Fonds indiciels : le pari de Warren Buffett
Microsoft en chiffres
i une statue devait être érigée pour honorer la personne qui a le plus fait pour les investisseurs américains, le choix serait sans conteste Jack Bogle, qui est à l’origine des fonds indiciels à bas coût. C’est ce qu’écrit le légendaire investisseur Warren Buffett dans sa plus récente lettre aux actionnaires.
« Au cours de ses premières années, Jack a été l’objet de moqueries de la part de l’industrie de la gestion de portefeuille. Aujourd’hui, cependant, il a la satisfaction de savoir qu’il a aidé des millions d’investisseurs à obtenir de bien meilleurs rendements de leurs investissements qu’ils ne l’auraient fait autrement. Il est un héros pour eux et pour moi », écrit-il.
« Lorsque des billions de dollars (trillions en anglais) sont gérés par des gens de Wall Street facturant des frais élevés, ce sont habituellement ces gestionnaires qui empochent les bénéfices exceptionnels, pas les clients. Tant les grands investisseurs que les petits devraient s’en tenir aux fonds indiciels à bas coût », ajoute-t-il.
Dans sa lettre, Warren Buffett rappelle qu’il a parié 500 000 $ qu’aucun professionnel du placement ne pourrait sélectionner au moins cinq fonds de couverture ( hedge funds), outils très populaires et assortis de frais élevés, qui battraient des fonds à faibles coûts reproduisant l’indice S&P 500 sur une période de 10 ans, comme un fonds Vanguard.
Il s’attendait à ce que bon nombre d’entre eux se présentent pour défendre leur occupation. « Après tout, ces gestionnaires exhortent les autres à miser des milliards sur leurs capacités. Pourquoi auraient-ils peur de miser un peu de leur propre argent ? » se demande-t-il.
Un seul cependant a relevé le défi, Ted Seides, cogestionnaire de Protégé Partners. Il a sélectionné cinq fonds de fonds détenant eux-mêmes plus d’une centaine de ces fonds de couverture, ce qui signifiait que leur rendement global ne serait pas faussé par les bons ou les mauvais résultats d’un seul gestionnaire. Chaque fonds de fonds ajoutait évidemment un autre niveau de frais à ceux, déjà élevés, des fonds de couverture qu’ils détenaient pour les avoir sélectionnés.
Warren Buffett présente les résultats pour les neuf années allant de 2008 à 2016. Le fonds de fonds A a gagné 8,7 % durant cette période, le B, 28,3 %, le C, 62,8 %, le D, 2,9 %, et le E, 7,5%. Le fonds indiciel reproduisant l’indice S&P a gagné 85,4 %.
Le rendement annualisé du fonds indiciel a été de 7,4 % durant la période, ce qui pourrait aisément être représentatif du marché boursier au fil du temps. En comparaison, le rendement annualisé des fonds de fonds a été de 2,2 %.
« Je suis certain que, dans presque tous les cas, les gestionnaires des deux niveaux étaient des gens honnêtes et intelligents. Toutefois, les résultats de leurs investisseurs sont désastreux, vraiment désastreux », tranche-t-il.
Les énormes frais exigés, totalement injustifiés par les résultats obtenus, sont en cause. Warren Buffett estime que 60 % des gains réalisés par les cinq fonds de fonds ont été empochés par les gestionnaires des deux paliers.
« Plusieurs personnes intelligentes gèrent des fonds de couverture mais, à bien des égards, leurs efforts se neutralisent, et leur quotient intellectuel ne surmontera pas les coûts qu’ils imposent à leurs investisseurs », avance-t-il.
M. Buffett reconnaît que certains individus habiles peuvent battre l’indice S&P 500 sur de longues périodes. Le problème, c’est que la vaste majorité de ceux qui tentent de le faire échouent : « La probabilité est très élevée que la personne sollicitant vos fonds ne sera pas l’exception qui obtiendra de bons résultats », prévient-il.
Ce qui complique encore la recherche est que certains gestionnaires seront chanceux sur de courtes périodes. Si 1 000 gestionnaires font une prédiction de marché au début de l’année, il est très probable que l’un d’entre eux aura raison neuf fois d’affilée.
Évidemment, Warren Buffett lui-même est un investisseur exceptionnel, et le titre de Berkshire Hathaway a connu une progression annualisée de 20,8 % entre 1965 et 2016, contre 9,7% pour l’indice S&P 500, dividendes inclus. Il n’est pas certain que ceux qui lui succéderont (il a 86 ans, après tout) auront le même succès. Entre-temps, l’achat du titre permet de participer à un portefeuille géré activement qui a connu du succès.
Néanmoins, M. Buffett n’en démord pas : tant les petits investisseurs que les grands devraient s’en tenir à un fonds indiciel à faible coût reproduisant l’indice S&P 500. Venant d’un des meilleurs investisseurs du monde, ce n’est pas rien. Pensez-y…
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Microsoft ( 64,76$US), une entreprise de technologie fondée en 1975 par Bill Gates et ses partenaires, est probablement une des meilleures entreprises de haute technologie de notre temps. Sa principale force réside dans le fait qu’elle se concentre sur des services d’intelligence artificielle destinés aux individus et aux entreprises. Cela veut dire qu’elle n’est pas à la merci de produits pouvant devenir obsolètes ni de la concurrence, bien que, dans son domaine, elle puisse faire face à une concurrence solide.
Je dis « bien qu’elle puisse » car, pour le moment, aucun concurrent ne semble avoir la capacité de concevoir un système d’exploitation aussi convivial que Windows, qui équipe 89,23 % des ordinateurs de ce monde, contre 9,2% pour Apple OS et 1,56 % pour Linux. Cela dit, il faut bien reconnaître qu’il y a seulement quelques années Windows équipait 98 % du parc mondial d’ordinateurs. Son système de stockage de données Azure (le fameux gagne en popularité. L’entreprise continue de développer des applications sur la plateforme Android et investit massivement dans la recherche et le développement.
Microsoft, qui table déjà sur Skype, Outlook et une multitude d’autres applications, vient d’investir 26 millions de dollars dans AirMap, une entreprise dont les logiciels ont pour objectif de faciliter la circulation des drones pour assurer une plus grande sécurité. Ces logiciels vont utiliser des composantes des applications Microsoft. Après tout, pourquoi investir des milliards dans la conception de nouveaux logiciels alors qu’on peut, moyennant un investissement minime, s’associer avec une entreprise qui les développe déjà ? Et qui sait, peut-être en prendre le contrôle un jour.
Quelques commentaires sur le tableau
En ce qui concerne les ratios traditionnels (coursbénéfices, cours-valeurs aux livres, etc.), Microsoft est dans la moyenne de l’industrie. L’action n’est donc ni chère ni une aubaine. Elle fluctue un peu plus que le marché, mais sans être terriblement volatile. À preuve, son bêta de 1,3 signifie que le titre bouge de 1,3 % chaque fois que le marché bouge de 1% dans une direction ou dans l’autre. Là où cette action devient très intéressante, c’est lorsqu’on regarde ses performances financières : Un rendement de l’avoir des actionnaires de 23 % (bénéfices nets/avoir des actionnaires).