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Avec un chiffre d’affaires estimé à 2,6 milliards de dollars par année, l’industrie des firmes de génie-conseil a d’importantes retombées sur l’économie québécoise. Et ce, malgré des années de vaches maigres.
La Commission Charbonneau, combinée au ralentissement économique, a freiné l’activité dans le secteur du génie-conseil au cours des dernières années. « Normalement, quand l’économie ralentit, on investit dans les infrastructures publiques pour la stimuler. Cependant, nous n’avons pas encore rattrapé le niveau de 2012-2013, car il y avait une certaine prudence légitime de la part des donneurs d’ouvrage », explique André Rainville, PDG de l’Association des firmes de génie-conseil du Québec (AFG).
Avenir souriant
Depuis cette période, l’AFG estime que 5 000 emplois ont été perdus dans ce secteur. Heureusement, les annonces du Plan québécois de développement des infrastructures 2016-2026, qui compte sur un budget de 88,7 G$, et de l’injection de plus de 120 G$ sur 10 ans par le gouvernement Trudeau laissent entrevoir un avenir meilleur pour l’industrie.
« On ne voit pas encore beaucoup de retombées concrètes de ces promesses, mais cela ne saurait tarder. L’année 2016 s’est vécue sous le signe de la stabilité, alors que nous prévoyons renouer avec la croissance en 2017-2018 », analyse le PDG.
Pour mesurer le poids de ce secteur dans l’éco- nomie, l’Association des firmes de génie-conseil a commandé une importante étude sur le sujet, publiée en février dernier. Une première, exécutée par E&B DATA et qui montre que le Québec compte 225 firmes de génie-conseil. Celles-ci apportent 3 G$ au PIB du Québec, en plus d’offrir 22 000 emplois directs.
Il est important de signaler que cet apport économique ne se limite pas aux centres urbains. En effet, bien que plus concentrée dans les régions de Montréal et de la Montérégie, l’industrie du génie-conseil se répartit aux quatre coins du Québec, montre l’étude. « Chaque région, à l’exception du Grand Nord, compte au moins 10 firmes de génie-conseil », explique M. Rainville. Pour la majorité d’entre elles, le Québec constitue le principal marché, et ce, peu importe leur taille.
Parmi les surprises, on note que, malgré la présence d’importants joueurs, le génie-conseil demeure majoritairement québécois, ajoute André Rainville. « L’étude montre que, contrairement à la perception répandue, 89 % des firmes de génie-conseil sont de propriété québécoise, ce qui correspond à 73 % de l’emploi total de l’industrie. » Autre constat : les grandes firmes reçoivent plus de contrats au privé (61 %), alors que, pour les plus petites, c’est carrément l’inverse. Elles puisent 60 % de leurs mandats au public.
L’innovation pour surfer sur la croissance
Pour se démarquer et croître, les firmes ont l’ambition d’attaquer de nouveaux marchés internationaux, développer leur expertise, ainsi que faire preuve d’innovation, comme le montre l’étude. C’est d’ailleurs cette ingéniosité qui a été mise à l’honneur lors des Grands prix du génie-conseil québécois 2017, organisés par l’AFG en mai.
Pour n’en nommer qu’un, André Rainville cite le projet d’Énerkem, qui a lancé une usine transformant les déchets en biocarburant. « L’entreprise québécoise qui a développé cette technologie s’est associée avec BBA, une firme de génie-conseil spécialisée dans le domaine industriel, pour l’aider à réaliser son idée sur le terrain. »
Un savoir-faire qui, dans ce cas comme dans d’autres, s’exporte et fait rayonner le savoirfaire québécois.
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commande sans arrêter les opérations. Si on compare le tout avec un être humain, c’est comme si on changeait le cerveau et que la personne continuait à marcher », illustre l’ingénieur.
Un outil qui rend l’opération beaucoup moins risquée. « Quand on commençait à changer les câbles qui alimentent les systèmes de commande, il fallait se rendre jusqu’au bout, même si on voyait qu’il y avait un problème. Il n’y avait pas de retour en arrière : il fallait continuer jusqu’à ce qu’on trouve une solution. » Dans plusieurs industries, un arrêt de production est synonyme d’énormes pertes financières.
plus de lui avoir valu une mention au chapitre du développement durable. Il faut dire que le défi était de taille pour la firme. « Nous avons joué un rôle d’ingénierie dans le design et la conception de l’usine développée par Enerkem », précise Lyne Ricard, ingénieure et directrice pétrole, gaz et biocarburants chez BBA.
L’objectif pour la ville d’Edmonton, où a été implantée cette bioraffinerie, est de revaloriser de 50 % à 90 % des déchets autrement impossibles à recycler ou à composter, comme le textile, certains plastiques, etc. Ils sont transformés en énergie propre ou en produits chimiques renouvelables. « Comme c’était une première mondiale, on ne pouvait pas se fier à notre expérience ou même à ce qui avait déjà été fait ailleurs, soutient l’ingénieure. Il a donc fallu se montrer hautement créatif. »
Ingénierie créative
Il s’agit d’un travail de collaboration avec l’équipe