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FRESHII

- Recommanda­tions a un trésor de guerre de 1,2 milliard Performanc­e depuis son entrée en Bourse Valeur boursière Multiple cours-bénéfices prévu dans 12 mois Recommanda­tions

La vedette techno de l’heure, avec son appréciati­on foudroyant­e depuis deux ans, attire maintenant l’attention pour de nouvelles raisons.

La société d’Ottawa, dont les solutions facilitent les ventes en ligne de plus de 400000 marchands dans 175 pays, a en effet accumulé un trésor de guerre de 1,18 milliard de dollars canadiens (G$ CA) dans ses coffres, après une nouvelle émission d’actions de 657 millions de dollars (M$).

L’émission tout à fait inattendue dilue ses actionnair­es existants de 6,5%, mais les analystes trépignent d’impatience de connaître les visées de l’entreprise à forte croissance.

Après tout, sa part de marché n’est que d’environ 5%, note Richard Tse, de Financière Banque Nationale, pour illustrer son énorme potentiel.

Shopify se contente de dire qu’elle renforce son bilan pour financer les investisse­ments dans sa plateforme, sa solution par abonnement Shopify Plus et son bras de capital de risque.

Les analystes spéculent que la société cherchera à mettre la main sur un spécialist­e de l’intelligen­ce artificiel­le, afin de soutenir son avance, fidéliser ses marchands et, surtout, faire croître ses revenus par marchand.

C’est ce que parie notamment Blair Abernethy, d’Industriel­le Alliance Valeurs mobilières, qui vient de hausser son cours cible de 87 à 100 dollars américains ($ US).

L’analyste croit que Shopify voudra peut-être aussi augmenter son offre de services en ajoutant des logiciels de comptabili­té, d’automatisa­tion du marketing ou de la logistique, et ce, afin de renforcer son guichet unique pour les petites entreprise­s.

Personne ne remet en question le positionne­ment de tête de l’entreprise dans un créneau explosif, ses partenaire­s de choix Amazon, Facebook et Google, ni sa croissance rapide, mais force est d’admettre que l’évaluation est plus que généreuse pour une société déficitair­e.

Qu’à cela ne tienne, M. Abernethy estime que Shopify mérite son multiple. Son évaluation de sept fois les revenus projetés en 2019 correspond à celle des fournisseu­rs de logiciels en tant que services, alors qu’elle croît beaucoup plus vite qu’eux.

La société devrait plus que doubler le nombre de ses marchands d’ici 2019, après un bond de 55% en 2016, et générer plus de revenus par marchand.

« La société met l’accent sur sa croissance rapide, mais prévoit toujours un premier bénéfice d’exploitati­on à la fin de 2017. À long terme, nous croyons qu’elle pourrait dégager une marge d’exploitati­on de plus de 20% », conclut M. Abernethy. Après un départ en Bourse remarqué, le franchiseu­r de bistrots de mets santé a vu son élan s’essouffler un peu à la suite du sommet de presque 15$ atteint le 1er mars.

Trois présentati­ons récentes et à venir auprès des clients de RBC Marchés des capitaux, Robert W. Baird & Co. et Jefferies Group pourraient cependant raviver l’intérêt pour Freshii.

Il faut dire que les investisse­urs se familiaris­ent encore avec le restaurate­ur torontois dont les deux premiers trimestres ont été assez conformes aux attentes, malgré diverses nouvelles dépenses d’une société à capital ouvert.

Freshii a aussi amorcé sa vie en Bourse avec une évaluation gourmande à 32 fois son bénéfice d’exploitati­on, qui lui a donné 51,2 M$ de capital frais, dont 15 M$ ont servi à rembourser une dette.

Le franchiseu­r fondé par l’as du marketing Matthew Corrin, 34 ans, a aussi promis une croissance « fulgurante » dans son prospectus. D’ici 2019, il voit le nombre de ses établissem­ents tripler, à 840, et son bénéfice d’exploitati­on faire de même pour atteindre 22M$.

La chaîne vise les milléniaux, tant pour ses clients que ses franchisés, tout comme les amateurs de mets santé préparés avec des ingrédient­s frais.

Le coût total de 260000$ d’une franchise et le rendement de 40% (des bénéfices sur l’investisse­ment) qu’elle procure dès la deuxième année attirent de jeunes entreprene­urs, soutient l’entreprise.

Les analystes n’ont rien à redire concernant le parcours de croissance rapide et le rendement financier élevé propre aux franchiseu­rs.

Puisque Freshii recueille des frais de franchise d’environ 30000$ par restaurant et des redevances de 6 à 7% par année, le franchiseu­r convertit plus de 90% de son bénéfice d’exploitati­on en argent sonnant.

Sabahat Khan, de RBC Marchés des capitaux, fait d’ailleurs miroiter la possibilit­é que l’entreprise verse un dividende spécial en 2018, si ses liquidités grimpaient à 42M$ US.

Avec l’ouverture de 23 nouvelles franchises au premier trimestre et 200 nouveaux contrats de franchises en main, l’entreprise est aussi en bonne voie d’atteindre ses objectifs annuels, prévoit l’analyste.

Le rachat de la franchise maîtresse de Chicago lui permettra d’encaisser toutes les redevances des enseignes dans ce marché et de reprendre la maîtrise de leur expansion.

L’ajout de nouveaux mets, tels que bols-déjeuners, nouveaux smoothies, boîtes-repas et boissons-cures, vise à attirer des clients en dehors des heures de lunch. Les heures de lunch procurent aux bistrots encore 61% de leurs revenus.

« Notre multiple d’évaluation de 23 fois le bénéfice d’exploitati­on attendu à la mi2019 est dans le haut de la fourchette de franchiseu­rs performant­s tels que Wingstop, Shake Shack ou Zoës Kitchen, reconnaît l’analyste, mais le bond de 75% du bénéfice d’exploitati­on en 2017 et de 38% en 2018 le justifient », avance-t-il.

Son cours cible de 17$ laisse entrevoir un gain de 36%.

En revanche, si Freshii n’ouvrait pas le nombre de franchises prévu ou si les ventes comparable­s des restaurant­s ne croissaien­t pas de 3 à 4% comme promis, son titre pourrait glisser jusqu’à 10$.

Au premier trimestre, le plus faible de l’année, la croissance des ventes comparable­s a fléchi de 7,3 à 6,4%.

Un quatrième trimestre solide redonne un peu de tonus au détaillant Aritzia, dont la performanc­e n’a pas été à la hauteur de l’intérêt suscité initialeme­nt par sa venue en Bourse l’automne dernier.

La société rebâtit les ponts avec ses actionnair­es, qui n’ont pas du tout apprécié le fait que le fondateur Brian Hill et le fonds Berkshire Partners vendent un deuxième bloc de 23 millions d’actions à 17,45$, moins de trois mois après le premier placement de 437 M$.

Les revenus du marchand de vêtements branchés pour femmes ont crû de 17%, se chiffrant à 196 M$, mais surtout son bénéfice d’exploitati­on a bondi de 39%, pour atteindre 32 M$, et sa marge brute a gonflé de 4,4%, passant à 38,4%, le double des prévisions de Patricia Baker, de Scotia Capital.

Les ventes comparable­s ont augmenté de 11,5%, hissant à 20,7% leur rythme de croissance sur deux ans. Cette progressio­n provient des ventes en ligne, puisque les ventes en magasin croissent de 3 à 4%, précise Irene Nattel, de RBC Marchés des capitaux.

Le prochain trimestre s’annonce aussi solide, grâce à des collection­s printemps/ été bien accueillie­s et au lancement de la marque athlétique The Constant et de celle de vêtements vintage Little Moon en mai.

Maintenant que le marché a absorbé pour 819 M$ d’actions, Aritzia doit en quelque sorte rattraper sa riche évaluation qui s’est comprimée de 27% depuis janvier.

« L’élan des ventes et la réalisatio­n discipliné­e de sa stratégie devraient soutenir sa généreuse évaluation », écrit Mme Baker.

Le détaillant, qui conçoit et fait fabriquer 80% des vêtements de ses 13marques maison, poursuit comme prévu son plan d’action, qui vise à doubler ses ventes d’ici 2021.

Une première boutique entièremen­t consa- crée à sa marque Babaton a ouvert ses portes à Toronto l’automne dernier.

En avril, Aritzia a pris pied à Los Angeles, où elle habille déjà plusieurs vedettes. En 2018, la société ouvrira deux autres magasins phares aux États-Unis, à Chicago et à San Francisco, en plus d’en rénover six ou sept autres.

Les données que procureron­t les nouveaux systèmes aux points de vente nourriront ses ventes, tandis que le remaniemen­t de la chaîne d’approvisio­nnement ajoutera aux marges, estime Camilo Lyon, de Canaccord Genuity. Persuadé qu’Aritzia dépassera son objectif de ventes de 1,2 G$ de 2021, l’analyste recommande chaudement l’achat du titre et fixe son cours cible à 24 $, soit 25 fois les bénéfices projetés en 2019.

D’ici 2021, le détaillant espère toujours doubler, à 25%, la part de ses ventes en ligne.

John Morris, de BMO Marchés des capitaux, est particuliè­rement satisfait de sa performanc­e aux États-Unis au moment où tant de détaillant­s de vêtements souffrent.

« La notoriété de sa marque aux États-Unis est cruciale à ses plans de croissance à long terme », souligne l’analyste, en précisant que les promoteurs immobilier­s américains sont nombreux à lui offrir des locaux à bon prix.

S’il dit avoir bon espoir qu’Aritzia fera croître son bénéfice au rythme annuel prévu de 15 à 20% d’ici 2021, M. Morris s’attend à une modération de la croissance des ventes comparable­s et des marges au cours des deux prochaines années.

Le cours cible de 23$ de BMO et RBC s’appuie sur un multiple de 30 fois les bénéfices prévus en 2019 et un rendement du capital de 25%.

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