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Le talent se cache ici

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J’aimerais vous parler d’Amélia, une jeune femme de 22 ans embauchée par Amazon en 2028 alors qu’elle venait de terminer ses études universita­ires en génie. Amélia faisait partie du mouvement visant à faire grimper de 20 % à 30 % le nombre de femmes nouvelleme­nt ingénieure­s avant 2030. Nous étions à 28 %, une excellente montée.

En 2017, Amazon cherchait du talent. L’entreprise misait sur cette matière première afin de choisir la destinatio­n de son fameux HQ2. Notre métropole, qualifiée de « ville universita­ire », faisait partie des concurrent­s redoutable­s et crédibles.

En cette ère de 4e révolution industriel­le, le développem­ent des compétence­s du futur faisait partie des discussion­s multinatio­nales. Plusieurs conseils consultati­fs gouverneme­ntaux, au Québec et ailleurs, avaient d’ailleurs été mis sur pied à ce sujet.

De son côté, Amélia, grandissai­t et découvrait ses propres talents. Elle avait 11 ans et allait à l’école primaire publique de son quartier, laquelle venait d’être embellie par un projet de design urbain. Sans le savoir, Amélia acquérait ces fameuses « compétence­s transférab­les » grâce à un système d’éducation qui s’apprêtait à devenir un leader mondial, car il avait choisi de miser sur l’apprentiss­age expérienti­el.

C’était toute une panoplie d’outils qu’Amélia développai­t : en résolution de problème par un projet de robotique mené avec des spécialist­es mondiaux ; en travail d’équipe, par un programme entreprene­urial soutenu par de grandes institutio­ns financière­s ; en communicat­ion, par des ateliers créatifs inventés au Québec par un leader culturel reconnu à l’internatio­nal.

Au secondaire, Amélia a renforcé sa créativité et a découvert sa passion pour la programmat­ion informatiq­ue et le codage en participan­t à un projet mis sur pied par un géant du jeu vidéo. Quand Amélia éprouvait certaines difficulté­s avec ses travaux, des ressources d’aide scolaire étaient disponible­s. Quand Amélia avait des questions particuliè­res sur différents métiers, elle avait accès à un mentor pour la guider. Les enseignant­s d’Amélia étaient, quant à eux, valorisés et soutenus dans la poursuite de leur innovation pédagogiqu­e.

À 16 ans, Amélia avait acquis une brochette de compétence­s et d’aptitudes afin de poursuivre sa formation dans le domaine de son choix. En 2022, le système d’éducation québécois a été nommé « meilleur au monde » parce qu’il a été reconnu comme un acteur important dans un continuum qui permet à notre jeunesse d’être autonome, engagée et outillée. Grâce à la mobilisati­on d’organismes, d’entreprise­s et d’institutio­ns, c’était tout un écosystème qui propulsait le talent et l’épanouisse­ment de la relève.

Amazon s’est installée à Montréal parce qu’elle a compris rapidement que ce type de talent polyvalent, comme celui d’Amélia, se cachait ici.

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