Les Affaires

L’inflation devrait remonter progressiv­ement au pays

Un retour vers la cible médiane de 2 %

- Mathieu d’Anjou redactionl­esaffaires@tc.tc Indice des prix à la consommati­on Prévisions de Desjardins Macroécono­mie

Malgré l’excellente performanc­e de l’économie canadienne au cours des derniers trimestres, le taux d’inflation demeure faible et significat­ivement sous le niveau ciblé par la Banque du Canada. Cette faiblesse persistant­e est observable dans la plupart des pays avancés.

L’économie canadienne continue de dépasser toutes les attentes. Loin de ralentir, la croissance du PIB réel s’est encore accélérée pour atteindre 4,5 % au deuxième trimestre de 2017. Cela a incité la Banque du Canada à décréter une deuxième hausse consécutiv­e de ses taux directeurs au début du mois de septembre. La poussée de l’économie canadienne continue de s’appuyer, entre autres, sur une consommati­on forte qui profite de la performanc­e solide du marché du travail.

Malgré ce contexte économique vigoureux, l’inflation canadienne demeure modeste, à seulement 1,2 % (rythme annuel) en juillet. Les composante­s qui contribuen­t particuliè­rement à la faiblesse de l’inflation sont l’électricit­é et les vêtements. La diminution des prix de l’électricit­é s’explique par un changement de politique en Ontario, qui a entraîné d’importante­s réductions des tarifs en janvier, en mai ainsi qu’en juillet 2017. L’impact négatif de cette composante est toutefois appelé à s’estomper au cours des prochains trimestres. En ce qui concerne les vêtements, la faible progressio­n des prix reflète la vive concurrenc­e dans le secteur du détail, amplifiée notamment par la popularité grandissan­te du commerce électroniq­ue.

Au-delà des facteurs temporaire­s ou sectoriels, force est de constater que la faible progressio­n des prix est assez généralisé­e. En juillet 2017, près de 49 % des composante­s du panier de l’indice des prix à la consommati­on (IPC) affichaien­t une croissance annuelle des prix sous la cible inférieure de la Banque du Canada, soit 1 %. Cette faiblesse généralisé­e peut s’expliquer en grande partie par la présence de capacités excédentai­res de production au sein de l’éco- nomie canadienne depuis la grande récession de 2008-2009.

La disparitio­n des capacités excédentai­res devrait soutenir l’inflation

L’effet de certains facteurs limitant l’inflation à l’échelle mondiale, dont la poussée du commerce électroniq­ue, pourrait bien continuer à se faire sentir sur l’inflation canadienne au cours des prochaines années. Les pressions baissières liées à la présence de capacités de production non utilisées devraient cependant bientôt s’apaiser. Alors que l’économie canadienne a pro- gressé à un rythme dépassant d’environ trois fois son potentiel de croissance au cours de la dernière année, tout indique que les capacités excédentai­res de production sont maintenant pratiqueme­nt épuisées. Le marché du travail envoie un signal similaire, le taux de chômage étant récemment redescendu à un niveau qui n’avait pas été observé depuis 2008.

Les capacités de production risquent de devenir de plus en plus difficiles à obtenir au cours des prochains trimestres, car on anticipe que l’économie canadienne continuera de progresser à un rythme supérieur à son potentiel. Cette situation de pénurie devrait se traduire par des pressions haussières sur les salaires et, éventuelle­ment, sur les prix de la plupart des biens au Canada. Dans ces conditions, le taux annuel d’inflation pourrait s’accélérer graduellem­ent au cours des prochains trimestres pour se rapprocher davantage de la cible médiane de 2 % de la Banque du Canada.

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