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2017, l’année des « FANGs »

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- Investir Pierre-Olivier Langevin redactionl­esaffaires@tc.tc

Ce fut une année faste pour ces entreprise­s de la nouvelle économie qu’on appelle les « FANGs », soit Facebook, Amazon, Netflix, Google (Alphabet). Celles-ci ont généré un rendement respectif de +53%, +56%, +55% et +36% au cours de 2017. Ensemble, ces sociétés représente­nt 7,2% de l’indice de la Bourse américaine que nous utilisons pour notre barème comparable. À eux seuls, nous estimons que ces titres ont généré entre 10% et 15% du rendement de l’indice au cours de l’année. Or, jusqu’à tout récemment, nous ne détenions aucune de ces sociétés. Outre la hausse de la devise canadienne par rapport à l’américaine, il est clair que le fait de ne pas avoir investi dans ces entreprise­s nous a nui au cours de l’année.

Pourquoi n’avons nous pas investi dans ces entreprise­s de la « nouvelle économie » ? D’abord, elles s’échangent à des ratios d’évaluation qui sont traditionn­ellement très élevés. Il est question ici de ratios entre 25 et 200 fois les profits, alors que la Bourse s’est historique­ment échangée à 15 fois les profits. À première vue, c’est repoussant! Pour arriver à voir ces entreprise­s comme abordables, une certaine créativité est requise.

Netflix, par exemple, n’est que marginalem­ent profitable et brûle plus d’un milliard de liquidités chaque année en raison d’importants coûts de production télévisuel­le. Économies d’échelle obligent, son modèle d’affaires l’amène à viser une forte croissance du nombre d’abonnés au détriment de sa profitabil­ité. Nous sommes

d’avis que l’entreprise ne charge pas assez cher pour son service. Son offre est exempte de publicité et son bas prix d’environ 10$ par mois est fortement en deçà des standards établis par l’industrie. Pourtant, dans l’ère des mégadonnée­s, Netflix en sait beaucoup sur ses utilisateu­rs et serait en excellente position pour proposer du contenu publicitai­re personnali­sé à ses clients. Cela indique que l’entreprise a une capacité bénéficiai­re plus grande qu’elle ne l’affiche présenteme­nt.

La vraie capacité bénéficiai­re de Netflix demeure hypothétiq­ue. Qu’arriverait-il au nombre d’abonnés si, demain matin, le prix d’un abonnement moyen augmentait à 15 $ et que les différente­s séries étaient entrecoupé­es de publicités ? Les consommate­urs seraient-ils toujours au rendez-vous ? Peut-on espérer qu’une entreprise comme Netflix gère ses affaires de façon à réaliser des profits importants ? Si oui, quand ? Dans un an ? Dans une décennie ? Ces questions sont cruciales, car c’est la profitabil­ité future qui détermine la valeur intrinsèqu­e des entreprise­s. Plus cette profitabil­ité se concrétise tard dans le futur, plus il est difficile, voire risqué, de s’avancer sur une estimation de valeur intrinsèqu­e.

D’autres, comme Amazon, ont tendance à vouloir envahir une panoplie de secteurs différents de l’économie. Qui aurait dit qu’une grande entreprise qui, à la fois, gère une plateforme de commerce en ligne, offre des services d’hébergemen­t informatiq­ue, produit du contenu télévisuel, conçoit des appareils technologi­ques et gère un réseau physique d’épiceries pourrait connaître autant de succès?

En plus d’avoir à composer avec la difficulté d’estimer la vraie profitabil­ité d’Amazon, il est nécessaire de bien comprendre l’ensemble des activités de l’entreprise pour estimer sa valeur intrinsèqu­e. Évaluer Amazon, ce n’est pas comme évaluer Procter & Gamble, le fabricant du dentifrice Crest. Ne comptez pas sur Jeff Bezos, le PDG d’Amazon, pour vous expliquer le plan de développem­ent à long terme de l’entreprise. Les dirigeants ne disent que le strict minimum requis par les autorités réglementa­ires et le tableau de bord de l’entreprise laisse beaucoup de questions sans réponses.

Dans le contexte, il est difficile de se convaincre qu’investir aujourd’hui dans Netflix ou Amazon cadre avec la stratégie d’investisse­ment de MEDICI. La performanc­e économique de ces entreprise­s est au mieux nébuleuse. L’évaluation de ces titres est également déraisonna­ble si l’on ne s’autorise pas à une certaine dose de créativité, ce que nous sommes généraleme­nt réticents à accepter.

Cela n’empêche pas que, dans un environnem­ent révolution­né par l’utilisatio­n de technologi­es innovatric­es, il est nécessaire de bien connaître les FANGs. Non seulement ces entreprise­s pourraient un jour représente­r une occasion d’investisse­ment, mais leur évolution influe aussi sur presque toutes les sociétés que nous détenons dans le portefeuil­le. Amazon attaque de front tous les détaillant­s. Les avancées de Google et aussi de Tesla (une autre vedette déficitair­e) risquent de nuire à bon nombre d’entreprise­s liées à l’industrie de l’automobile. Si le coefficien­t de difficulté à analyser Amazon et Netflix demeure très élevé, nous pensons que le modèle publicitai­re de Facebook et de Google est plus prévisible. Ces deux sociétés génèrent d’ailleurs déjà des bénéfices importants.

Force est d’admettre que malgré leur embellie boursière, comprendre le modèle d’affaires des FANGs devient nécessaire pour tout investisse­ur sérieux.

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Mario Mendonca, Valeurs mobilières TD, hausse sa recommanda­tion de « conserver » à « achat ». Même si le titre continue à se négocier à prime sur son groupe, la disparité entre les évaluation­s n’est pas matérielle, souligne l’analyste. La Sun Life est l’assureur qui recevra le plus de bénéfices de la réforme fiscale américaine, estime-t-il. L’anticipati­on 2018 passe de 4,35 $ à 4,60 $ par action, celle de 2019, de 4,56 $ à 4,91 $. La cible passe de 54 $ à 60 $. Les changement­s importants apportés aux algorithme­s de Facebook devraient résulter en un réseau en meilleur santé, croit Ross Sandler, de Barclays Capital, qui renouvelle une recommanda­tion « surpondére­r ». Pour 2018, l’analyste s’attendait à une croissance de 39 % des revenus, année sur année. Il estime maintenant que cette croissance pourrait être amputée d’un pourcentag­e à un chiffre ( La cible est maintenue à 215 $ US. Le potentiel de gain d’encore 19 % justifie une recommanda­tion d’achat, croit Adam Shine, de la Financière Banque Nationale. L’achat de Qello Concerts est mineur, mais il ajoute au nouveau filon à la musique sur demande de Stingray, poursuit l’analyste. Le bénéfice devrait rester stable à 0,12 $ par action en raison de frais d’intérêts, des dépenses d’amortissem­ent, du plus grand nombre d’actions en circulatio­n et d’autres ajustement­s, prédit-il. La cible est haussée de 11 $ à 12 $. MTY relève son dividende trimestrie­l de 30 %, mais cela n’emballe pas Derek Lessard, de Valeurs mobilières TD. « Sans un nouvel achat majeur, une améliorati­on notable de la croissance des ventes des restaurant­s comparable­s est nécessaire pour que l’évaluation du titre passe au-dessus de sa moyenne de 19 à 21 fois des quatre dernières années », écrit l’analyste. Il maintient sa recommanda­tion « conserver » et sa cible à 54 $.

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