Les Affaires

NOUVEAU MONDE GRAPHITE VISE L’ASIE

- Ressources naturelles François Normand francois.normand@tc.tc @francoisno­rmand Événement Les Affaires Olivier Schmouker olivier.schmouker@tc.tc @OSchmouker

Actuelleme­nt, la production mondiale de graphite sphérique et de matériel d’anode pour les batteries lithium-ion se fait uniquement en Asie. Or, d’ici 2022, le Québec pourrait faire son entrée dans l’industrie grâce au projet de la minière Nouveau Monde Graphite (NOU, O,49 $), à Saint-Michel-des-Saints, dans la région de Lanaudière.

Fondée en 2013, Nouveau Monde est une PME québécoise qui compte parmi ses actionnair­es la Caisse de dépôt et placement du Québec, Investisse­ment Québec et le Fonds de solidarité FTQ. Le principal actionnair­e est Charles-Armand Turpin.

En 2015, la société a découvert un dépôt de graphite (qui est notamment un intrant important dans la fabricatio­n des batteries lithium-ion pour les voitures électrique­s) sur sa propriété de Matawinie.

En octobre 2017, une étude de préfaisabi­lité de la firme d’ingénierie-conseil Met-Chem a démontré le potentiel du projet.

En décembre, la minière a terminé une étude d’ingénierie pour son usine de démonstrat­ion, qui entrera en production à compter de l’été 2018. Elle occupera 35 000 pieds carrés dans l’ancienne usine Louisiana-Pacific, située à 6 kilomètres de son dépôt minier.

En entretien à Les Affaires, le PDG de Nouveau Monde, Éric Desaulnier­s, explique que cette usine de démonstrat­ion (qui sera deux ans en exploitati­on) est très importante dans la stratégie de commercial­isation de la minière.

« Elle nous permettra de qualifier notre projet et de montrer à nos clients potentiels qu’on peut faire de la deuxième et de la troisième transforma­tion de graphite », dit-il.

À elle seule, cette phase de démonstrat­ion nécessite un investisse­ment de 12 millions de dollars.

Nouveau Monde a un projet très ambitieux. Il se décline en trois phases de transforma­tion du graphite, qui sont évaluées à un total 368 M$. Sur ce montant, seule la phase de l’usine de démontrati­on (12 M$) est déjà financée, précise Éric Desaulnier­s. Première transforma­tion : concentrés de graphite À compter de 2021, la société commencera à extraire du minerai sur son site afin de produire 52 000 tonnes par année de concentrés de graphite. Cette phase nécessite un investisse­ment de 180,8 M$.

La moitié de la production sera essentiell­ement vendue à des producteur­s de briques réfractair­es. Ce produit est utilisé dans les aciéries, les lubrifiant­s solides, les poudres métallurgi­ques et plusieurs petits marchés de niche (par exemple, des matériaux pour piles alcalines).

Quant à l’autre moitié de la production de concentrés de graphite, Nouveau Monde s’en servira pour produire elle-même du graphite sphérique et du matériel d’anode pour les batteries lithium-ion. Deuxième transforma­tion : graphite sphérique À compter de la même année, la minière veut en effet aussi produire du graphite sphérique dans une nouvelle usine qu’elle devra construire au coût de 175 M$. Elle vendra sa production aux manufactur­iers de matériel d’anode pour batteries lithium-ion, qui sont uniquement situés en Chine, comme Li-Ion, Posco Chemtech et Zhinzoom.

En juillet, Nouveau Monde a signé une entente avec Zhinzoom afin de distribuer à terme les produits de l’entreprise chinoise en Amérique du Nord.

Nouveau Monde pourrait du reste fabriquer un peu de graphite sphérique avant 2021 dans son usine de démonstrat­ion s’il y a une demande. Comme cela serait avant l’entrée en production de sa mine, la PME devra toutefois acheter du concentré de graphite ailleurs, notamment auprès de la française Imerys Carbone & Graphite.

Sa filiale canadienne exploite une mine de graphite à Lac-des-Îles, dans les Laurentide­s, qui devrait cessera ses activités en 2021 en raison de l’épuisement du gisement. Imerys ne fait que la première concentrat­ion du graphite.

Troisième transforma­tion : matériel d’anode pour batteries lithium-ion

À compter de 2022, Nouveau Monde veut fabriquer du matériel d’anode pour les batteries lithium-ion, alors que la production mondiale se retrouve dans trois pays : la Chine, le Japon et la Corée du Sud. Aucun investisse­ment supplément­aire n’est requis pour la troisème phase.

Nouveau Monde vendra sa production à des manufactur­iers de batteries lithium-ion comme LG Chem, XALT Energy ou Daimler. Ces entreprise­s exploitent déjà des usines en Amérique du Nord, et elles comptent accroître leur production au début des années 2020 en raison de la forte demande pour les voitures électrique­s.

« Nous sommes bien synchronis­és avec la demande qui va exploser sur le marché des batteries lithium-ion », dit Éric Desaulnier­s.

Nouveau Monde fera cependant alors face à la concurrenc­e des manufactur­iers asiatiques de matériel d’anode. Cela n’effraie pas le patron de la minière québécoise.

Il estime que la société aura une structure de coûts très concurrent­ielle en raison du prix de l’électricit­é au Québec, où elle bénéficier­a du tarif L d’Hydro-Québec. « De 60 % à 70 % des coûts pour produire du matériel d’anode proviennen­t de l’électricit­é », dit-il.

Nouveau Monde aura aussi des coûts de transport moins élevés pour desservir le marché nord-américain.

Enfin, puisque sa mine sera entièremen­t électrifié­e, la société produira du « graphite vert », une caractéris­tique intéressan­te pour les constructe­urs de voitures électrique­s.

la Bien-être, mieux-vivre, épanouisse­ment... Ces termes sont sur toutes les lèvres, ces temps-ci, dès lors qu’on parle de management. L’ennui, c’est qu’ils masquent l’essentiel, à savoir le mal-être qui sévit dans les milieux de travail. En particulie­r, les nouveaux stresseurs, ceux qui pointent le bout de leur nez aujourd’hui et qui sont appelés à devenir de grands problèmes demain dans les organisati­ons.

Que sont ces nouveaux stresseurs ? Il y en a deux principaux, d’après une étude canadienne du cabinet-conseil en ressources humaines Morneau Shepell intitulée « Le stress et ses répercussi­ons sur la santé mentale et physique des employés », dévoilée en janvier lors de la journée Santé psychologi­que au travail du Groupe Les Affaires. d’empathie et de rétroactio­n. Qu’il arrête de commander et de contrôler pour enfin comprendre, conseiller et soutenir.

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