Charlevoix, la coqueluche des destinations affaires cette année
Depuis 2001, Jordi Solé a assumé la direction d’établissements au sein de grandes chaînes hôtelières internationales. Il a commencé sa carrière dans l’hôtellerie en Espagne comme directeur général adjoint de Barcelo Hotels and Resorts, où il a vu à l’optimisation des procédures opérationnelles et organisationnelles dans toute l’Europe. En 2009, il a déménagé ses pénates vers l’Amérique latine pour diriger Iberostar Hotels and Resorts au Mexique, où il a supervisé les activités des 10 complexes hôteliers de la région, comptant 4 000 chambres et 4 500 employés. Plus récemment, à titre de vice-président principal des opérations de Blue Diamond Resorts, il a participé au développement et à l’importante croissance de l’entreprise. M. Solé détient un MBA de l’IESE Business School et un baccalauréat en génie industriel de l’Universitat Politècnica de Catalunya, à Barcelone, en Espagne. René Desmarais accompagnera les entreprises inscrites dans le cadre du Programme de virage numérique des détaillants québécois. Il détient un baccalauréat en marketing de l’Université de Sherbrooke et une maîtrise en administration des affaires de l’Université Laval. M. Desmarais a notamment été président-directeur général d’Yves Rocher Amérique du Nord et d’Astral Media Affichage, avant de se joindre à titre de premier vice-président chez Postes Canada. Mary-Ann Bell est administratrice de sociétés. Elle siège au conseil du Fonds de placement immobilier Cominar, de Valener et de NAV Canada, et préside le conseil de l’Institut national de la recherche scientifique. Mme Bell travaille dans le secteur des télécommunications depuis plus de 30 ans, ayant travaillé chez Bell Canada et chez Bell Aliant Communications régionales. Pierre Marcoux, jusqu’à présent vice-président principal, Affaires et Éducation de Transcontinental, a été nommé président de la division médias de l’entreprise. Il continuera d’être responsable des marques Les Affaires, Événements Les Affaires, Finance et Investissement, Investment Executive, Conseiller, Advisor’s Edge, Avantages, Benefits Canada, Constructo et Contech, ainsi que de celles de TC Media Livres (Chenelière Éducation, Les Éditions Transcontinental, Les Éditions Caractère et le Groupe Modulo). Il évolue au sein de TC Transcontinental depuis 2000. Il a été journaliste, gestionnaire de contenus et directeur du développement des affaires pour les publications économiques. Tania M. Clarke a été chef de la direction financière chez Imvescor Restaurant Group. Auparavant, elle occupait le poste de contrôleur corporatif chez Keurig Canada. Mme Clarke a aussi passé quatre ans à titre de chef de la direction financière et chef de l’information par intérim pour Groupe Voyages Vision 2000. Elle a également travaillé pendant 14 ans chez Grand Toys International dans des rôles différents, y compris celui de chef de la direction financière. Comptable professionnel agréé de formation, Martial Vincent était jusqu’à tout récemment chef de la direction de Varitron. Il a auparavant agi en tant que vice-président d’Astral Média. M. Vincent est président du CA du Pôle d’excellence québécois en transport terrestre, membre du Conseil d’orientation du Centre Laurent Beaudoin, associé à la Faculté d’administration de l’Université de Sherbrooke, membre fondateur de la Grappe industrielle pour les véhicules électriques et intelligents en plus d’être membre du CA et trésorier de la Grappe. Nicolas Lavoie détient un baccalauréat en administration des affaires de l’Université Laval ainsi que les titres professionnels de CFA et de CGA-CPA. Avant de se joindre à Solotech, M. Lavoie agissait depuis 2012 à titre de vice-président principal aux finances chez Gildan Activewear. Auparavant, il était vice-président aux finances corporatives et à la trésorerie chez Consolidated Thompson Iron Mines. De 2004à 2010, il a occupé des postes à responsabilité croissante au sein du groupe des finances du Groupe Pages Jaunes, jusqu’au rôle de vice-président aux finances.
« Cet engouement autour de l’événement se poursuivra au cours des prochains mois. Des organisations vont vouloir profiter de la notoriété du G7 pour venir dans Charlevoix », soutient Jean-Jacques Etcheberrigaray, directeur général du Fairmont Le Manoir Richelieu. C’est déjà commencé. « Deux jours après l’annonce de la venue du G7 en mai dernier, nous avons décroché un important congrès d’une entreprise financière pour la fin juin 2018. L’organisation, qui a réservé au moins 1 200 nuitées sur quatre jours, nous a clairement indiqué avoir choisi notre établissement en raison de la venue du G7 », souligne-t-il fièrement.
Notez que le plus grand hôtel de Charlevoix est déjà sur une belle lancée. Pour la première fois de son histoire, le taux d’occupation du Manoir Richelieu a franchi le cap des 60 % en 2017. Il dépassait à peine 45 % il y a dix ans, signale le directeur général. L’hôtel de 405 chambres, qui a fait l’objet de travaux de revitalisation de 13 millions de dollars terminés en 2016, a accueilli un nombre record de 93 événements d’affaires de 40 nuitées et plus l’an dernier. Une hausse de plus de 36 % de congrès et d’autres réunions d’affaires depuis quatre ans, précise M. Etcheberrigaray.
Rappelons que l’établissement, qui surplombe le
Jamais la saison estivale n’aura démarré si tôt et si fortement dans Charlevoix. Du 27 mai au 10 juin, hôtels, auberges et gîtes, y compris les chalets de location de la région affichent complet. Tout a été réservé. D’abord pour héberger les délégations du G7 et celles des pays qui veulent bénéficier du grand rassemblement, mais aussi pour loger tout le personnel de sécurité que nécessite la protection d’un tel événement. Même les établissements hôteliers de Québec sont appelés en renfort.
fleuve, propose quatre restaurants (dont Le Charlevoix et Table et Terroir, membres de la Route des saveurs) et plus de 30000 pi2 de superficie en espace congrès et réunion, dont deux immenses salles (10000 pi2 et l’une de près de 6 000 pi2). Un aménagement très recherché par les organisateurs d’événements qui nécessitent un espace salon-exposition en plus d’une grande salle pour leurs conférences et ateliers.
Surprise, on vous a sélectionné !
L’équipe du Manoir Richelieu n’a pas appliqué à un concours pour tenir le G7. Selon Tourisme Charlevoix, une vingtaine de destinations au pays ont été scrutées à la loupe par le gouvernement en prévision de l’accueil de la rencontre. « L’organisation a effectué trois visites incognito depuis septembre 2016 », souligne M. Etcheberrigaray. Selon lui, la localisation de l’hôtel et ses atouts (un Moment Spa, un golf de 27 trous, un casino, une splendide vue sur le fleuve), et surtout la possibilité de sécuriser l’endroit, ont séduit les organisateurs de l’événement. Les deux principales centrales syndicales, TUAC et CSN, ont signé des conventions collectives respectivement valides jusqu’en 2021 et 2025. Remarquez, le tourisme d’affaires dans Charlevoix est encore en plein développement. « Nous n’avons pas la prétention d’être une destination affaires comme peuvent l’être d’autres villes et régions du Québec. Les gens nous visitent d’abord pour le paysage, l’agrément, le plein air », soulève Jacques Lévesque, directeur général de Tourisme Charlevoix.
Bien que le marché affaires représente près de 40% des visiteurs du Manoir Richelieu et un peu plus de 15% à l’hôtel Le Germain Charlevoix, à Baie-Saint-Paul, le tourisme d’affaires dans la région demeure un marché très marginal. « Il représente à peine 1%, tout au plus 2% des quelque 1,2 million de visiteurs que la région reçoit chaque année. La venue du G7 pourrait néanmoins nous donner un coup de pouce et faire grimper cette clientèle annuelle en tourisme d’affaires à 5%, voire à 10% d’ici 2023 », croit M. Lévesque.
L’équipe de Tourisme Charlevoix compte d’ailleurs utiliser la visibilité du G7 comme levier marketing auprès du marché affaires canadien en 2018. Pour ce faire, la région a investi 20000$ en frais de placement pour figurer dans le magazine Ignite, une publication canadienne anglophone qui atteint plus de 17000 organisateurs d’événements dans tout le pays. Un autre élément qui devrait contribuer au développement du tourisme d’affaires est le nouveau service offert depuis l’été 2017 par La Base, agence créée par Marie-Ève Chaumont, une ancienne directrice de marque chez Sid Lee. Ce service permet désormais aux organisations qui choisissent Charlevoix comme lieu de rendez-vous d’obtenir un service de réservation clé en main pour leur hébergement, leur programmation et autres activités connexes. « Jusqu’à maintenant, sans avoir fait de promotion, une dizaine de groupes, principalement de la région de Montréal, ont déjà fait appel à notre agence », souligne Mme Chaumont.
Autre atout qui résulte de la venue du G7, les télécommunications s’améliorent dans Charlevoix. Une partie de la région profite maintenant d’un réseau de fibre optique. En outre, la couverture cellulaire du corridor qui sépare l’aéroport de Bagotville à La Malbaie est désormais terminée.
Baie-Saint-Paul: une destination hors des sentiers battus
Baie-Saint-Paul veut également sa part de gâteau en matière de tourisme d’affaires. Et c’est bien parti. L’arrivée de la famille Germain comme gestionnaire de l’hôtel La Ferme Filbaie en 2015 (désormais Le Germain Charlevoix) hisse désormais la ville de Baie-Saint-Paul parmi les nouvelles destinations congrès de la province. Le plus éclectique des hôtels de villégiature au Québec, qui a des moutons et de gros boeufs Highland dans sa cour, a reçu plus d’une quarantaine d’événements d’affaires de 40 nuitées et plus en 2017. Une première pour l’établissement inauguré en 2012. Trois organisations ont même réservé la totalité des 145 chambres l’an dernier.
Résultat: le taux d’occupation annuel de l’établissement, qui a coûté 60M$ à construire, a franchi le cap des 50% pour la première fois de son histoire l’an dernier. « Juste en 2017, ce taux a grimpé d’au moins 20% », souligne fièrement Sylvie Dionne, directrice générale de l’hôtel.
Il faut dire que l’établissement dispose désormais de trois délégués commerciaux (Montréal, Québec et Baie-Saint-Paul). « Notre équipe a surtout démêlé le produit hôtelier qui était rattaché au Massif de Charlevoix et son train. Autre atout qui nous distingue, il s’agit actuellement du seul hôtel de notre groupe situé en villégiature, ce qui constitue un attrait en soi pour notre clientèle qui aime notre produit », explique Mme Dionne.
Réparti en cinq bâtiments distinctifs portant des noms tels la Bassecour, la Bergerie, le Clos et le Moulin, ce complexe de villégiature séduit particulièrement les entreprises et organisations en quête d’une destination hors des sentiers battus, soutient Mme Dionne. Elles viennent pour leur congrès, mais aussi pour des lac-à-l’épaule, des rencontres de consolidation d’équipe et beaucoup pour des formules récompenses et motivations, dit-elle.
L’endroit dispose d’une salle multifonctionnelle pouvant accueillir 500 convives, de deux restaurants dont les petits-déjeuners buffets sont gargantuesques, d’un spa, d’un vaste terrain pour tenir des activités extérieures ainsi qu’une gare où s’arrête le Train de Charlevoix.
Rendez-vous à Maison Mère
Établi dans la cour des Petites Franciscaines de Marie, Le Germain Charlevoix occupe l’ancien site de la ferme Filbaie qui appartenait à la communauté religieuse. Maison Mère se trouve d’ailleurs à moins de 500 mètres de l’hôtel. Depuis que les dernières soeurs ont quitté leur établissement, en avril 2017, la Ville de Baie-Saint-Paul s’active à redonner vie à ce vaste complexe de 180000 pi2 qui comprend 190 chambres. « Déjà 50% de l’infrastructure est occupée par une trentaine d’entreprises », signale Sylvain Gendreau, directeur général de Maison Mère. Le tiers des chambres a été transformé en auberge de jeunesse. Une quinzaine de chambres doivent également être aménagées pour permettre d’offrir une section 3 étoiles d’ici la fin de l’année 2018.
Grâce à sa capacité d’hébergement, Maison Mère veut se tailler une place parmi les bonnes adresses des organisateurs d’événements au cours des prochains mois. L’établissement dispose de neuf salles de conférence toutes aussi singulières les unes que les autres, qui peuvent accueillir entre 8 et 250 personnes à la fois. L’offre va de l’ancienne chapelle en passant par le réfectoire qui sert de cafétéria. Même la buanderie aurait servi récemment de lieu de rencontre pour une quinzaine de personnes réunies pour discuter de développement durable.
La destination est également dotée d’un nouvel espace de travail partagé (La Procure), dont la moitié des huit salles sont déjà réservées à long terme, indique M. Gendreau. L’endroit a déjà fait l’objet d’un tout premier festival Cinéma, Cuisine et Confidences, en novembre dernier.
Racheté par la Ville pour moins de 800000$, l’établissement bénéficie d’une équipe de renom pour sa revitalisation et le développement de son image de marque: l’architecte Pierre Thibault et l’agence Sid Lee. Notez que la plupart des lieux de Maison Mère ont été épurés de leur crucifix. Particulièrement dans les chambres et les espaces communs de réunions. De plus, puisque l’un des locataires est la
boulangerie À chacun son pain (établie au sous-sol du complexe), une odeur de pain fraîchement sorti du four circule quotidiennement dans les corridors de l’établissement.
De l’action autour du Massif de Charlevoix
Ça bouge également à Petite-Rivière-Saint-François, où plane le projet de village de montagne Club Med. L’hôtel devrait ouvrir ses portes en 2020 au pied des pentes du Massif de Charlevoix. Évalué à 120 M $, ce projet prévoit la construction de 300 chambres. Certaines sources chuchotent que le président français Macron profiterait justement de son passage en juin prochain dans Charlevoix pour effectuer la première pelletée de terre. À suivre.
En attendant le Club Med, la station de ski qui affiche le plus haut dénivelé de la province sera enfin doté d’un premier hôtel au pied de ses pistes grâce à l’arrivée du projet de copropriété hôtelière Les caches de la Grande Pointe, signé C Hôtels. « Le projet, évalué à 40 M $, prévoit la construction de 128 unités allant de 3½ à 5½. Les deux premières phases, qui comprennent 80 unités, doivent être livrées pour le début de la prochaine saison de ski, en décembre 2018 », indique Jean Grégoire, président du groupe C Hôtels. L’établissement sera équipé d’une petite salle pour recevoir 50 personnes.
Il s’agira d’une deuxième adresse dans Charlevoix pour C Hôtels. Le groupe hôtelier a acheté La Pinsonnière en 2016. Le promoteur compte rouvrir l’hôtel, un ancien Relais & Châteaux, en décembre 2018. L’établissement, qui comptait 18 chambres, triplera ou presque sa capacité d’hébergement, en offrant 49 chambres, après la réalisation de travaux de 12 M $. Le promoteur, qui souhaite conserver la signature haut de gamme de l’établissement, veut en faire une destination chic pour curistes.