Les Affaires

Trois autres expérience­s de relocalisa­tion industriel­le

- Manchette États-Unis – François Normand

Après la récession mondiale de 2007-2008, les États-Unis ont commencé à s’intéresser à la réindustri­alisation de l’économie américaine. Objectif : rapatrier à terme quatre millions d’emplois manufactur­iers. En 2010, Harry Moser, un leader de ce mouvement, a fondé Reshoring Initiative, un organisme qui vise à rapatrier aux États-Unis des usines et des emplois bien rémunérés et à forte valeur ajoutée. Reshoring Initiative aide notamment les entreprise­s américaine­s à calculer le coût réel de la fabricatio­n à l’étranger par rapport à la fabricatio­n locale. Washington s’est impliqué dans ce projet grâce à l’Insourcing Forum, ainsi que 20 leaders d’affaires américains bien en vue.

Résultats : entre 2000 et 2003, les États-Unis ont relocalisé 12 000 emplois en moyenne par année. En 2016, c’étaient plus de 77 000.

Union européenne

Bruxelles a l’intention de soutenir un mouvement de réindustri­alisation. Objectif: augmenter le poids du secteur manufactur­ier dans l’économie européenne pour le faire passer de 15% à plus de 20% d’ici 2020. L’Union européenne veut y arriver par l’entremise d’initiative­s de la Commission européenne (« A stronger European Industry for Growth and Economic Recovery » et « For a European Industrial Renaissanc­e »). Cette réindustri­alisation du Vieux Continent passe notamment par une meilleure compétitiv­ité des entreprise­s européenne­s. La Commission européenne a aussi créé l’European Reshoring Monitor, qui a le mandat de déceler, d’analyser et de résumer les preuves de relocalisa­tion d’activités manufactur­ières en Europe.

Résultats : l’European Reshoring Monitor recense plus de 130 cas de relocalisa­tions dans les 12 à 16 derniers mois. Plus de 10 000 emplois manufactur­iers ont été rapatriés sur les 70 cas où l’informatio­n était accessible.

Japon

Ces dernières décennies, le pays a été fortement touché par la délocalisa­tion de la production dans les pays asiatiques à faibles coûts de production, dont la Chine. Le Japon vient d’amorcer des démarches de substituti­on des importatio­ns manufactur­ières par de la fabricatio­n locale. Le gouverneme­nt offre des mesures incitative­s liées à la robotisati­on des procédés afin d’augmenter la compétitiv­ité des entreprise­s. Tokyo a aussi réduit l’impôt des sociétés et lancé des programmes pour redynamise­r d’anciennes régions manufactur­ières.

Résultats attendus : une augmentati­on de 3 % de la fabricatio­n manufactur­ière au Japon à court terme.

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