Trois autres expériences de relocalisation industrielle
Après la récession mondiale de 2007-2008, les États-Unis ont commencé à s’intéresser à la réindustrialisation de l’économie américaine. Objectif : rapatrier à terme quatre millions d’emplois manufacturiers. En 2010, Harry Moser, un leader de ce mouvement, a fondé Reshoring Initiative, un organisme qui vise à rapatrier aux États-Unis des usines et des emplois bien rémunérés et à forte valeur ajoutée. Reshoring Initiative aide notamment les entreprises américaines à calculer le coût réel de la fabrication à l’étranger par rapport à la fabrication locale. Washington s’est impliqué dans ce projet grâce à l’Insourcing Forum, ainsi que 20 leaders d’affaires américains bien en vue.
Résultats : entre 2000 et 2003, les États-Unis ont relocalisé 12 000 emplois en moyenne par année. En 2016, c’étaient plus de 77 000.
Union européenne
Bruxelles a l’intention de soutenir un mouvement de réindustrialisation. Objectif: augmenter le poids du secteur manufacturier dans l’économie européenne pour le faire passer de 15% à plus de 20% d’ici 2020. L’Union européenne veut y arriver par l’entremise d’initiatives de la Commission européenne (« A stronger European Industry for Growth and Economic Recovery » et « For a European Industrial Renaissance »). Cette réindustrialisation du Vieux Continent passe notamment par une meilleure compétitivité des entreprises européennes. La Commission européenne a aussi créé l’European Reshoring Monitor, qui a le mandat de déceler, d’analyser et de résumer les preuves de relocalisation d’activités manufacturières en Europe.
Résultats : l’European Reshoring Monitor recense plus de 130 cas de relocalisations dans les 12 à 16 derniers mois. Plus de 10 000 emplois manufacturiers ont été rapatriés sur les 70 cas où l’information était accessible.
Japon
Ces dernières décennies, le pays a été fortement touché par la délocalisation de la production dans les pays asiatiques à faibles coûts de production, dont la Chine. Le Japon vient d’amorcer des démarches de substitution des importations manufacturières par de la fabrication locale. Le gouvernement offre des mesures incitatives liées à la robotisation des procédés afin d’augmenter la compétitivité des entreprises. Tokyo a aussi réduit l’impôt des sociétés et lancé des programmes pour redynamiser d’anciennes régions manufacturières.
Résultats attendus : une augmentation de 3 % de la fabrication manufacturière au Japon à court terme.