L’embauche d’ingénieurs reprend
Le recrutement d’ingénieurs est en hausse dans toutes les spécialités. Même les génies minier et civil connaissent une embellie au chapitre de l’emploi. Certains secteurs surchauffent même déjà. Pour d’autres, ce n’est peut-être qu’une question de temps…
Norda Stelo a recommencé à embaucher et devrait compter 700 employés d’ici la fin de l’année. Une bonne nouvelle mais, en 2012, son effectif approchait 1 800 personnes. Avec le scandale de la corruption dans la construction et le ralentissement de l’activité notamment dans le domaine des infrastructures et dans le secteur minier, de nombreuses firmes de génie ont mis à pied une grande partie de leurs employés.
Dure période pour les ingénieurs qui peinaient, pour certains, à trouver un emploi. Heureusement, la reprise est là. Norda Stelo n’est pas la seule à réembaucher. Hatch a recruté 70 personnes depuis le début de l’année, ce qui porte les effectifs totaux au Québec à environ 650, après une baisse de 13 % de l’effectif au cours des cinq dernières années. Johnston-Vermette, qui était passée de 70 à 30 employés, devrait atteindre la barre des 40 d’ici la fin de 2017. CIMA+ a recruté une centaine de personnes au cours des 12 derniers mois. Elle compte 1100 employés au total au Québec.
« Le marché est de nouveau en ébullition », se réjouit Martin Mercier, associé de Technogénie, une agence de recrutement d’ingénieurs. Les premiers signes ont émergé l’année dernière mais, cette année, c’est flagrant. « Même dans le génie civil, dit M. Mercier, c’est revenu comme dans les années 2010-2011 », la période de forte activité où les firmes s’arrachaient les ingénieurs.
Les universités voient aussi les effets de la reprise, notamment dans les secteurs touchés par la crise. « En génie de la construction, on a connu une perte de 20 % des emplois au moment où le nombre d’étudiants augmentait de 15 à 20 %, mais ça a repris », dit Pierre Rivet, directeur du développement des affaires à l’École de technologie supérieure (ÉTS).
Même message du côté de Polytechnique : « Ça va bien dans tous les domaines, mais la reprise est plus dynamique en ce moment, comme le montre la forte augmentation des offres de stages pour nos étudiants [+37 % entre 2013-2014 et 2016-2017] », note Marie-Josée Dionne, directrice du service des stages et emplois à Polytechnique. Des spécialités plus touchées que d’autres L’intensité du recrutement touche différemment les spécialités. Les génies logiciel et informatique sont toujours – et ce, depuis plusieurs années – en forte demande. Le nombre de diplômés est en constante augmentation : 190 finissants à l’ÉTS en 2017 contre 140 en 2014. Le nombre d’emplois offerts aussi : +29 % entre 2014 et 2017 pour l’ÉTS. « Les entreprises s’arrachent les diplômés et les stagiaires, affirme Marie-Josée Dionne. Il y a 10 offres de stage pour un étudiant ! Et on prévoit que les besoins vont exploser. Pour s’y préparer, on a doublé le nombre d’étudiants pouvant s’inscrire en première année en génie informatique et en génie logiciel. »
En génie de la production automatisée, les demandes sont aussi nombreuses. Les manufacturiers sont en effet en train de rattraper leur retard en industrialisation 4.0. « Beaucoup veulent