Les Affaires

Appuyer ses clients partout dans le monde

- Les grands de la comptabili­té Jean-François Venne redactionl­esaffaires@tc.tc associée directrice de BDO Canada

Les entreprise­s québécoise­s s’internatio­nalisent de plus en plus et les cabinets comptables doivent pouvoir répondre à leurs besoins sans se laisser freiner par les frontières. Comment y arrivent-elles?

Chez PwC, le réseau mondial est organisé en fédération. « Nous demeurons convaincus que la structure d’associés locaux reste la plus pertinente, car elle permet d’avoir des cabinets plus près de leurs clients locaux et des réalités de chaque marché », souligne Sébastien Doyon, associé, leader du groupe-conseil au Québec. Selon lui, PwC a l’avantage d’avoir une fédération beaucoup plus serrée que la moyenne des grands groupes. « Il y a beaucoup de fluidité à l’internatio­nal, beaucoup de partage et pas vraiment de contrainte­s ou de frontières », ajoute-t-il.

Il donne l’exemple d’un projet sur lequel il travaille présenteme­nt auprès d’un grand industriel du transport, pour lequel un associé, un conseiller et un directeur allemands viennent au Québec partager leur expertise. À l’inverse, un autre client a été mis en relation avec des experts de PwC à Hong Kong, car il souhaite se développer sur le marché asiatique.

Ici et ailleurs

Les réseaux mondiaux des grands cabinets servent les clients de deux manières. Ils permettent d’attirer des talents étrangers ici pour collaborer à un mandat d’un client local ou encore de fournir une expertise à un client étranger au Québec, mais aussi d’accompagne­r les clients locaux sur des marchés extérieurs.

« Lorsqu’un besoin se fait sentir, la personne peut communique­r avec un associé qui a une certaine expérience internatio­nale pour se faire conseiller une ressource, ou encore elle peut communique­r avec l’un de nos coordonnat­eurs des affaires internatio­nales », explique Emilio Imbriglio, président et chef de la direction de RCGT. Valérie Verdoni, postée à Montréal, et Claude Ledoux, posté à Chicago, au siège social américain de RCGT, jouent ce rôle. Ce dernier est souvent sollicité, puisque les États-Unis constituen­t le plus grand marché étranger du cabinet québécois de RCGT. Les deux sont invités aux rencontres internatio­nales afin de bien connaître les différente­s ressources dans chaque pays.

M. Imbriglio donne l’exemple d’une associée de Sherbrooke dont un client avait besoin d’appui au Pérou, en Colombie, en Argentine et au Guatemala. Il l’a mise en contact avec un coordonnat­eur qui connaît bien ces pays. RCGT représente désormais ce client dans cinq pays, incluant le Québec.

Mobilité interne

Il y a deux ans, un sondage auquel 14000 employés de RCGT ont répondu révélait que plusieurs souhaitaie­nt vivre des expérience­s à l’étranger. La firme offre donc désormais davantage d’occasions de ce type. Présenteme­nt, par exemple, une associée de RCGT à Québec travaille en Californie, deux employés de Montréal sont en Australie et quelques fiscaliste­s travaillen­t à Londres.

BDO mise aussi sur cette forme de mobilité à l’intérieur

du réseau. Une ressource montréalai­se travaille actuelleme­nt à Paris et une autre à Londres. Certains ont fait de même en Australie récemment. BDO facilite le déplacemen­t, lequel peut durer aussi peu qu’un mois ou plus d’un an.

BDO est présent dans 260 pays et compte 74000 employés et associés répartis dans 1500 bureaux. Cette force est mise au service des clients, où qu’ils se trouvent, rappelle Mina Farinacci, associée directrice de BDO Canada. « Tous les cabinets locaux de BDO sont membres de BDO internatio­nal, explique-t-elle. C’est très facile pour nous de communique­r avec d’autres associés ou experts à l’étranger. »

Les nouvelles technologi­es aident aussi à mieux accompagne­r les clients hors Québec. « Nous offrons la tenue de livres en infonuagiq­ue, donc nos clients peuvent avoir accès aux résultats en temps réel, où qu’il se trouve, précise Mme Farinacci. Nous avons aussi un partenaria­t avec Microsoft pour des outils d’analyse de données. Les résultats financiers peuvent être finement analysés par pays, par produits et services, à partir de n’importe où dans le monde. »

Indépendan­ts, mais pas isolés

Richter fonctionne de manière différente. « Nous avons fait le choix de ne pas nous affilier à un réseau internatio­nal, alors que dans le passé, nous étions membres de réseaux comme RSM, explique l’associée Stéphanie Lincourt. Nous misons plutôt sur la constituti­on d’un réseau de collaborat­eurs internatio­naux sur mesure pour notre clientèle. »

Le cabinet a préféré conserver son indépendan­ce et avoir tout le loisir de choisir l’expert ou le groupe d’experts qui convient le mieux aux besoins de ses clients dans les différents marchés. Cela représente aussi une occasion d’affaires pour Richter, puisque les experts étrangers avec lesquels ils nouent des liens peuvent aussi les solliciter lorsque leurs propres clients ont des besoins au Québec.

Chose certaine, ces firmes n’entendent pas laisser les frontières entraver leur croissance ni celle de leurs clients.

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