Actions des pays émergents
Les actions sont surévaluées partout, sauf dans les pays émergents, où les évaluations sont plus raisonnables, croit John DeGoey, de l’Industrielle Alliance. Un simple fonds indiciel comme le FTSE Emerging Market All Cap Index (VEE) de Vanguard est une bonne façon de s’exposer au marché, selon lui. « C’est le FNB canadien le moins cher pour les pays émergents », dit-il.
Outre la gestion purement indicielle, M. DeGoey réitère l’attrait de la stratégie « valeur », qu’il suit aussi sur les marchés émergents. L’Indice de rendement durable Sphere FTSE marchés émergents (SHZ) permet de miser sur cette approche. « Cet indice tient compte de la durabilité du dividende, précise-t-il. C’est un facteur “valeur”. C’est l’un des rares FNB canadiens qui fait de l’investissement “valeur” dans les pays émergents. »
M. Têtu juge quant à lui que les fonds indiciels (avec ou sans filtre) ne sont pas adaptés à la complexité des pays émergents. Il faut opter pour un fonds géré, selon lui. « Ça prend une expertise, quelqu’un qui va dans ces pays et qui sait ce qui s’y passe, plaide-t-il. Avec un fonds indiciel, on met tout dans le même panier, y compris les marchés des pays où le système ne fonctionne pas. Ces marchés drainent les autres. »
Peu importe le marché, M. DeGoey ne croit pas à la valeur ajoutée de la gestion active. Selon lui, rien ne garantit qu’un gestionnaire prendra les bonnes décisions. « Le retour en force de la gestion active, c’est n’importe quoi, lance-t-il avec un rire dans la voix. Un actionnaire doit acheter son action d’un autre actionnaire. L’un des deux a fait le bon choix, l’autre, le mauvais. Ce sont deux gestionnaires actifs. »
Alfred Lee, de BMO Gestion d’actifs, est moins favorable aux marchés émergents et préfère l’Europe. « Oui, les évaluations sont attrayantes, mais le profil de risque est semblable à celui des actions canadiennes en raison de l’exposition aux ressources, explique-t-il. Les investisseurs canadiens possèdent généralement beaucoup de titres canadiens. En investissant dans les pays émergents, ils ajoutent un risque. »
M. Martineau, pour sa part, croit avoir trouvé une combinaison gagnante de deux FNB pour profiter de la croissance économique supérieure attendue dans les pays émergents et des évaluations plus abordables tout en gérant l’exposition aux ressources.
Le premier, le iShares Asia 50 (AIA), investit dans les 50 plus grandes capitalisations asiatiques. Ses titres proviennent ainsi de pays qui importent des ressources. Le deuxième, le PowerShares FTSE Rafi Emerging Market (PXH), utilise un filtre de quatre critères pour choisir ses investissements. Il s’agit d’une évaluation fondamentale sur les ventes, les flux de trésorerie, la valeur comptable et le dividende. Le fonds investit dans un plus grand nombre de pays émergents que l’AIA et est davantage exposé aux ressources. « Avec ces choix, on a le meilleur des deux mondes, commente M. Martineau. Quand les ressources vont bien, PXH va un peu mieux ; quand elles vont moins bien, AIA prend les devants. »