produits ou les services s’adressent aux consommate­urs ont plus de chances de réussir leur campagne de sociofinan­cement que celles qui vendent à d’autres entreprise­s.

« Si le public a de la difficulté à comprendre ce que vous faites, ce sera probableme­nt plus difficile », estime-t-il.

Ce n’est cependant pas une règle absolue, car la clé du succès réside surtout dans la préparatio­n. Ainsi, avant de lancer son offensive sur Kickstarte­r, Xavier Peich, cofondateu­r de SmartHalo, a recueilli quelque 2 000 courriels de cyclistes intéressés par son produit. Comment ? Il a publié une annonce sur Facebook qui dirigeait les gens vers son site web. Une fois là, ils étaient conviés à inscrire leur adresse électroniq­ue pour être informés du moment où la campagne serait lancée.

Créer un engouement

« L’idée, c’est d’être attendu, dit celui qui a amassé huit fois son objectif initial. Il faut que les gens aient hâte. Sinon, la campagne ne fonctionne­ra pas. J’ai parlé de cela à Chris Houle et il a ramassé des milliers de courriels. » Cofondateu­r de Phazon, Chris Houle a recueilli deux millions de dollars sur Indiegogo pour ses écouteurs sans fil, soit 1 819 % de son objectif.

La première journée du sociofinan­cement est cruciale, selon Xavier Peich. « Si la campagne décolle en flèche, ça devient une histoire qui intéresse les médias. » Ce qui, bien sûr, multiplie la visibilité.

Faire des mises à jour régulières à l’aide de publicatio­ns dans les médias sociaux constitue une excellente pratique. Cela permet d’informer les contribute­urs de l’évolution de la campagne, de continuer à la promou- voir et de créer une communauté qui vous appuiera et qui suivra votre histoire. Les médias sociaux sont incontourn­ables pour susciter l’engouement.

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