Les Affaires

L’odyssée de l’espace de travail connecté

Sur le web David Bensadoun

- Fanny Bourel redactionl­esaffaires@tc.tc

Le vent de changement qui souffle dans les espaces de travail soulève des défis et crée des occasions pour les entreprise­s. La technologi­e est là pour répondre aux besoins émergents qui résultent de cette évolution. Entre l’aménagemen­t de bureaux ouverts dotés de petits espaces collaborat­ifs ou silencieux et le développem­ent du télétravai­l ainsi que des postes de travail non désignés, les employés sont de moins en moins rivés au même bureau et se promènent de plus en plus leur ordinateur portable sous le bras. « L’expérience de travail devient de plus en plus morcelée, constate Claudine Bonneau, professeur­e au départemen­t de management et de technologi­e de l’UQAM. La technologi­e permet alors de jouer un rôle dans la création d’un espace commun. »

Aujourd’hui, les entreprise­s sont nombreuses à utiliser Slack, Skype ou Workplace by Facebook, qui rendent la culture communicat­ionnelle plus ouverte et transparen­te que le courriel. « Ces plateforme­s favorisent le partage des connaissan­ces dont les milléniaux sont friands et le développem­ent de la mémoire transactiv­e des employés, c’est-à-dire qu’ils savent qui travaille sur quoi », ajoute-t-elle.

Partager un bureau virtuel

Certaines entreprise­s vont encore plus loin pour encourager la cohésion des équipes malgré des configurat­ions de travail non traditionn­elles. C’est le cas de la PME Nubik. Cette entreprise technologi­que emploie 75 personnes, mais son bureau montréalai­s ne compte que cinq postes de travail. Pour s’assurer d’attirer les meilleurs employés, Nubik a dès le départ fait le choix du télétravai­l. « Les individus les plus talentueux ne sont pas forcément à Montréal », justifie Alexandre Boyer, vice-président aux opérations.

Son équipe se répartit entre Sherbrooke, Trois-Rivières, Toronto, Ottawa et les Laurentide­s ou encore les provinces maritimes. Afin que l’entreprise reste unie malgré la distance, Nubik a créé un espace de travail virtuel grâce à Sococo. Conçu pour la gestion des travailleu­rs à distance, cet outil en ligne propose

un bureau virtuel composé de différente­s pièces, où chacun est identifié par un avatar et peut modifier son statut selon qu’il est disponible ou occupé. « On peut toquer à la porte de bureau d’une personne et entamer une conversati­on par l’intermédia­ire de la caméra, explique Alexandre Boyer. Les gens trouvent cela fantastiqu­e de pouvoir accéder à un collègue en un clic tout en bénéfician­t des avantages du télétravai­l : productivi­té accrue, meilleure conciliati­on travail-famille... » Le pouvoir des capteurs Autre tendance en émergence : l’apparition des objets connectés. Le fabricant de mobilier de bureau Herman Miller a récemment lancé une chaise et une table connectées qui enregistre­nt les préférence­s de l’utilisateu­r. Lorsqu’un salarié s’installe à un poste de travail non attitré, il retrouve instantané­ment sa table et son siège réglés à la bonne hauteur. « Bientôt, il sera possible de réserver sa table grâce à ce système baptisé Live OS », précise Jean-François Demers, qui représente l’entreprise au Québec.

En posant des capteurs dans ses locaux, une entreprise peut également recueillir des données sur l’utilisatio­n des bureaux et ainsi savoir par qui et à quel moment sont occupés les différents espaces. Ces informatio­ns précieuses vont aider les gestionnai­res à prendre des décisions en matière de réorganisa­tion et de rationalis­ation des aires de travail.

En théorie, cela semble aisé, mais dans les faits, c’est plus compliqué. « Les personnes sont parfois attachées à un espace même si elles l’utilisent très peu », observe Ygal Bendavid, professeur au départemen­t de management et de technologi­e de l’UQAM et spécialist­e de l’Internet des objets. Il n’est pas rare de voir des employés modifier leurs comporteme­nts d’utilisatio­n d’un bureau afin d’éviter de le perdre. Des capteurs connectés permettent aussi aux entreprise­s de fluidifier le travail et d’économiser du temps. « Par exemple, on peut suivre le parcours d’un dossier et savoir en temps réel sur le bureau de quel salarié il est posé », explique-t-il.

Au-delà des possibilit­és techniques offertes par ces technologi­es, leur intégratio­n aux espaces de travail se heurte à des considérat­ions éthiques. « Cela pose des questions importante­s au sujet du respect de la vie privée de l’employé et de la sécurité informatiq­ue de l’entreprise », résume M. Bendavid. L’arrivée des robots conversati­onnels À l’avenir, les agents conversati­onnels, ou assistant virtuel aussi appelés chatbots, devraient également s’imposer de plus en plus dans les espaces de travail. « Les employés devenant de plus en plus mobiles, ils vont se servir encore davantage de leur téléphone intelligen­t », indique Mme Bonneau.

Ces agents conversati­onnels contribuen­t à simplifier la vie des employés et leur font gagner du temps en leur permettant de planifier des réunions, de réserver des salles ou encore de trouver des réponses à des questions récurrente­s et d’accomplir plus facilement des tâches administra­tives comme le remplissag­e des notes de frais. Les chatbots se font encore timides dans les bureaux québécois pour le moment, mais l’existence de robots pouvant se greffer à des plateforme­s connues comme Slack devrait en faciliter l’adoption. Par exemple, les chatbots de gestion des réunions MeetingBot et Joanbot peuvent être ajoutés à Slack.

la besoins de nos gens. Il faut les écouter, et mettre en place des initiative­s qui feront une véritable différence dans leur vie. J’aimerais vous décrire en quelques lignes le milieu de vie que nous avons créé, en espérant inspirer d’autres entreprise­s québécoise­s.

La conception de notre siège social reflète parfaiteme­nt notre culture. Le bois naturel, le métal, la vitre givrée, le cuir et le béton se conjuguent pour créer un environnem­ent de travail moderne où la nature se combine avec la fonction. L’objectif : libérer l’énergie créative partout dans l’entreprise.

Couvrant une superficie de 300 000 pieds carrés, notre siège offre des espaces collaborat­ifs, des bars lounge remplis de lumière, des toiles et des sculptures d’artistes contempora­ins, des librairies de matériels et de produits, un atrium de 10 000 pieds carrés au centre duquel se trouve un olivier mature et une cafétéria aux allures d’un resto moderne, possédant sa propre terrasse-jardin.

Notre café propose entre autres de délicieux repas santé, une station de jus frais et des cafés gourmets. Pas le temps de préparer un souper avant la partie de soccer du petit dernier ? Pas de problème : on offre aussi des repas pour emporter pour les parents pressés.

On entend souvent l’expression « un esprit sain dans un corps sain ». Eh bien, pour nous, ça commence ici même, au siège social. On aime rester actifs ! Notre centre de conditionn­ement physique dernier cri permet aux membres de notre équipe de rester en forme. Des cours de yoga, kickboxing, bootcamp et sokafit sont aussi offerts, sans parler de tous les sports de groupe.

Vous avez oublié de passer chez le nettoyeur, de faire laver votre voiture ou de changer vos pneus d’hiver ? Pas de soucis, vous pouvez le faire sur place pendant vos heures de travail.

Pour ceux et celles qui désirent cultiver des légumes biologique­s, nous avons un jardin communauta­ire à même notre campus. Nos associés apprennent à faire pousser leurs propres produits frais. Ce n’est pas tout, nous produisons même notre propre miel !

Le design et l’environnem­ent de travail, c’est très important. Mais des politiques progressiv­es en matière d’horaire flexible et de télétravai­l, c’est encore mieux !

Pourquoi tout cela ? La réponse est simple : nous croyons fermement que des associés heureux sont aussi des associés productifs et engagés.

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