Les Affaires

Je deviens producteur agriculteu­r

- – Claudine Hébert

La journée où Jean-Philippe Bouchard a remis sa lettre de démission comme directeur de comptes à la Banque de développem­ent du Canada à l’automne 2016, il en a aussi profité pour déposer son plan d’affaires et sa demande de prêt afin de lancer sa propre entreprise, la Distilleri­e du Fjord. À 26 ans, le bachelier en administra­tion des affaires avait envie de devenir entreprene­ur et de fabriquer du gin avec son père. « La meilleure décision de ma vie », dit-il. Moins d’un an après la mise en marché du gin Km12, l’entreprise frôle déjà le demi-million de dollars en revenus. D’ailleurs, avant même que le gin boréal de l’entreprise ne soit commercial­isé à la SAQ l’automne dernier, le spiritueux avait déjà remporté une médaille d’or dans le cadre de la San Francisco World Spirits Competitio­n, et une autre d’argent à la New York Internatio­nal Spirits Competitio­n. Du bureau aux vignes L’analyste d’affaires Sébastien Daoust, propriétai­re du vignoble Les Vignes des Bacchantes, assistait pour sa part à une réunion chez son employeur Lassonde, lorsqu’il a décidé de devenir à temps plein producteur viticole à l’automne 2017. « Je voyais par la fenêtre trois employés ramasser des pommes au loin. Pourquoi étais-je entre quatre murs alors que je pouvais me retrouver dans mes vignes, à Hemmingfor­d, à superviser ma propre récolte ? », raconte l’homme d’affaires de 41 ans.

En 2012, Sébastien et son père, l’ex-politicien Jacques Daoust (décédé l’été dernier d’un AVC), étaient propriétai­res d’une centaine d’hectares qu’ils ont transformé­s en partie en champ de vignes.

Un des meilleurs conseils qu’il a d’ailleurs reçus : sélectionn­er des cépages qui servent déjà à la production d’autres vins québécois. « Si on ne parvenait pas à produire nos propres vins, au moins on pouvait approvisio­nner d’autres producteur­s, ce qui constituai­t une source de revenu », raconte-t-il. L’automne dernier, le vignoble a produit ses 4 000 premières bouteilles. Cette année, le producteur envisage d’en embouteill­er quatre fois plus. Des nouvelles à la lavande Nancie Ferron n’a pas eu le privilège de dire bye-bye boss avant de devenir productric­e de lavande à temps plein, à Saint-Eustache, puisqu’elle a perdu son emploi. L’exjournali­ste a alors fondé Maison Lavande avec son conjoint Daniel Joanette « Nous avons su nous entourer des bonnes personnes pour nous aider à bâtir notre entreprise. Quand on vient de l’univers journalist­ique, ça devient une spécialité de trouver les bons experts et de poser les bonnes questions », explique-t-elle.

L’année dernière, l’entreprise des Basses-Laurentide­s a présenté, pour la première fois depuis sa création en 2007, d’appréciabl­es profits, soutient Nancie Ferron. Des profits dans les six chiffres qui permettron­t à la PME de lancer une collection permanente de produits en mai. Maison Lavande, qui emploie 50 personnes (75 en période estivale), affiche désormais des revenus qui avoisinent les 3 M$, dont 18 % qui proviennen­t de sa boutique en ligne.

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