Les Affaires

Ford : le marché a-t-il trop peur ?

- Tahar Mansour redactionl­esaffaires@tc.tc

Dans un marché haussier où les multiples fracassent les records, un secteur en particulie­r est relativeme­nt délaissé. Il s’agit de celui de l’automobile. Dans ce secteur, il y a une entreprise du nom de Tesla qui n’a encore rien prouvé et qui se négocie à un prix hallucinan­t, tandis que les autres se transigent à des multiples déprimés par rapport à ceux du marché en général.

En 2008, le secteur a connu la vraie misère. General Motors et Chrysler ont dû demander l’aide des gouverneme­nts américain et canadien, aide qu’elles ont obtenue. Le même soutien a été offert à Ford. La société l’a refusé disant avoir suffisamme­nt de fonds pour traverser la crise.

C’était vrai, Ford avait suffisamme­nt de liquidités. Pourtant, elle avait traversé quelques crises depuis les années 1990. Plusieurs chefs de direction avaient essayé de la restructur­er. Sans succès. En 2001, l’arrière-petit-fils du fondateur de l’entreprise avait notamment pris les commandes, sans salaire, mais il ne devait pas lui non plus réussir à redresser le navire.

Puis, en 2006, arriva finalement Alan Mulally. Avec une nouvelle vision, il réussit à donner un nouvel élan à Ford, élan sur lequel elle surfe encore.

Le président actuel, James Patrick (Jim) Hackett, suit les traces de Mulally. Côté technologi­que et intelligen­ce artificiel­le, Ford s’est alliée à la canadienne BlackBerry pour solidifier sa position de leader dans la sécurité des voitures autonomes à l’aide du système QNX qui sera installé sur 50 millions de voitures. Financière­ment, le bilan de l’entreprise est solide et les profits sont au rendez-vous.

Vous avez déjà deviné que c’est notre préférée. Attardons-nous à quelques comparaiso­ns avec General Motors (voir le tableau).

Force est de constater que le titre de Ford est peu volatil (bêta de 0,92), qu’il est peu cher avec un ratio cours/ bénéfice de 5,57 fois, que son dividende est attrayant, son rendement étant de 5,77%, et que sa position financière est solide. Mieux encore, Ford a échappé aux scandales automobile­s et aux rappels massifs.

À l’évidence, le marché redoute une éventuelle fin de cycle, mais a-t-il encore une fois trop peur?

la

 ??  ?? Financière­ment, le bilan de Ford est solide et les profits sont au rendez-vous.
Financière­ment, le bilan de Ford est solide et les profits sont au rendez-vous.
 ??  ?? RAA : rendement sur l’avoir des actionnair­es FFO : Flux Financiers provenant des opérations
RAA : rendement sur l’avoir des actionnair­es FFO : Flux Financiers provenant des opérations
 ??  ??
 ??  ??
 ??  ?? Tahar Mansour est économiste, Ph.D. et chargé de cours à l’Université du Québec à Trois-Rivières.
Tahar Mansour est économiste, Ph.D. et chargé de cours à l’Université du Québec à Trois-Rivières.

Newspapers in French

Newspapers from Canada