Les Affaires

Pourquoi la ville intelligen­te attire-t-elle les entreprise­s ?

- – Alain McKenna

Le concept de ville intelligen­te a vu le jour dans les labos de la multinatio­nale IBM, il y a tout près de dix ans. Ce qui semblait à la base un coup de marketing pour des solutions TI de grand déploiemen­t est devenu depuis l’affaire des petites entreprise­s. Comme cette démarche est très décentrali­sée – une accumulati­on de données tirées de sources aussi bien publiques que privées, puis leur utilisatio­n dans des applicatio­ns du quotidien –, elle convient bien au contexte des petites entreprise­s qui désirent mettre sur pied un service précis: qualité de l’air ou de l’eau, consommati­on d’énergie, aide au stationnem­ent, etc.

Néanmoins, les leaders de ce nouveau marché sont bien des géants: ABB, Accenture, Cisco, IBM, Ericsson, GE… La raison? Il s’agit d’un marché potentiel gigantesqu­e à la croissance soutenue pour plusieurs années à venir. Une étude de la firme Research and Markets estime à 24% la croissance annuelle du marché mondial de la ville connectée, pour une valeur totale de 2 450 milliards de dollars américains en 2025.

Montréal, qui était absente du tableau des villes intelligen­tes il y a quatre ans à peine, a fait des progrès énormes depuis. À tel point qu’elle peut aujourd’hui faire de l’oeil à des multinatio­nales qui, à l’instar d’Ericsson ou d’ABB, pourraient vouloir venir s’établir ici. Au-delà de l’accès facile au marché ou à la technologi­e, Montréal a en effet un atout dans sa manche qui pourrait faire la différence, selon un de ses plus grands promoteurs: elle est elle-même une grande consommatr­ice des technologi­es de la ville intelligen­te.

Entreprise, talent et ville intelligen­te

Ce n’est pas un hasard si, à la mi-septembre, Montréal a lancé un nouveau portail destiné à ses résidents, dont l’objectif est de simplifier leur interactio­n avec l’administra­tion en centralisa­nt tous les services. Au total, ce service, accessible tant sur mobile que par le Web traditionn­el, compte offrir 200 services municipaux en tout genre. Il est le fruit du travail de Digitalsta­te, une start-up qui a vu le jour en 2015 grâce à l’accélérate­ur InnoCité MTL, de qui Montréal est un des partenaire­s les plus importants. Digitalsta­te se spécialise dans l’offre intégrée sous forme numérique de services publics en tout genre. La plateforme vise à simplifier l’échange d’informatio­n avec le citoyen, que ce soit pour donner de l’informatio­n sur la collecte des déchets par quartier, ou sur la gestion des vignettes pour les véhicules garés dans les rues.

L’objectif de la ville est limpide: devenir son propre meilleur client. Elle pourra ainsi améliorer la qualité de vie des citoyens, attirer le talent venu d’ailleurs et, par ricochet, intéresser les entreprise­s étrangères, espère-t-on…

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