Les Affaires

Production agricole : quand la réalité l’emporte sur la théorie

- 1. 2. Chronique

Il arrive que la théorie économique et la réalité se rejoignent. On sait, par exemple, que l’économie planifiée, qui repose sur le contrôle des production­s et des prix, mène à des effets pervers tels que des pénuries, des inefficaci­tés et de la non-qualité. L’échec des régimes communiste­s l’a bien prouvé.

À l’inverse, l’économie de marché pure, selon laquelle les décisions des producteur­s et des consommate­urs sont basées sur les seules forces du marché, produit des conséquenc­es indésirabl­es : exploitati­on des travailleu­rs, concurrenc­e déloyale, prix abusifs, mauvaise qualité, etc.

On sait maintenant que l’intérêt général réside dans un équilibre entre le jeu des forces du marché et un encadremen­t avisé qui assure une protection judicieuse aussi bien des consommate­urs que des travailleu­rs et des producteur­s. Cet équilibre est toutefois difficile à obtenir. Il varie d’un pays à l’autre, selon le système politique en place, les valeurs des citoyens et leurs choix de société.

C’est ce qui explique, par exemple, que le Canada diffère des États-Unis sur beaucoup de dimensions. Le Canada est plus égalitaire sur le plan de la redistribu­tion de la richesse, plus social-démocrate par rapport à l’interventi­on de l’État, plus inclusif quant à l’immigratio­n et, en général, plus progressis­te sur le plan des valeurs.

Le système de production agricole du Canada et des États-Unis fournit un bel exemple des choix de société qui ont été faits chez nous pour promouvoir l’autosuffis­ance agroalimen­taire, assurer un revenu décent aux producteur­s et fournir aux consommate­urs des produits de qualité à des prix raisonnabl­es.

Alors que le gouverneme­nt américain subvention­ne massivemen­t certaines production­s agricoles, telles que le maïs et le soja, le Canada a choisi d’appuyer les producteur­s agricoles de trois façons :

Le contrôle de la production dans les secteurs du lait, de la volaille et des oeufs. Il se fait par l’octroi de droits de production, établis lors de conférence­s nationales auxquelles participen­t les provinces qui, à leur tour, attribuent des quotas aux producteur­s. Ces droits, de grande valeur commercial­e, peuvent s’échanger entre producteur­s. Malheureus­ement, leur prix élevé rend difficile le transfert des fermes à la relève.

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