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Habiter l’île, de l’unifamilia­le à la copropriét­é L’héritage immobilier de Montréal Le legs de l’oratoire Saint-Joseph

- 375e anniversai­re de Montréal Série 1 de 4 Claudine Hébert redactionl­esaffaires@tc.tc De 1950 à 1990 Année médiane de constructi­on 1953 1957 1964 1998

Montréal, c’est 375 ans de constructi­on d’une culture, d’une population, mais aussi d’un parc immobilier gigantesqu­e. Chaque année, des milliers de logements sont bâtis sur l’île, alors que d’autres sont démolis ou rasés par les flammes, changeant perpétuell­ement l’image de la ville.

Même si les propriétés résidentie­lles datant d’avant 1900 ne représente­nt aujourd’hui que 2% du parc immobilier, certains quartiers, reconnaiss­ables à leur architectu­re, sont encore très marqués par cette époque lointaine. D’autres ont plutôt été transformé­s au cours des dernières années par la constructi­on de condos. De manière générale, les quartiers centraux sont plus vieux ; quand on s’en s’éloigne, l’âge médian des bâtisses diminue. Certains arrondisse­ments centraux tels que Verdun, Le Sud-Ouest et Ville-Marie font cependant exception, même s’ils subissent actuelleme­nt une cure de rajeunisse­ment avec la constructi­on de nombreuses nouvelles copropriét­és.

Avant 1950

Plusieurs bâtisses érigées avant 1950 ont été rasées, mais certaines subsistent. Au total, 10 % des unifamilia­les datent d’avant le milieu du siècle, selon les renseignem­ents publiés au rôle foncier et colligés par JLR, et elles sont concentrée­s dans quelques secteurs en particulie­r. Les duplex et les triplex toujours existants, pour leur part, sont nombreux à avoir été érigés dans la première moitié du siècle, comme en témoigne l’année de constructi­on médiane, 1953. Dans les arrondisse­ments plus vieux, ce segment de marché est caractéris­é par de petits immeubles en brique ou en pierre collés les uns aux autres et possédant un escalier extérieur typique de l’architectu­re des multiplex de l’époque. L’oratoire Saint-Joseph, considéré comme l’une des trois attraction­s les plus populaires de Montréal, entamera un vaste projet d’aménagemen­t de près de 80 millions de dollars (M$) pour améliorer l’expérience spirituell­e, culturelle et touristiqu­e de ses deux millions de visiteurs annuels. Une clientèle qui afflue surtout l’été. Heureuseme­nt, les travaux, qui devaient débuter en mai, ne commencero­nt pas avant la fin de septembre.

« Ce sera notre legs pour le 375e anniversai­re de Le portrait immobilier de Montréal a beaucoup changé entre 1950 et 1970. Plus de 25 000 expropriat­ions ont eu lieu sur l’île de Montréal durant cette époque. Des quartiers complets ont été rasés afin de faire place à de nouvelles bâtisses. L’économie et le secteur immobilier se portaient bien au cours de ces deux décennies. On assistait au développem­ent de plusieurs coins de l’île. Au total, 30 % des propriétés résidentie­lles montréalai­ses ont été érigées entre 1950 et 1969. Au cours de cette période, la constructi­on de copropriét­és était pratiqueme­nt inexistant­e, mais 37 % des unifamilia­les et 50 % des duplex et des triplex ont été bâtis durant ces années.

Après ce boom, le marché de l’immobilier a ralenti sa cadence. Dans les années 1990 – une dure décennie pour l’immobilier et l’économie au Québec –, les nouvelles constructi­ons étaient peu nombreuses. Aujourd’hui, seulement 7 % des propriétés toujours existantes proviennen­t de cette période. Un résultat soutenu par les mises en chantier de copropriét­és qui débutaient, car, en ce qui concerne les multiplex, moins de 1 % des bâtiments existants ont été construits à cette époque.

L’âge d’or de la copropriét­é

Les années 2000 ont sans aucun doute été l’âge d’or des copropriét­és sur le territoire montréalai­s. Près de la moitié d’entre elles ont été bâties après le tournant du millénaire. Qui plus est, même si le nombre de projets mis en chantier a reculé au cours des dernières années, plusieurs unités arriveront sur le marché au cours des prochaines. Les tours de condos les plus récentes ont d’ailleurs changé le visage de nombreux quartiers et, surtout, du centre-ville. des bâtiments et, surtout, la constructi­on d’un nouveau carillon doté de 61 clochers. C’est cinq cloches de plus que le carillon actuel, le seul qui demeure encore fonctionne­l au Québec. « L’oratoire dispose d’ailleurs d’un des 50 carillons les plus imposants du monde », soutient fièrement M. Poirier.

On prépare ce projet depuis 2013. Cette année-là, un ingénieur avait été embauché par l’équipe de M. Poirier. « On vient d’en engager un deuxième et on songe à un troisième ingénieur pour surveiller le chantier », mentionne Denis Poirier. Il faut savoir que la facture des travaux (80 M$) est partagée entre

À l’heure actuelle, il y a environ 10 % plus d’unifamilia­les que de copropriét­és sur l’île, mais cette répartitio­n risque de changer.

La constructi­on de copropriét­és s’est modérée depuis deux ou trois ans, après que la vente d’unités a commencé à être plus ardue, mais la cadence des mises en chantier reste élevée. Ainsi, en 2016, la copropriét­é demeurait la plus grande source de nouveaux logements, tous bâtiments confondus, avec 6 764 unités mises en chantier dans la région métropolit­aine de recensemen­t de Montréal. Le ralentisse­ment du secteur de la copropriét­é a néanmoins permis la reprise de la constructi­on de multilogem­ents. Selon les données de la SCHL, le nombre de logements locatifs mis en chantier a grimpé de 91 % entre 2014 et 2016 pour atteindre 6 704 unités locatives.

Ainsi, la proportion de copropriét­és et de multiplex est appelée à croître au cours des années à venir au détriment du secteur des unifamilia­les, où les constructi­ons se font moins nombreuses.

État actuel du marché

Après quelques années d’atterrissa­ge en douceur, le marché immobilier de Montréal connaît un regain depuis près de deux ans.

Les prix ont crû au cours des 12 derniers mois, mais les habitation­s demeurent très accessible­s si on les compare à celles des villes de Vancouver et de Toronto. Le montant médian déboursé pour a cquérir une propriété unifamilia­le entre juin 2016 et mai 2017 atteignait près de 420 000 $, en hausse de 5 % relativeme­nt à l’année précédente. Le secteur de la copropriét­é reste moins cher avec un prix médian de 305 000 $ au cours de la période, ce qui représente une augmentati­on de 6 %.

la des subvention­s fédérales (22 M$), provincial­es (32 M$) et de la Ville de Montréal (9 M$). La différence est absorbée par la fondation de l’oratoire Saint-Joseph. « On a tout intérêt à ce qu’il n’y ait pas de dépassemen­t de coûts », explique Denis Poirier.

Une fois ces aménagemen­ts terminés, l’oratoire Saint-Joseph procédera à son grand projet : donner l’accès à son entredôme. Prévus de 2019 à 2021, ces travaux permettron­t aux pèlerins et aux touristes d’accéder à un centre d’observatio­n au sein du lanterneau de la basilique, ce qui en fera une des plus hautes fenêtres sur Montréal.

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