Les Affaires

Chaque décennie, « acheter et conserver » a toujours été une meilleure stratégie.

- L’effet de janvier

Le pouvoir du dividende. Par le passé, les Dogs of the Dow ont permis de surpasser le vénérable Dow Jones. « Les chiens du Dow » ont toutefois eu moins de mordant en 2017. La stratégie continuera-t-elle de porter ses fruits? Le filtre est facile à reproduire. Des 30 sociétés inscrites au Dow Jones, vous achetez les 10 titres qui offrent le plus généreux dividende (en pourcentag­e) au début de l’année. Vous les conservez le reste de l’année et répétez l’exercice annuelleme­nt.

À long terme, les Dogs affichent une solide performanc­e. De 2000 à 2016, ils ont généré un rendement annuel composé de 8,6% en réinvestis­sant les dividendes. En comparaiso­n, le Dow Jones et le S&P 500 ont livré des rendements de 6,9% et de 6,2%, respective­ment, selon une recension faite par le site Dogsofthed­ow.com.

Dans sa pratique, Sylvain Langlais recourt au Dogs of the Dow et à certaines de ses variantes pour gérer les portefeuil­les de ses clients. Le conseiller en placement de Valeurs mobilières Industriel­le Alliance à Québec juge que la démarche est « relativeme­nt simple » et donne des « résultats intéressan­ts ». « Cette stratégie ne contient que des Blue Chips (grandes sociétés considérée­s comme des valeurs sûres), commente le conseiller en entrevue. S’il y a une correction, ces valeurs aussi vont corriger, mais j’aime mieux avoir de grosses entreprise­s quand il y aura une correction que d’avoir des sociétés dont on ne sait pas si elles vont survivre. »

Le principe du Dogs of The Dow a « une certaine logique intuitive », car elle permet de mettre la main sur les entreprise­s les moins chères, estime Stéphane Rochon, stratège chez BMO Nesbitt Burns. Il vaut mieux regarder les titres au cas par cas après avoir appliqué le premier filtre, selon lui. « Pour que ça fonctionne, il faut que les entreprise­s sélectionn­ées soient des sociétés de qualité, affirme-t-il. C’est vraiment important de le souligner. »

M. Rochon donne l’exemple de General Electric (GE), comme d’une entreprise de moins bonne qualité qui fait partie de la meute. La société mène une réorganisa­tion difficile et a été contrainte de couper son dividende de moitié.

Pour sa part, M. Langlais préfère suivre la stratégie

D’autres effets saisonnier­s existent. L’un des plus connus est l’effet janvier, poursuit M. Tarte. « L’idée est que les gens veulent prendre leurs pertes en capital en décembre pour profiter de l’avantage fiscal. D’importante­s sommes seraient alors disponible­s à l’investisse­ment en janvier, d’où la “surperform­ance”. »

L’effet est parfois inverse après une très bonne année boursière. « Quand les titres vont très bien, certains investisse­urs vont attendre le début de l’année pour réaliser un gain en capital afin de repousser l’imposition de plusieurs mois, selon M. Larente. Ça peut avoir un impact sur les titres qui ont connu une très belle année. » Si le conseiller est sceptique quant au « vendez en mai et sortez du marché », il demeure alerte durant la période de janvier. La volatilité observée durant ce mois peut parfois offrir des occasions sur les titres qu’il suit, raconte-t-il.

Saisonnali­té ou non, acheter et conserver aura toujours été une meilleure solution que d’investir dans la période la plus performant­e de l’année. La firme CXO Advisory Group en a fait la démonstrat­ion en utilisant des données qui s’échelonnen­t du 1er janvier 1871 jusqu’à la fin avril 2017.

L’écart est impression­nant. Un dollar investi en 1871 vaudrait 1410 $ si l’investisse­ur détenait des actions de novembre à avril et maintenait son portefeuil­le en liquidité le reste de l’année. La même stratégie pour les autres mois de l’année n’aurait donné que 62 $. D’où la supériorit­é d’une période de l’année sur l’autre.

Par contre, « acheter et conserver » aurait littéralem­ent pulvérisé les deux pratiques. Dans cette situation, la somme initiale dépasse les 200 000 $ !

L’équipe de CXO Advisory Group a également regardé si cette « surperform­ance » avait été constante dans le temps. Chaque décennie, « acheter et conserver » a toujours été une meilleure stratégie. L’écart varie grandement d’une décennie à l’autre, mais la surperform­ance demeure. Au bout du compte, le phénomène est curieux, mais mieux vaut hausser les épaules et l’ignorer.

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