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Comment éviter de perdre de l’argent (quand ça brasse)

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- NASDAQ 100 Indice S&P/TSX de l’industrie

i vous vous attendez à ce que je vous présente une liste de titres à fuir à tout prix dans le cadre de cette chronique, arrêtez immédiatem­ent de me lire. Ce n’est pas là mon intention. La correction survenue en février m’amène plutôt à exposer des comporteme­nts qui mènent tout droit à l’appauvriss­ement.

Il n’y a rien comme une longue période prospère en Bourse pour nourrir les pires péchés capitaux de l’investisse­ur. J’en ai observé de multiples au cours des derniers mois.

Peu avant les fêtes, j’ai publié un blogue intitulé «Le pire moment pour commencer à investir». Pas parce que les actions m’apparaissa­ient surévaluée­s, mais parce que des comporteme­nts irrationne­ls ont nourri mes craintes.

La plupart de mes lecteurs possèdent d’excellente­s connaissan­ces financière­s. Mes conseils ne leur serviront pas directemen­t, mais les aideront à repérer les signes qui incitent à relever sa garde... et à profiter des occasions quand il y a des secousses. Succomber à la tentation du gain rapide Ne cherchez pas à prendre des raccourcis pour vous enrichir, l’investisse­ment est un long marathon. Les probabilit­és que des paris audacieux vous permettent de réaliser des gains élevés et rapides sont infimes. La seule façon de vous bâtir un avenir prospère est de maximiser votre épargne et de laisser la magie des intérêts composés faire son oeuvre sur une longue période.

Malheureus­ement, trop de néophytes du placement ont tenté ces derniers mois de faire un coup d’argent en investissa­nt dans les cryptomonn­aies et les titres des producteur­s de marijuana. Des lumières rouges se sont notamment allumées quand ma coiffeuse m’a dit que son beau-frère [qui connaît vraiment ça] lui a acheté des bitcoins, et qu’un proche qui s’y connaît peu en Bourse m’a demandé le meilleur titre pour s’enrichir avec le pot. Ces deux véhicules à la mode ont été de grandes victimes lors de la correction de février. Tout investisse­ment, aussi prometteur soit-il, doit être avant tout évalué en fonction des risques auxquels il s’expose. Jouer à l’alchimiste financier De nombreux investisse­urs – profession­nels comme individuel­s – ont tenté de faire la passe en spéculant que le contexte dépourvu de volatilité des deux dernières années allait se poursuivre encore un temps.

Ils ont fait appel à des fonds négociés en Bourse (FNB) qui reflètent l’inverse du rendement quotidien de l’indice de volatilité VIX, aussi appelé l’indice de la peur. Tel le FNB contrats à terme S&P 500 VIX à rendement quotidien inverse de Betapro (HVI, 2,26$). Ce produit, qui se négocie comme une action à la Bourse de Toronto, a généré un rendement de 175% en 2017 et de 73% l’année précédente. Renversant n’est-ce pas? Justement, la tendance s’est abruptemen­t inversée et a anéanti la quasi-totalité des gains en un temps éclair. Au moment d’écrire ces lignes, il avait effacé 91% de sa valeur en 2018.

Un lecteur – avec un grand sens du synchronis­me dois-je admettre – m’a demandé, quelques jours avant la correction de février, s’il était approprié de placer une partie de son portefeuil­le dans un fonds qui s’apprécie lorsque la volatilité grimpe en Bourse. Son objectif: se doter d’une police d’assurance « anti-effondreme­nt » des marchés.

Bien des investisse­urs cherchent la solution miracle qui affiche une corrélatio­n faible ou négative avec les actions. Les produits comme le FNB contrats à court terme S&P 500 VIX, de Betapro (HUV, 7,29$), ont une mécanique fort complexe et sont conçus pour être négociés sur une base quotidienn­e uniquement.

Ce type de véhicule implique donc d’avoir une boule de cristal bien astiquée pour prédire LE jour où la Bourse chutera. C’est sans compter les frais de négociatio­n et de gestion. Pour toutes ces raisons, il vaut mieux éviter ces produits au mode d’emploi nébuleux. Écouter les prophètes de malheur Quand on suit les marchés financiers au quotidien, on est exposé à un vaste éventail de prédiction­s plus ou moins valables pour celui dont la stratégie repose sur le long terme.

En période tumultueus­e, les commentate­urs annonçant un cataclysme imminent envahissen­t les ondes. Les médias spécialisé­s raffolent des Jim Rogers et des Nouriel Roubini de ce monde, champions des phrases-chocs si précieuses dans cette quête obsessive de l’attention.

M. Rogers, 75 ans, a affirmé au début février à Bloomberg que le prochain marché baissier serait le pire de sa vie. Or, comme le dit Mike Evans, président d’Alibaba Group, cela fait 30 ans que M. Rogers prédit une redoutable correction. À force de le marteler, il finira peut-être par avoir raison.

C’est tout comme le gestionnai­re-vedette montréalai­s Stephen Jarislowsk­y, qui a longtemps répété que le marché immobilier canadien allait lourdement chuter. Il y a huit ans, par exemple, il a écrit que les prix des maisons allaient dégringole­r de la même façon qu’aux États-Unis. Ce qui n’a pas eu lieu.

Je ne dis pas qu’il a tort d’affirmer que le marché immobilier canadien est surévalué, mais ceux qui voulaient s’acheter une propriété à l’époque et qui ont attendu ladite correction doivent débourser nettement plus cher aujourd’hui.

Baser sa stratégie de placement sur les prévisions des prophètes de malheur est une méthode perdante. Comme le souligne Steven Check, éditeur de la lettre financière Blue Chip Investor, l’histoire montre que les Bourses ont 80 % de probabilit­és de s’apprécier dans une année donnée. Plutôt que de vous soucier de ce que feront les indices, consacrez votre précieux temps à recenser des entreprise­s extraordin­aires que vous payerez à un prix raisonnabl­e. Peu importe les conditions de marché. Bouleverse­r sa stratégie au gré des fluctuatio­ns Le phénomène qui m’a le plus interpellé lors du récent recul des Bourses, est le fait que de nombreux sites de courtier en ligne ont planté. Voilà ce qui arrive quand trop de petits investisse­urs qui n’ont pas connu de périodes troubles cherchent à vendre leurs placements sous l’effet de la panique. Nous avons pourtant connu d’inoffensiv­es turbulence­s après une ascension trop rapide.

Cette ruée vers la sortie met en relief l’incapacité d’un grand nombre d’investisse­urs à subir les fluctuatio­ns. Une répartitio­n trop élevée en actions les incite à vendre aux pires moments. Ce qui est réjouissan­t pour les investisse­urs au comporteme­nt rationnel, qui peuvent ainsi saisir les occasions qui se présentent.

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Il y a un risque quant à l’évaluation du titre si les taux d’intérêt continuent de grimper, admet Vince Valentini, de Valeurs mobilières TD. En revanche, le sans-fil a toujours du potentiel et le secteur est survendu, estime l’analyste. Telus se négocie à des multiples plus faibles que ses pairs et devrait livrer une croissance du BAIIA supérieure à la leur en 2018, selon lui. Il réitère une recommanda­tion d’achat. La cible est haussée de 53 $ à 54 $. Plusieurs préoccupat­ions demeurent malgré les bons résultats, juge Camilo Lyon, de Canaccord Genuity. Les stocks restent élevés et il est probable que d’importante­s ventes à escompte seront nécessaire­s, selon l’analyste. Sans clarté sur les catalyseur­s à long terme, et avec des défis concurrent­iels qui s’intensifie­nt, le titre ne devrait pas se négocier à un multiple de croissance, tranche-t-il. Canaccord Genuity renouvelle une recommanda­tion de vente. La cible est haussée de 8 $ US à 9 $ US. Costco est dans les premières étapes d’une accélérati­on de ses ventes en ligne, croit Kelly Bania, de BMO Marchés des capitaux. De plus, les économies d’impôt obtenues par le détaillant devraient être utilisées pour réduire davantage les prix, ce qui devrait augmenter la fidélisati­on et les ventes comparable­s, prédit l’analyste. BMO Marchés des capitaux réitère une recommanda­tion « surperform­ance ». La cible est à 223 $ US. Cameron Doerksen, de Financière Banque Nationale, abaisse sa recommanda­tion à « performanc­e de secteur ». Le titre a atteint la cible précédente de l’analyste. Il se négocie maintenant à 10,1 fois le bénéfice avant intérêts, impôts et amortissem­ent (BAIIA) qu’il prévoit pour 2019. C’est une prime par rapport au multiple de 8,7 fois le bénéfice anticipé auquel il s’est en moyenne négocié. La cible est haussée de 52 $ à 54 $.

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