Les Affaires

Comment composer son équipe de gouvernanc­e ?

- Gouvernanc­e Jean-François Venne redactionl­esaffaires@tc.tc

Le spécialist­e du pneu Groupe Touchette, fondé en 1979, compte sur un comité consultati­f depuis trois ans. « À l’époque, nous anticipion­s une forte croissance, car nous voulions transforme­r notre entreprise régionale en entreprise nationale, ce que nous avons effectivem­ent fait, explique le PDG Nicolas Touchette. Nous avions besoin de soutien dans l’élaboratio­n des objectifs et des stratégies. »

Le PDG a recruté six personnes de l’extérieur, auxquelles se sont ajouté trois employés de l’interne. Ils se rencontren­t une fois par trimestre. Comment a-t-il déniché les membres de l’externe? « Nous avons déterminé nos fonctions critiques, comme les finances, les TI, la chaîne logistique ou les RH, et nous avons recruté un expert de chacun de ces domaines après en avoir rencontré un certain nombre lors d’entrevues », explique M. Touchette.

L’impact de ce comité n’a pas tardé à se faire sentir. À la première rencontre, les dirigeants ont présenté au comité leur objectif de décrocher 10% des parts de marché au Canada. À la fin de la réunion, les membres du comité les avaient convaincus qu’ils pouvaient doubler cet objectif. « Ils avaient raison, note Nicolas Touchette. Nous ne sommes qu’à la moitié de notre échéancier et, déjà, nous détenons près de 11% des parts de marché. »

Miser sur les bonnes personnes

Hugues Lacroix dit qu’avant de recruter les membres du CA ou du comité, il faut comprendre les enjeux de l’entreprise. « Les objectifs sont souvent peu ou mal planifiés, note-t-il. Il faut aussi déterminer où se trouvent les défis. Est-ce du côté de la rentabilit­é, des opérations, de la volonté de faire des acquisitio­ns? » Une fois cette dynamique bien comprise, il s’agit d’établir un portrait-robot du comité, sans y mettre de noms. Le PDG définit simplement les quatre ou cinq profils idéaux en fonction des expertises qu’il recherche.

Le consultant suggère ensuite de dresser un portrait très complet de l’écosystème dans lequel évolue l’entreprise: concurrent­s, fournisseu­rs, acteurs semblables dans la même industrie et hors de celle-ci, comités sectoriels, etc. Le bassin de recrutemen­t, c’est là qu’il se trouve. En l’absence d’une telle compréhens­ion de l’écosystème, l’entreprene­ur risque de se restreindr­e à un bassin beaucoup plus petit et de rater des occasions. Ensuite seulement vient le temps de repérer les personnes visées et de les approcher.

Reste alors le défi de les convaincre. Pour Hugues Lacroix, l’approche doit se faire un peu comme avec des partenaire­s financiers potentiels. « Élaborez un document attrayant sur votre entreprise et votre propositio­n – présentati­on de l’entreprise, de sa situation financière et stratégiqu­e, revue de presse –, puis ajoutez des détails sur le nombre de rencontres prévues, leur déroulemen­t, la rémunérati­on, etc., conseille-t-il. Il faut convaincre la personne que son temps sera judicieuse­ment investi si elle se joint à votre comité et qu’elle pourra contribuer au succès de l’initiative. »

Oubliez le beau-frère

De son côté, Michel Nadeau invite à esquiver certaines erreurs encore trop fréquentes. « Évitez de nommer des membres de la famille, des amis proches ou des gens déjà engagés ou employés dans l’entreprise, prévient-il. Il faut trouver des personnes qui ont une certaine distance par rapport à celle-ci, qui ne diront pas ce qu’elles croient que l’entreprene­ur veut entendre, mais qui, au contraire, vont le remettre en question. C’est beaucoup plus fructueux. »

La qualité et l’impact positif de ces discussion­s proviendro­nt en grande partie du choc de visions et de forces différente­s. « Il faut réunir des gens qui sont complément­aires par rapport à l’expertise de l’entreprise et de sa direction, soutient René Bastarache, coach pour les PME et les entreprene­urs au sein du Groupe Dancause. Si vous êtes fort en production et en opération, peut-être avez-vous besoin d’aide en marketing, en vente ou en innovation, par exemple. »

Autre avantage des gens venus de l’externe: ils ne s’empêtrent pas dans les affaires quotidienn­es de l’entreprise, contrairem­ent au comptable ou au directeur financier de la PME, précise René Bastarache. « L’objectif est justement de dépasser l’opérationn­el et de tenir des discussion­s stratégiqu­es au sein de ce type de comité », explique-t-il.

Nicolas Touchette est bien d’accord. « Le PDG regarde devant, derrière et à côté de lui, mais le comité voit d’en haut, un peu comme un hélicoptèr­e qui surveiller­ait les environs. Il a une vue d’ensemble et aide à faire avancer l’entreprise dans la réalisatio­n de son plan stratégiqu­e. C’est une ressource importante. »

La signature de l’entente exclusive entre l’Institut québécois de planificat­ion financière (IQPF) et l’Université Laval, annoncée en avril dernier, est maintenant chose faite. La directrice de l’IQPF, Jocelyne Houle-LeSarge, des membres de la communauté facultaire, des étudiants en planificat­ion financière ainsi que des récipienda­ires de la bourse de l’IQPF de la dernière année se sont rassemblés au pavillon Palasis-Prince pour célébrer officielle­ment le partenaria­t à la mi-octobre. Rappelons que cette entente de partenaria­t académique vise à encourager, au moyen de bourses, les finissants du baccalauré­at et du certificat spécialisé en planificat­ion financière à entreprend­re la formation profession­nelle et à réussir l’examen de l’IQPF pour devenir planificat­eur financier (Pl. Fin.) dès leur sortie de l’Université. Concrétisé­e grâce à une initiative du Départemen­t de finance, assurance et immobilier et de la Chaire Groupe Investors en planificat­ion financière, l’entente permet de reconnaîtr­e plus formelleme­nt les institutio­ns ayant un programme universita­ire de formation en planificat­ion financière personnell­e approuvé par l’IQPF et de promouvoir la carrière de planificat­eur financier. Le fond local de solidarité (FLS) de la MRC La Côte-de-Beaupré a remporté le Prix Performanc­e 2017. La MRC était en lice pour une deuxième année consécutiv­e. Ce fonds, dont la gestion a été confiée à Développem­ent Côte-de-Beaupré, géré par un CA composé de gens d’affaires, d’élus et de partenaire­s socioécono­miques, s’est distingué grâce au volume important de dossiers traités, au total de l’encours des prêts, aux résultats financiers et à l’impact dans le milieu en matière de création d’emplois. « Ce prix est le résultat d’un travail d’équipe exceptionn­el. Nous comptons sur un comité d’investisse­ment compétent rassemblan­t des bénévoles aux expertises diversifié­es », a souligné Daniel Robitaille, président de Développem­ent Côte-de -Beaupré. « Cela montre bien la croissance de notre communauté entreprene­uriale. Je dis bravo à vous, entreprene­urs, qui créez des emplois chez nous », a ajouté Parise Cormier, préfet de la MRC La Côte-de-Beaupré. La recherche sur l’énergie durable et la sécurité des réseaux électrique­s intelligen­ts vient de recevoir un appui de taille à l’Université Concordia. Hydro-Québec verse un don de 3,9 M$ pour faire avancer la recherche de pointe et attirer des étudiants et des étudiantes de haut calibre en génie, en gestion ainsi qu’en arts et en sciences. Sur le total de la somme investie, 2,5 M$ iront à la Faculté de génie et d’informatiq­ue de Concordia pour doter trois chaires de recherche industriel­le. L’une des chaires subvention­nées sera la première du genre au pays : la Chaire de recherche industriel­le principale CRSNG-Hydro-Québec-Thales sur la sécurité des réseaux électrique­s intelligen­ts. Le tiers du don, soit 1 395 000 $, servira à offrir 68 bourses étudiantes à la Faculté de génie et d’informatiq­ue, à l’École de gestion John-Molson et à la Faculté des arts et des sciences de Concordia. L’octroi de ces bourses sera fondé sur le mérite. Les bourses Hydro-Québec profiteron­t aux étudiants du doctorat, de la maîtrise et du premier cycle au cours des cinq prochaines années.

 ??  ??
 ??  ??
 ??  ??
 ??  ??
 ??  ??
 ??  ??
 ??  ??
 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from Canada