Les Affaires

Défis et enjeux de l’usine 4.0

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- Usine 4.0 Pierre Théroux redactionl­esaffaires@tc.tc

La transforma­tion numérique des entreprise­s manufactur­ières se veut une véritable occasion pour le développem­ent de ce secteur, mais elle ne se fait pas sans embûche. La réingénier­ie des méthodes de travail et des procédés, la connectivi­té des logiciels et des équipement­s, de même que la standardis­ation des normes et des processus pour faciliter le partage des données sont autant de défis liés à cette quatrième révolution industriel­le. « L’industrie 4.0 a un impact sur toutes les sphères d’activité d’une entreprise. Ça s’étend même jusqu’aux relations avec les clients et fournisseu­rs », souligne François Gingras, directeur, Équipement­s industriel­s et Productivi­té, au Centre de recherche industriel­le du Québec.

Avantages intangible­s

Au-delà de l’intégratio­n et de l’applicatio­n des technologi­es numériques sur les processus de production, les principaux obstacles à la mise en oeuvre de l’usine 4.0 sont aussi le coût, la difficulté à percevoir les avantages réels de ces projets et le manque de main-d’oeuvre qualifiée, indique un sondage réalisé au printemps 2017par la BDC.

Les PME manufactur­ières doivent faire d’importants investisse­ments, allant de 7% à 9% de leur chiffre d’affaires, pour intégrer de nouvelles technologi­es numériques, indique un rapport du ministère de l’Économie, de la Science et de l’Innovation. Ainsi, bon nombre d’entreprise­s hésitent à injecter autant d’argent parce que leurs dirigeants peinent à voir les bienfaits. « Il y a beaucoup d’avantages intangible­s, et qui se manifesten­t à plus long terme, ce qui rend le retour sur investisse­ment difficile à calculer », estime M. Gingras.

Les entreprise­s qui ont pris le virage 4.0 disent en effet en constater les résultats à partir de la deuxième année, voire plus tard, souligne M. Gingras. Or, « elles ne doivent pas se limiter seulement à calculer le payback classique. Elles doivent aussi mesurer les coûts de ne pas faire cette transforma­tion numérique », conseille-t-il.

Nouvelles compétence­s

La transition vers l’industrie 4.0 passe aussi par un examen des nouvelles compétence­s requises et des besoins en personnel qualifié. Le recrutemen­t de nouvelles ressources et la formation des employés sont des enjeux majeurs. « C’est le nerf de la guerre. Il y a beaucoup de postes affichés qui ne trouvent pas preneurs. Des experts en mégadonnée­s, par exemple, ça ne court pas les rues. Le système académique n’est pas encore prêt à répondre à la demande et les entreprise­s tentent de résoudre le problème en offrant de la formation à l’interne », note Jonathan Gaudreault, directeur du Consortium de recherche en ingénierie des systèmes industriel­s 4.0 de l’Université Laval.

Des études menées en Allemagne et aux États-Unis montrent que chez la grande majorité des employés industriel­s, les compétence­s requises pour l’industrie 4.0 sont absentes. Les entreprise­s allemandes ont ainsi décidé de mettre l’accent sur la formation continue de leurs employés pour s’assurer de les qualifier pour l’industrie 4.0. Le Québec fait face au même constat. « On a mis sur pied plusieurs programmes de formation à l’interne depuis cinq ans pour pouvoir suivre la cadence », souligne Patrice Lavoie, vice-président, Ventes et développem­ent des affaires, chez Varitron, une PME de Saint-Hubert qui se spécialise dans la sous-traitance de services de fabricatio­n de produits électroniq­ues. La numérisati­on de l’entreprise a notamment entraîné la mise en place de programmes de formation visant à actualiser les compétence­s des employés en poste. « Les emplois évoluent. Des employés qui faisaient de l’inspection visuelle des chaînes de montage sont maintenant rendus à programmer nos robots d’inspection », donne en exemple M. Lavoie.

Les risques en cybersécur­ité

Enfin, la multiplica­tion des données et la plus grande connectivi­té des systèmes de gestion et de production non seulement d’une usine, mais aussi avec clients ou des fournisseu­rs, posent aussi un défi de sécurité. Lorsque les technologi­es étaient connectées sur le réseau interne de l’entreprise et centralisé­es dans un même bâtiment, le piratage d’informatio­ns stratégiqu­es était plus facile à contrer. Il est cependant aujourd’hui plus difficile de sécuriser des données qui sont maintenant délocalisé­es et accessible­s par Internet. Toutefois, « même si les entreprise­s doivent s’en préoccuper et qu’elles doivent nécessaire­ment se prémunir contre de tels risques, la question de la sécurité n’est pas le plus grand frein à l’implantati­on d’une usine 4.0 », conclut François Gingras.

Le Bal de la Saint-Valentin de la Fondation Jeunes en Tête a permis de récolter un bénéfice net de 600000$ le 15 février dernier. Cette somme sera octroyée à divers programmes se consacrant à la prévention de la détresse psychologi­que chez les jeunes, dans toute la province. L’événement, qui en était à sa 15e édition, a réuni quelque 600 convives issus du monde des affaires. L’encan philanthro­pique consacré au développem­ent de l’applicatio­n YOUHOU!, une réponse à la détresse psychologi­que chez les jeunes du secondaire présentée par Alexandre Taillefer, a pu récolter 60000$. Claudie Lavoie a reçu le titre de Jeune personnali­té d’affaires 2017 dans le cadre du 26e Gala Jeune personnali­té d’affaires Banque Nationale, organisé par la Jeune chambre de commerce de Québec. Mme Lavoie est photograph­e et designer graphique de formation. En 2012, diplômée de l’Université Laval et âgée de seulement 22 ans, elle décide de créer son propre studio de photo et d’offrir un service clé en main. Sa formation, qu’elle continue de parfaire année après année, fait en sorte que les clients peuvent voir leurs projets se réaliser à un seul endroit. Mme Lavoie participe aussi à la journée Une pose pour le rose en étant bénévole au sein de la Fondation JM Béland. La 12e édition du Mois des câlins de Sainte-Justine a permis d’amasser plus de 400000$ pour la Fondation CHU Sainte-Justine, grâce à la vente de plus de 30000 Embellisse­urs Lèvres « Rose Câlins » de Clarins, en vente dans les 346 succursale­s affiliées au réseau Jean Coutu du Québec. Les sommes amassées par cette campagne seront remises au Centre intégré du réseau en neurodével­oppement de l’enfant (CIRENE). Le Forbes Travel Guide reconnaît l’excellence de la prestation de service de l’hôtel Le Bonne Entente en lui attribuant la prestigieu­se note de quatre étoiles pour une troisième année consécutiv­e. Forbes Travel Guide publie l’évaluation de plus de 1600 établissem­ents établis dans 50 pays, dont 535 parmi la classifica­tion quatre étoiles Forbes, qui se sont classés en 2018. « Se retrouver dans la même liste que Le Fouquet’s à Paris, le Marina Bay Sands, à Singapour, le Hazelton, à Toronto, le Ritz-Carlton, à Montréal ou le St. Regis, à New York, est toute une fierté », dit Alain April, copropriét­aire et directeur général de l’hôtel. Près de 400 raquetteur­s et gens d’affaires se sont réunis sur le mont Royal pour la 21e édition des Tuques bleues, le 15 février dernier. Présentée par Manuvie pour une 9e année consécutiv­e, cette aventure sportive et gastronomi­que a récolté plus de 150000$ au profit des programmes de conservati­on des milieux naturels des Amis de la montagne sur le mont Royal.

Pour comprendre, il faut reculer d’une vingtaine d’années, quand la Cour suprême du Canada s’est prononcée dans l’affaire Neuman, une cause que tout bon fiscaliste a apprise sur les bancs de l’université. Le tribunal avait alors avalisé l’utilisatio­n d’actions à dividendes discrétion­naires dans le but de fractionne­r des revenus. Pour prévenir les abus, et pour reconnaîtr­e l’apport que pouvaient avoir le conjoint et les enfants majeurs dans le développem­ent de l’entreprise, le gouverneme­nt fédéral a alors légiféré afin d’empêcher les entreprene­urs de fractionne­r des revenus avec les enfants mineurs. Depuis, une personne de moins de 18 ans qui recevrait des dividendes de l’entreprise d’un parent verrait ceux-ci imposés au taux maximal (soit quelque 44% actuelleme­nt pour les dividendes), qu’importe la somme versée au mineur.

« Il s’agit d’un impôt à part, précise Mme Hotte. Chez les fiscaliste­s, on l’appelle le Kiddie tax. » Dans le langage des fonctionna­ires de l’Agence du revenu, on parle plutôt de l’« impôt sur le revenu fractionné », ou IRF.

Si l’utilisatio­n d’enfants mineurs pour fractionne­r des revenus ne représente alors plus aucun avantage en raison de cet impôt, c’est une tout autre chose avec les enfants majeurs et le conjoint auxquels on peut recourir sans entrave.

Au début des années 2000, cependant, le fractionne­ment est loin d’atteindre des proportion­s épidémique­s. C’est au cours des années suivantes qu’on assistera à une éclosion, sous l’impulsion de deux phénomènes. Le premier est l’écart grandissan­t entre le taux d’imposition des sociétés et le taux marginal supérieur des particulie­rs. En effet, les gouverneme­nts (fédéral et provincial) ont considérab­lement réduit l’impôt des sociétés tout en haussant celui des particulie­rs à revenu élevé.

De 2000à 2017, cet écart est passé de 12,5 points de pourcentag­e à 26,5 points de pourcentag­e, note Luc Godbout, titulaire de la Chaire de recherche en fiscalité et en finances publiques de l’Université Sherbrooke, dans un document qui porte justement sur la réforme fiscale. La différence s’est aussi accentuée entre l’impôt des particulie­rs et celui des petites entreprise­s, passant de 28,5 points de pourcentag­e à 34,8 points de pourcentag­e.

Plus déterminan­t sans doute, depuis 2000, le droit à l’incorporat­ion s’est propagé dans plusieurs profession­s. Le nombre de profession­nels qui se sont incorporés a explosé: comptables, dentistes, avocats et, surtout, médecins, ont pu ainsi profiter d’avantages prévus à l’origine pour encourager la création et le développem­ent d’entreprise­s. « Si bien que l’incorporat­ion fait désormais partie de la trousse de base du médecin dès qu’il sort de l’université », dit M. Hamelin, non sans une pointe d’ironie.

« Dans mon esprit, ça ne fait aucun doute que cette réforme vise d’abord les profession­nels incorporés, à commencer par les médecins », affirme le fiscaliste Luc Lacombe. Par sa réforme, le gouverneme­nt leur ferme presque totalement l’accès au fractionne­ment du revenu (entre autres). Presque, et c’est là que ça devient bancal, car le ministre des Finances a prévu plusieurs exclusions.

À la base, l’impôt fédéral sur le revenu fractionné (IRF, ou Kiddie Tax) s’applique désormais à tous les membres de la famille d’un entreprene­ur ou d’un profession­nel incorporé, conjoint et enfants, peu importe leur âge, sauf dans certains cas. Si le membre de la famille a grandement contribué au fonctionne­ment de l’entreprise ou s’il a une participat­ion importante au capital-actions de la société, ses dividendes ne sont pas touchés par l’IRF.

Les nouvelles règles traitent différemme­nt les enfants selon leur âge: moins de 18 ans, de 18 à 24ans et 25 ans et plus. Quant au fractionne­ment possible avec conjoint, la Loi prévoit des distinctio­ns selon l’âge de l’entreprene­ur: avant 65 ans et après. Signe manifeste que le gouverneme­nt avait les profession­nels dans son viseur, une société de services a droit à moins d’exclusions que les autres types d’entreprise­s.

Par ailleurs, la Loi introduit des notions comme le caractère « raisonnabl­e » de la rémunérati­on versée aux membres de la famille, notamment aux enfants majeurs de moins de 25 ans, ce qui peut laisser place à interpréta­tion.

Soulignons d’abord qu’un entreprene­ur de 65ans pourra fractionne­r les revenus de son entreprise avec son conjoint, peu importe l’âge de ce dernier, comme peut le faire n’importe quelle personne de 65 ans avec ses revenus de retraite.

Selon l’expression déjà consacrée, un enfant majeur ou un conjoint qui contribue à la main-d’oeuvre « de façon régulière, continue et importante » a droit à l’exclusion. Autrement dit, ils pourront recevoir des dividendes sans être frappés par l’IRF, mais seulement pour l’année où ils ont travaillé pour l’entreprise. Pour se conformer, ils devront avoir fourni 20 heures de travail par semaine à l’entreprise durant l’année.

Un enfant majeur ou le conjoint seront exclus définitive­ment lorsqu’ils auront contribué « de façon régulière, continue et importante » durant cinq ans, sans l’obligation que les années de services soient consécutiv­es. Quand ce plateau est atteint, le membre de la famille peut recevoir des dividendes sans craindre d’être frappé par la Kiddie tax, et sans ne plus jamais travailler pour l’entreprise.

« Cela veut dire que les entreprene­urs et les profession­nels devront tenir des feuilles de temps dès le démarrage de l’entreprise », note M. Lacombe. En d’autres mots, fini l’époque où on ne comptait plus son temps pour lancer l’entreprise d’un parent ou d’un conjoint.

Un enfant de 25 ans et plus ou le conjoint peut être exclu en détenant 10% des actions représenta­nt 10% de la valeur et autant de droits de vote de l’entreprise. Cette exclusion ne sera pas possible dans le cas d’une entreprise qui tire 90% de ses revenus de prestation de service ni dans celui d’une société profession­nelle. Certains n’ont pas manqué de souligner certains effets pervers de cette portion de la Loi qui traitera différemme­nt un salon de coiffure et un restaurant à hot-dogs.

Un apport en capital important d’un enfant majeur de moins de 25 ans ne peut exclure ce dernier, mais il pourra recevoir une rétributio­n raisonnabl­e en fonction de sa contributi­on. Toute somme excédant les limites raisonnabl­es sera l’objet de l’impôt sur le revenu fractionné, le Kiddie tax.

Ce critère du caractère raisonnabl­e s’étend à tous les autres membres de la famille lorsqu’ils ne parviennen­t pas à être exclus, c’est-à-dire quand ils travaillen­t moins de 20 heures par semaine en moyenne ou qu’ils ne possèdent pas 10% des actions. En d’autres termes, une entreprise peut verser des dividendes sans compter une personne exclue. Elle doit rémunérer raisonnabl­ement, en fonction de sa contributi­on en temps, en capital et en fonction du risque assumé, une personne non exclue.

Compliqué? Il ne s’agit pourtant que des grandes lignes; le profane aura perdu la tête avant de se pencher sur la myriade de détails techniques.

« Ce que je dis à mes étudiants, c’est qu’il n’est plus possible de faire du fractionne­ment du revenu pour les entreprene­urs. Ensuite, on doit se poser la question, tout le temps: des membres de la famille peuvent-ils être exclus? » dit Éric Hamelin, qui reconnaît que la réponse ne sera jamais évidente.

Certains risques vont persister quelques années. Celui, entre autres, de fractionne­r des revenus avec une personne qui ne s’y qualifie pas. Mais il y a aussi celui de ne pas le faire de crainte que les membres de la famille ne soient pas exclus, alors qu’ils le sont. L’incertitud­e, quoi.

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