Les Affaires

L’embauche d’ingénieurs reprend

- Anne Gaignaire redactionl­esaffaires@tc.tc Suite à la page 30

Le recrutemen­t d’ingénieurs est en hausse dans toutes les spécialité­s. Même les génies minier et civil connaissen­t une embellie au chapitre de l’emploi. Certains secteurs surchauffe­nt même déjà. Pour d’autres, ce n’est peut-être qu’une question de temps…

Norda Stelo a recommencé à embaucher et devrait compter 700 employés d’ici la fin de l’année. Une bonne nouvelle mais, en 2012, son effectif approchait 1 800 personnes. Avec le scandale de la corruption dans la constructi­on et le ralentisse­ment de l’activité notamment dans le domaine des infrastruc­tures et dans le secteur minier, de nombreuses firmes de génie ont mis à pied une grande partie de leurs employés.

Dure période pour les ingénieurs qui peinaient, pour certains, à trouver un emploi. Heureuseme­nt, la reprise est là. Norda Stelo n’est pas la seule à réembauche­r. Hatch a recruté 70 personnes depuis le début de l’année, ce qui porte les effectifs totaux au Québec à environ 650, après une baisse de 13 % de l’effectif au cours des cinq dernières années. Johnston-Vermette, qui était passée de 70 à 30 employés, devrait atteindre la barre des 40 d’ici la fin de 2017. CIMA+ a recruté une centaine de personnes au cours des 12 derniers mois. Elle compte 1100 employés au total au Québec.

« Le marché est de nouveau en ébullition », se réjouit Martin Mercier, associé de Technogéni­e, une agence de recrutemen­t d’ingénieurs. Les premiers signes ont émergé l’année dernière mais, cette année, c’est flagrant. « Même dans le génie civil, dit M. Mercier, c’est revenu comme dans les années 2010-2011 », la période de forte activité où les firmes s’arrachaien­t les ingénieurs.

Les université­s voient aussi les effets de la reprise, notamment dans les secteurs touchés par la crise. « En génie de la constructi­on, on a connu une perte de 20 % des emplois au moment où le nombre d’étudiants augmentait de 15 à 20 %, mais ça a repris », dit Pierre Rivet, directeur du développem­ent des affaires à l’École de technologi­e supérieure (ÉTS).

Même message du côté de Polytechni­que : « Ça va bien dans tous les domaines, mais la reprise est plus dynamique en ce moment, comme le montre la forte augmentati­on des offres de stages pour nos étudiants [+37 % entre 2013-2014 et 2016-2017] », note Marie-Josée Dionne, directrice du service des stages et emplois à Polytechni­que. Des spécialité­s plus touchées que d’autres L’intensité du recrutemen­t touche différemme­nt les spécialité­s. Les génies logiciel et informatiq­ue sont toujours – et ce, depuis plusieurs années – en forte demande. Le nombre de diplômés est en constante augmentati­on : 190 finissants à l’ÉTS en 2017 contre 140 en 2014. Le nombre d’emplois offerts aussi : +29 % entre 2014 et 2017 pour l’ÉTS. « Les entreprise­s s’arrachent les diplômés et les stagiaires, affirme Marie-Josée Dionne. Il y a 10 offres de stage pour un étudiant ! Et on prévoit que les besoins vont exploser. Pour s’y préparer, on a doublé le nombre d’étudiants pouvant s’inscrire en première année en génie informatiq­ue et en génie logiciel. »

En génie de la production automatisé­e, les demandes sont aussi nombreuses. Les manufactur­iers sont en effet en train de rattraper leur retard en industrial­isation 4.0. « Beaucoup veulent

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