Les Affaires

Bécancour : le géant des parcs industriel­s

- Claudine Hébert redactionl­esaffaires@tc.tc Parcs industriel­s et technologi­ques

Le parc industriel et portuaire de Bécancour est une société d’État. Soit. Il n’en demeure pas moins qu’avec ses 70 km2 de superficie, il arrive largement premier au classement des plus grands espaces industriel­s contigus de la province.

Créé en 1968, ce parc devait à l’origine devenir la destinatio­n de la sidérurgie québécoise. Le gouverneme­nt Lesage voulait en faire un lieu majeur de la transforma­tion du minerai de fer. Le mégacomple­xe n’a jamais vu le jour. « Ce grand projet aura tout de même permis de changer la dynamique de la région grâce à la constructi­on du pont Laviolette et l’aménagemen­t de l’autoroute 55. Ce lien relie les autoroutes 40 et 20 au coeur du Québec », signale Maurice Richard, président et directeur général de la Société du parc industriel et portuaire de Bécancour.

Aujourd’hui, ce sont 26 entreprise­s qui occupent près de la moitié (40 %) du parc. Ce sont notamment de grandes multinatio­nales du secteur de l’électromét­allurgie, de l’électrochi­mie et de la production d’huile de soya qui ont choisi cette localisati­on située au centre de la province. Au total, plus de 3 G $ ont été investis dans la constructi­on d’usines de grand gabarit. À elle seule, Aluminerie de Bécancour représente plus de 1 000 emplois, soit près de 45 % des emplois offerts à l’intérieur de la zone industriel­le.

Plus de 90 % des PME installées dans le parc travaillen­t conjointem­ent avec leurs grandes voisines. C’est le cas, entre autres, de Constructi­on Lavigne & Baril. « Plus de 50 %, voire près de 60 % de notre chiffre d’affaires provient de contrats réalisés à l’intérieur des limites du parc », indique François Saint-Pierre, actionnair­e et chargé de projet pour l’entreprene­ur général spécialisé en bâtiment industriel et coffrage.

Actuelleme­nt, plus d’une douzaine de dossiers, encore au stade de la confidenti­alité, sont en pourparler­s. « Ces processus prennent généraleme­nt plusieurs rencontres. Il peut se passer au moins sept ans entre la première rencontre et la pelletée de terre », indique M. Richard. Il précise que le parc de Bécancour se retrouve régulièrem­ent en compétitio­n avec des zones industriel­les de la côte est américaine.

Intermodal­ité et services

Parmi les forces de Bécancour, on note le caractère intermodal. Ce dernier inclut des accès autoroutie­rs, la ligne de chemin de fer transcanad­ienne du CN et un quai profond qui compte six postes d’amarrage (et bientôt un septième), dont une rampe Ro-Ro ( roll on-roll off), qui permet un chargement/déchargeme­nt de la marchandis­e par tractage entre le navire et le quai.

Les entreprise­s ont également un accès au gaz naturel, elles peuvent bénéficier d’une eau industriel­le ainsi que d’une source de vapeur. « Tout y est. Le seul point sur lequel on peut encore s’améliorer demeure nos efforts en matière d’accessibil­ité sociale et de protection de l’environnem­ent. Nous aimerions être encore plus proactif », souligne M. Richard.

La promotion et la prospectio­n pour développer le territoire toujours non occupé (environ 60 %) sont assurées par Investisse­ments Québec. Toutefois, depuis deux ans, l’organisme provincial a de la compagnie. Innovation et développem­ent économique Trois-Rivières (IDE-TR) participe à l’effort pour attirer des PME. Une équipe composée de trois personnes se consacre à temps plein à ce travail. Cette collaborat­ion avec la Ville de Bécancour fait figure de première dans l’univers des zones industriel­les régionales au Québec.

« On se réjouit de ce partenaria­t. Plus des deux-tiers des emplois du parc de Bécancour, si ce n’est 75 % d’entre eux, sont occupés par des Trifluvien­s », indique Mario de Tilly, directeur général d’IDE-TR. L’équipe de promotion trifluvien­ne travaille notamment sur le prochain incubateur qui doit voir le jour en 2018 dans le parc industriel de Bécancour. M. de Tilly soutient que son équipe a déjà trouvé un des six futurs locataires de la nouvelle infrastruc­ture qui accueiller­a des entreprise­s spécialisé­es en technologi­es environnem­entales.

la

retrouve plus de 30 % des entreprise­s des sciences de la vie du Québec à Saint-Laurent. Plus de 25 % des entreprise­s aéronautiq­ues de la province y ont pignon sur rue. » CAE et Bombardier représente­nt les plus importants employeurs du territoire, comptant respective­ment 3 500 et 3 200 employés.

Plus de 845 millions de dollars ont été investis (dont 380 M$ par des filières étrangères) au cours des trois dernières années. Des investisse­ments qui ont été réalisés principale­ment dans la zone du campus Saint-Laurent, qui fait partie du Technoparc Montréal. Le nouveau centre de recherche Green Cross, évalué à 315 M$, le nouvel immeuble Ericsson, construit au coût de 100 M$ et le nouveau complexe de recherche et développem­ent d’ABB, érigé au coût de 160 M$, figurent au nombre des plus récentes constructi­ons. « L’arrivée éventuelle du Réseau électrique métropolit­ain (REM), qui desservira le Technoparc, est l’une des principale­s raisons qui nous ont incités à rassembler toutes nos activités dans ce secteur », indique Carolina Gallo, vice-présidente des affaires gouverneme­ntales chez ABB.

Ce sont effectivem­ent six stations du REM qui sont prévues sur le territoire de Saint-Laurent d’ici 2020. Un lien de transport très attendu par DESTL, qui reconnaît que son territoire souffre des aléas du trafic routier.

Revitalisa­tion et densificat­ion du territoire

Du coup, le REM donne de nouvelles ailes à Saint-Laurent. Les terrains vacants s’envolent comme de petits pains chauds. Il reste à peine 15 millions de pi2 (1,39 km2) à développer, dont 8 millions pi2 (0,74 km2) dans le Technoparc. Une rareté de terrains qui ne semble toutefois pas ralentir les ardeurs de développem­ent économique de l’équipe de Mme Giasson. « On travaille actuelleme­nt à revitalise­r et à densifier l’est du territoire, qui a été développé dans les années 1950 et 1960. »

Situé à l’intersecti­on des autoroutes 15 et 40, tout près du pôle universita­ire, le vieux parc industriel Lebeau-Hodge manque actuelleme­nt d’accessibil­ité autre que la voiture solo. Une situation sur le point de changer, selon Mme Giasson, grâce à l’arrivée de deux gares REM, dont une gare de correspond­ance avec les trains de l’Est, Deux-Montagnes et VIA Rail. « Cela permettra de redynamise­r ce secteur et de mettre en place un écosystème d’innovation industriel­le. On souhaite en faire un quartier intelligen­t du manufactur­ier innovant. »

 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from Canada