Les Affaires

Notre lecteur a-t-il suffisamme­nt d’argent pour prendre sa retraite à 55 ans?

Évolution du capital au fil des années

- Clinique retraite Stéphane Rolland

Notre lecteur a-t-il suffisamme­nt rattrapé le temps perdu pour prendre sa retraite à 55 ans? Il a commencé à épargner « sur le tard », et il se demande s’il peut atteindre cet objectif, même s’il n’aura pas remboursé la totalité de son hypothèque.

Monsieur, qui gagne un salaire annuel de 62000$, se décrit comme l’« exemple typique de la classe moyenne ». Il touche également une rente viagère annuelle de 6 000$, une indemnité pour les victimes d’actes criminels (IVAC).

Le célibatair­e de 50 ans a commencé à épargner « un peu sur le tard », à 33 ans. En évitant certaines dépenses discrétion­naires comme les dîners à l’extérieur du bureau, l’épargnant réussit à consacrer 1 683$ par mois à son épargne-retraite. Il a donc 81000$ dans un régime enregistré d’épargne-retraite (REER) collectif et 68000$ dans un REER du Fonds de solidarité FTQ. Son compte CELI a une valeur de 58000$. Il détient également 11000$ dans un compte non enregistré.

À la retraite, il pourrait également compter sur le régime de retraite à prestation­s déterminée­s de son employeur. S’il prend sa retraite à 65 ans, il aurait droit à une rente annuelle de 19392$. S’il prend sa retraite à 55 ans, sa rente annuelle serait de 16000$ indexée au coût de la vie, jusqu’à un maximum de 2%.

Outre les actifs financiers, Monsieur possède un condo d’une valeur estimée de 300000$. Il lui reste une hypothèque d’environ 47000$. Le propriétai­re prévoit ne pas être en mesure de rembourser la totalité de son prêt d’ici la date espérée de la retraite (mai 2022). Avec un prêt de 2,94%, il juge qu’il est plus avantageux d’investir, mais il admet que l’idée d’entamer la retraite avec une dette hypothécai­re l’embête.

La réponse

La stratégie de notre épargnant est viable pour prendre une retraite à 55 ans, calcule Brigitte Felx, planificat­rice financière chez RBC. À 55 ans, il serait en mesure de compter sur un revenu annuel de 38000$ par année, ce qui est légèrement supérieur au revenu désiré de 36000$. Pour que le plan fonctionne, Monsieur devra évidemment maintenir le même taux d’épargne et ne pas augmenter son rythme de vie, prévient Mme Felx.

Le plan prévoit que notre lecteur pourra vendre son condo à 75 ans et utiliser l’argent pour payer le loyer d’une résidence pour personnes âgées. Le décaisseme­nt se fera de la manière suivante: de 55 ans à 59 ans, la rente de l’employeur et les retraits du CELI financeron­t le train de vie du nouveau retraité. De 60 à 64 ans, il ajoutera la Régie des rentes du Québec (RRQ) et pourra commencer à décaisser ses REER. À partir de 65 ans, ce sera le moment d’ajouter la pension de la Sécurité de vieillesse (SV).

Libre de dettes

Contrairem­ent à ce que croyait notre lecteur, il pourrait se libérer de sa dette hypothécai­re presque au moment où il prendra sa retraite, constate Mme Felx.

S’il liquide son compte non enregistré d’une valeur de 11000$ et applique ce montant à son capital, il réussirait à rembourser son hypo- thèque le 30 août 2022 (à peine trois mois après la date de départ souhaitée). « Monsieur pourrait faire le choix de verser du capital supplément­aire sur sa dette, évoque-t-elle. Cela devra se faire avec de l’épargne supplément­aire, sans puiser dans ses épargnes actuelles et sans réduire l’épargne-retraite. Il pourrait aussi décider de retarder de trois mois le moment de son départ à la retraite. »

Ça ne faisait pas partie des questions du particulie­r, mais Mme Felx conseille à notre client de rédiger un testament ainsi qu’un mandat de protection. « Comme il n’a pas de conjointe ou d’enfant, une réflexion sur les bénéficiai­res de son patrimoine ainsi que le choix du liquidateu­r en cas de décès serait importante », insiste la planificat­rice.

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