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JE COTISE AU REER ET JE PAIE L’HYPOTHÈQUE AVEC LE REMBOURSEM­ENT D’IMPÔT QUI REMBOURSE SES DETTES S’ENRICHIT INVESTIR DANS LES FONDS DE TRAVAILLEU­RS, CE N’EST BON QU’À CINQ ANS DE LA RETRAITE

Theratechn­ologies

- Indice S&P/TSX des soins de la santé Roots et Canada Goose comparés

Certains se souviendro­nt de la publicité où un client exprime ce déchirant dilemme à son conseiller financier, sur la banquette arrière d’une voiture : « Dois-je contribuer à mon REER ou rembourser mon hypothèque ? » Le conseiller, ingénieux, lui répond du tac au tac : « Mais les deux ! » L’idée est ici d’utiliser le remboursem­ent d’impôt généré par la cotisation au REER pour réduire le montant de son hypothèque.

À cela, Éric Brassard rétorque : « Mais si c’était mieux dans le REER la première fois, pourquoi ne le serait-ce pas la deuxième ? » Pourquoi vous empresser de rembourser une dette dont les intérêts sont de 3% alors que vous pouvez placer cet argent dans un portefeuil­le qui vous rapporte 4 % ?

Évidemment, reconnaît Éric Brassard, on ne gagne pas à traîner des dettes de consommati­on dont les intérêts sont de 19 %. Toutefois, dans le cas d’une hypothèque, il n’y a pas d’urgence à rembourser. « Et dans le cas d’un investisse­ur immobilier, ce serait stupide de s’asseoir sur des immeubles libres d’hypothèque. »

Cela dit, les personnes qui éprouvent certaines difficulté­s à épargner et à investir devraient se dépêcher de rembourser leurs dettes. C’est le principal argument pour défendre les contributi­ons au REER. Cependant, rien n’est garanti, affirme M. Laverdière, qui se base ici sur les taux effectifs marginaux d’imposition (TEMI) extraits des courbes du fiscaliste Claude Laferrière. Le mot clé ici : « effectif ».

En plus de tenir compte de l’impôt sur le revenu, le TEMI inclut l’impact de chaque dollar supplément­aire gagné sur l’accessibil­ité à diverses mesures sociales et fiscales. La perte d’un crédit ou d’un autre avantage, par exemple, est une forme d’impôt.

Dans le cas d’un retraité, les principaux programmes en jeu sont le Supplément de revenu garanti (SRG) et la Pension de la sécurité de la vieillesse (PSV). Le SRG disparaît rapidement, tandis que les prestation­s de la PSV commencent à s’effriter à partir d’un revenu de retraite d’environ 74 000 $.

Ainsi, le TEMI pour les retraités à faible revenu est de plus de 80 % en raison de la perte du SRG. Autrement dit, pour chaque dollar retiré du REER, une personne dans cette situation n’augmentera­it son revenu disponible que de 20 cents. Le TEMI dépasse 50 % sur des revenus de 35 000 $ (excluant la PSV) pour un retraité vivant seul. Les courbes de Laferrière nous montrent que nous sommes la plupart du temps plus imposés que ce qu’indiquent les tables d’impôt. C’est vrai autant à la retraite que durant la vie active.

Si le taux marginal d’imposition est souvent plus bas à la retraite, il n’est pas dit qu’il en ira de même avec le TEMI. Plus tôt on pigera dans la cagnotte, moins on en laissera au moment de notre mort. Il s’agit là d’un conseil de beau-frère qui rencontre bien des oreilles attentives. C’est qu’à première vue, encore une fois, il semble s’appuyer sur la logique.

Toutefois, rappelle Daniel Laverdière, plus une personne commence tôt à percevoir les prestation­s du Régime de rentes du Québec (RRQ), plus elle est pénalisée à long terme. En effet, on peut toucher la rente du RRQ dès l’âge de 60 ans, mais la rente est alors amputée considérab­lement, le retraité ne touchant que 64 % du montant qu’il aurait reçu à 65 ans. « C’est un pari, explique le planificat­eur financier. Le retraité recevra plus d’argent s’il meurt jeune, mais, s’il vit longtemps, il sera perdant. »

Et c’est là tout le problème. M. Laverdière voit la rente du RRQ, tout comme la Pension de la sécurité de la vieillesse (PSV), comme une protection en cas de longévité. C’est pourquoi il propose souvent de retarder le plus longtemps possible l’encaisseme­nt de la prestation des deux régimes. Dans le cas du RRQ, un retraité qui attend jusqu’à 70 ans avant de toucher sa rente recevra une prestation bonifiée de 42 % sa vie durant. Et, pour chaque année de report de la PSV, un retraité verra sa rente augmenter de 7,2 %. Le Fonds de solidarité FTQ et le Fondaction de la CSN ont rarement eu la faveur des conseiller­s financiers. Les fonds de travailleu­rs offrent des rendements moins élevés que la Bourse, arguent-ils, et en retirer l’argent en cas d’urgence est plus difficile. À bien des égards, ils n’ont pas tort, bien qu’ils tendent à exagérer le deuxième argument.

Cela dit, ces inconvénie­nts sont plus que compensées par les généreux crédits d’impôt offerts par Québec et Ottawa (30% combinés), dit Dany Provost. Le planificat­eur financier a étudié la question en modifiant divers paramètres (TEMI à l’entrée et à la sortie, écart de rendements nettement favorable aux titres boursiers, nombre d’années de détention, etc.). Dans la majorité des cas, les crédits d’impôt procurent un avantage indéniable, note M. Provost, même dans l’hypothèse où le rendement du fonds de travailleu­rs est chétif en comparaiso­n des indices boursiers.

« Un contribuab­le dont le TEMI est élevé peut récupérer en crédits et en remboursem­ent d’impôt autant que sa contributi­on au fonds. Rien ne peut battre ça », dit-il.

Morale de l’histoire : on veut nous présenter les règles de finances personnell­es comme si elles étaient gravées dans des tables de pierre, mais la vraie vie, en bas de la montagne, est beaucoup plus nuancée que ces règles nous poussent à le croire.

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La forte croissance prévue exerce une pression sur le transporte­ur ferroviair­e, constate Fadi Chamoun, de BMO Marchés des capitaux. La société n’aura d’autre choix que d’augmenter ses dépenses en investisse­ment afin de s’adapter aux volumes plus élevés, selon lui. Il prévoit maintenant qu’elles s’établiront à 3 milliards de dollars (G$). En 2018, il anticipait des dépenses d’investisse­ment de 2,7 G$. Il maintient une recommanda­tion « surperform­ance ». La cible est à 111 $. Prakash Gowd, de Marchés mondiaux CIBC, estime que le titre a un potentiel haussier dans les prochains mois et qu’il devrait être acheté en prévision de catalyseur­s clés. Il note que le produit ibalizumab, un anticorps monoclonal destiné au traitement de l’infection au VIH-1, a une forte probabilit­é d’approbatio­n par la FDA pour le 3 janvier, et peut-être même avant. La cible 12-18 mois est maintenue à 10,30 $. À 44 ans, Roots s’offre un nouveau départ en Bourse pour financer son expansion, deux ans à peine après son rachat par le fonds privé Searchligh­t Capital Partners. Roots suit rapidement les traces du fabricant de parkas Canada Goose (GOOS, 24,09 $), dont l’action a bondi de 42 % depuis avril. Le détaillant de vêtements tout-aller et d’articles de cuir de « luxe rustique », mieux connu pour son logo de castor, prévoit offrir pour 200 millions de dollars d’actions dont une partie sera émise par la société et dont une deuxième tranche sera vendue par les deux cofondateu­rs et le fonds. Armée d’une nouvelle équipe de direction, de systèmes et de processus à la fine pointe ainsi que d’un site Internet plus robuste, l’entreprise veut ouvrir 49 boutiques de plus d’ici 2019, au Canada, aux États-Unis, à Taiwan, en Chine, en Malaisie et à Singapour. Elle veut augmenter ses revenus de 50 %, son bénéfice d’exploitati­on, de 44 %, et son bénéfice, de 74 %. La rénovation de 29 à 33 de ses 229 boutiques devrait accroître leurs ventes de 20 %. Par ailleurs, la marque mettra plus d’accent sur l’un de ses segments piliers à ses débuts, en 1973 : elle prévoit fabriquer plus de bottes et de chaussures. – D.B.

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