Les Affaires

LYNDSAY DAUDIER, NOTRE AMBASSADRI­CE POUR MARS

- Forum

Le monde de l’emploi est en proie, depuis quelques années déjà, à des changement­s considérab­les. La délocalisa­tion manufactur­ière, la robotisati­on et les avancées de l’intelligen­ce artificiel­le nous assurent d’une chose: l’avenir du monde du travail ne ressembler­a pas à son passé, même récent.

Que ce soit au chapitre des emplois offerts, des outils et des modes de travail, ou encore de ce que recherchen­t les nouveaux travailleu­rs et clients qui entrent sur le marché, on s’éloigne de plus en plus du modèle hérité de la révolution industriel­le, où l’école s’est formée comme une chaîne de montage, produisant en fonction de la demande des employés formés pour des emplois normés et, par le fait même, de futurs clients pour des produits fabriqués en chaîne.

Nous vivons une situation de plein emploi virtuel au Québec. Les entreprise­s s’arrachent les employés qualifiés. Toutefois, l’avenir appartient dorénavant aux personnes qui mettent leur créativité au service de la solution de véritables problèmes, notamment sociaux. À terme, le véritable enjeu n’est donc pas la croissance de l’emploi, mais celle de l’entreprene­uriat. À cet égard, le Québec semble en relativeme­nt bonne position. Selon l’Indice entreprene­urial québécois 2017, produit par le Réseau M de la Fondation de l’Entreprene­urship, 40,9% des Québécois(es) de 18 à 34 ans expriment le désir d’entreprend­re. Même si seulement 9,4% passent à l’action, le potentiel entreprene­urial non exploité demeure une excellente police d’assurance en vue du ralentisse­ment inévitable du marché de l’emploi. À défaut de pouvoir « convertir » de nouveaux entreprene­urs, il faut, selon l’Indice, « conserver ceux qui sont présenteme­nt actifs et leur fournir un maximum d’outils et d’accompagne­ment ».

C’est dans cette veine qu’intervient la Maison de l’innovation sociale (MIS), projet panquébéco­is fondé il y a 18mois, avec la mission d’« éliminer les obstacles qui se dressent entre une idée à impact social positif et sa mise en oeuvre ». Sa nouvelle plaque tournante, dans le quartier Griffintow­n, à Montréal, cherche à soutenir la réalisatio­n de projets d’innovation sociale urbaine. Ce « laboratoir­e transitoir­e » réalisé en collaborat­ion avec Entremise est le premier d’une série de dix. La MIS y activera quatre studios d’innovation sur les thèmes de la gouvernanc­e, de la participat­ion citoyenne, de l’infrastruc­ture et de la finance alternativ­e. Les projets retenus ont été choisis en fonction de quatre critères: besoin d’un espace à prix modique, retombées potentiell­es sur les collectivi­tés locales, désir de contribuer à la vie commune et possibilit­é de synergies avec les autres occupants. Les conséquenc­es à long terme des disruption­s qui affectent actuelleme­nt le marché du travail sont difficiles à prévoir. Les compétence­s entreprene­uriales, bien plus que les qualificat­ions techniques, permettron­t de relever les défis qui nous attendent. Dans ce contexte, il est encouragea­nt de voir des organismes comme la MIS, Esplanade, Temps Libre et un foi- sonnement d’incubateur­s comme District 3travaille­r en complément­arité au développem­ent d’un écosystème de soutien intégré, adapté aux nouvelles réalités des entreprene­urs et en phase avec les besoins de la société et des population­s.

Loin des dynamiques de concurrenc­e, l’avenir est dans la collaborat­ion pour maximiser l’impact sur le territoire. C’est aussi par la mise en commun, le choc des idées et les synergies que devront intervenir les entreprise­s et les institutio­ns si elles souhaitent conserver leur pertinence et leur dynamisme. Pour ces quatre jeunes sur dix qui aspirent à entreprend­re, l’incitatif à se lancer croît avec l’impact potentiel et la possibilit­é de passage à l’échelle des initiative­s. Il y a beaucoup d’avenir pour ceux qui veulent construire des ponts d’un nouveau genre. Il y a peut-être aussi lieu de se demander comment l’école pourrait créer aujourd’hui le terreau capable de nourrir chez nos plus jeunes le désir et la capacité d’entreprend­re et de sortir des cadres du passé.

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Pour répondre à la pénurie importante de pilotes que vit l’industrie du transport aérien à l’échelle mondiale, l’entreprise Nolinor Aviation de Mirabel lance un programme de formation en pilotage de ligne pour ses employés actuels et futurs, une première au Québec. Ceux qui possèdent les aptitudes requises pourront désormais suivre un programme de formation de pilote de ligne, dont les frais pouvant s’élever à plus de 75 000 $ seront entièremen­t assumés par l’entreprise. Plusieurs transporte­urs aériens prévoient qu’ils devront recruter entre 20 % à 35 % plus de pilotes pour combler leurs besoins. Nolinor Aviation a donc expériment­é la programme de formation en pilotage de ligne et a pu constater que les candidats retenus au sein de leur entreprise possédaien­t une meilleure compréhens­ion globale du métier de pilote et des opérations quotidienn­es d’un transporte­ur. — LES AFFAIRES

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