Les Affaires

Ce qu’il faut savoir sur les anges investisse­urs

- Financemen­t d’entreprise­s Nathalie Vallerand redactionl­esaffaires@tc.tc

Pour financer la commercial­isation de son logiciel de gestion des programmes d’incitatifs pour employés, Greatify a d’abord cogné aux portes de plusieurs fonds de capital de risque. Mais elle n’avait pas assez de revenus pour les intéresser. Ce sont des anges qui l’ont finalement aidée. En septembre dernier, Anges Québec et son fonds d’investisse­ment Anges Québec Capital ont injecté un million de dollars dans la PME de Québec, fondée en 2015. « Toutes les entreprise­s qui viennent nous voir ne font pas de profits et environ le tiers d’entre elles n’ont même pas de revenus, souligne le pdg d’Anges Québec, François Gilbert. Elles n’ont pas pu trouver de financemen­t ailleurs. Les entreprise­s en démarrage, c’est notre univers. » Anges Québec regroupe près de 150 investisse­urs privés, mais ce n’est pas le seul endroit où en trouver. Beaucoup font cavalier seul. On les repère grâce à des contacts personnels, à des comptables et à des avocats qui ont des clients fortunés. Certains aussi sont inscrits sur la plateforme Carrefour Capital, qui a pour mission de mettre en relation anges et entreprene­urs.

L’avantage du nombre

C’est justement par l’intermédia­ire de Carrefour Capital que Patrick Lemieux a trouvé un entreprene­ur de Montréal à la retraite qui a investi 90 000 $ dans Akitig, son entreprise de culture de champignon­s shiitaké biologique­s sur billots de bois située à Mont-Laurier. L’investisse­ment a été réalisé en novembre dernier en échange de 13,5 % des parts. Auparavant, l’homme d’affaires avait obtenu un financemen­t de 110 000 $ d’un investisse­ur privé de son entourage.

Chez Anges Québec, les anges investisse­nt environ 50 000 $ dans chacune des entreprise­s qu’ils soutiennen­t. Chaque financemen­t réunit en moyenne douze anges. Mais Greatify, elle, en a 22 ! Mariage d’intérêt En général, les anges offrent plus que de l’argent. Ils offrent aussi du temps. Ils ont des contacts dans le monde des affaires et une expérience dont l’entreprise peut profiter. « Nos anges veulent investir et s’investir parce que la seule façon d’avoir du rendement, c’est que l’entreprise prenne de la valeur, explique François Gilbert. Pour chaque investisse­ment, deux anges lead travaillen­t plus étroitemen­t avec les entreprene­urs. Ils ne dirigent pas à leur place. Ils sont là pour aider et conseiller. »

« Les anges ont une relation plus personnell­e avec les entreprene­urs qu’un fonds de capital de risque, dit l’avocat en droit des affaires François St-Arnaud. Ils peuvent appeler chaque semaine, passer à l’improviste. Ce sont leurs économies qu’ils investisse­nt dans une personne ou un groupe de personnes ! »

D’où l’importance de s’assurer d’être sur la même longueur d’onde avant de conclure l’entente. « C’est un mariage d’intérêts et de gens », rappelle Patrick Lemieux, d’Akitig, qui a déjà écarté des investisse­urs dont la vision était trop éloignée de la sienne.

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