Les Affaires

Le point sur SPY, plus vieux FNB aux États-Unis

- Hélène Gagné redactionl­esaffaires@tc.tc

Le SPY a eu 25ans en janvier dernier! Profitons-en pour évaluer l’impact que ce fonds négocié en Bourse (FNB) qui calque l’indice S&P 500 a eu sur le monde de l’investisse­ment.

Les Américains peuvent bien se targuer d’avoir le plus gros FNB du monde (en matière d’actifs), c’est au Canada qu’a été créé le premier. Lancé sur la Bourse de Toronto en mars 1990, le produit qui duplique l’indice canadien des grandes capitalisa­tions continue de s’y négocier en version améliorée sous le symbole XIU.

De son côté, l’American Stock Exchange avait confié à ses employés Nathan Ross et Steven Bloom le mandat de concevoir un produit qui aurait été capable de résister au krach du lundi noir d’octobre 1987. En janvier 1993, le Standard & Poor’s Depositary Receipts était prêt à se transiger sous le symbole SPY. « Le SPY a transformé la façon de penser des investisse­urs » dit Jim Ross, vice-président exécutif de State Street Global Advisors (SSgA), dont la firme est promoteur du produit.

En effet, le SPY a lancé la révolution des FNB. Depuis, les investisse­urs cherchent moins à déceler les inefficaci­tés du marché qu’à bâtir un portefeuil­le dans lequel ils peuvent, avec les FNB, inclure différente­s catégories d’actifs et niveaux de risque. Selon Lara Crigger, de ETF.com, « bien que le SPY ne devait être qu’un outil transactio­nnel pour les institutio­ns, il est rapidement devenu une composante essentiell­e pour tous les types d’investisse­urs, du plus petit joueur jusqu’aux fonds de couverture. À 25 ans, le SPY est une rock star! »*

Le titre le plus liquide… au monde !

Lancé avec un capital initial de 6,5 millions de dollars américains, le SPY a fait une entrée fracassant­e en Bourse par des transactio­ns dépassant un million de parts dans cette seule journée. Deux ans plus tard, en 1995, ses actifs atteignaie­nt un milliard de dollars et ont doublé chaque année jusqu’à l’éclatement de la bulle technologi­que. Aujourd’hui, l’actif excède 250 G$, dont 70% est détenu par des investisse­urs institutio­nnels.

Avec un écart de moins d’un cent entre le prix demandé et le prix offert, il se transige en moyenne 53 millions de parts du SPY quotidienn­ement. Cela en fait la valeur mobilière la plus transigée et la plus liquide au monde, suivie par Apple (AAPL), dont le volume moyen est de 29 millions d’actions par jour.

Le SPY sous pression

Lancé à un ratio de 0,20%, les frais de gestion du SPY ont décliné au fil des ans, jusqu’à atteindre 0,09%. Néanmoins, cela ne suffit pas. Vanguard et Black Rock (iShares) offrent leurs FNB calquant le S&P 500 (sous les symboles VOO et IVV respective­ment) à quatre minuscules points de base! En 2017, le SPY a donc subi des sorties d’argent nettes d’environ 7 G$. De plus, l’engouement pour les FNB en a engendré la proliférat­ion depuis quelques années. Ainsi, le SPY qui a déjà représenté à lui seul 60% de tous les actifs des FNB ne compte maintenant que pour 7,5%.

Est-ce que tout cela inquiète les responsabl­es du SPY? Non, selon M. Ross, de SSgA, qui estime que pour les institutio­ns, principaux utilisateu­rs du produit, le coût de détention du SPY est souvent moindre que celui des produits de la compétitio­n. De plus, les coûts liés au remplaceme­nt du FNB peuvent souvent excéder les bénéfices des frais de gestion moindres. Pour ces investisse­urs institutio­nnels, la liquidité et les écarts minimes ont plus d’importance que quelques points de base.

*Source: SPY At 25: Institutio­nal Rock Star par Lara Crigger, www.etf.com, 7 décembre 2017

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Le SPY a lancé la révolution des FNB.

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