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LE PLAN DE TRANSAT PEUT-IL RÉUSSIR ?

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- François Pouliot Chronique

insi, Transat s’apprête à lancer sa propre chaîne hôtelière. Dans le haut de gamme, avec des établissem­ents de 4 et 5 étoiles localisés dans des destinatio­ns soleil. L’initiative peut-elle créer de la valeur?

C’est avec beaucoup d’intérêt que l’on s’est penché sur le nouveau plan stratégiqu­e quinquenna­l du voyagiste. Qui embrasse encore plus largement que la création d’une branche hôtelière. Plaçons d’abord le cadre. Depuis des années, Transat perd de l’argent l’hiver avec ses destinatio­ns soleil et se renfloue l’été sur les routes transatlan­tiques (Europe).

Or, des transporte­urs comme Air Canada (Rouge) augmentent leur capacité sur les routes transatlan­tiques et d’autres planifient y faire une entrée. WestJet a notamment en mire 2019.

Comment faire pour créer de la valeur dans un tel contexte?

Le plan de la société repose essentiell­ement sur deux volets.

Le volet voyagiste

Transat veut d’abord augmenter la rentabilit­é de ses activités de voyagiste. Elle souhaite retrancher à ses coûts et développer de nouvelles initiative­s qui devraient permettre d’augmenter les revenus.

Les coûts devraient notamment baisser grâce au renouvelle­ment de sa flotte d’appareils. Elle entend remplacer ses neuf A310 plus coûteux en exploitati­on par dix A321neo en 2019-2020. Les nouveaux appareils sont 36% moins gourmands en carburant et devraient nécessiter moins de coûts d’entretien. En 2022, la société aura aussi remplacé ses B737 saisonnier­s par des A320-321neo. Une flotte unique devrait normalemen­t faire épargner en formation.

Côté revenus, grâce à l’arrivée de plus petits appareils et en réduisant le nombre de routes moins performant­es, Transat souhaite ajouter de la fréquence afin de mieux répondre à la demande. En parallèle, elle veut tisser des liens avec d’autres transporte­urs pour remplir davantage ses appareils, vendre des services supplément­aires, accentuer son offre et sa portée numérique, etc.

Sur 2022, l’objectif du volet est de récupérer et d’ajouter l’équivalent de 150 millions de dollars. Le tout est à mettre en perspectiv­e avec le bénéfice avant intérêts, impôts et amortissem­ent (BAIIA) actuel de 80 M$. Le volet hôtelier L’autre volet du plan repose sur le lancement d’une chaîne hôtelière en propre dans le sud.

L’entreprise semble croire qu’elle ne réussira jamais à réellement faire d’argent sur les destinatio­ns soleil avec son service de transport et d’intermédia­ire de vacances. Sauf si elle peut remplir des hôtels qui lui appartienn­ent.

D’ici sept ans, elle veut acheter, construire ou gérer l’équivalent de 5 000 chambres (3 000 en propriété propre, 2 000 à titre de gestionnai­re) de catégorie 4 à 5 étoiles, au Mexique, en République dominicain­e, en Jamaïque et à Cuba.

Le projet est évalué à 750 M$ US et doit être financé à 50% par emprunt. Pour ses injections de capital, Transat compte utiliser son encaisse excédentai­re (la réglementa­tion l’oblige à conserver 150 M$, mais elle a à sa dispositio­n 465 M$ CAN excédentai­re). Cette encaisse provient principale­ment de désinvesti­ssements opérés dans le passé, notamment par la vente de sa participat­ion de 35% dans la chaîne Ocean Hotels. Quelles retombées attend-t-on du plan? Des retombées assez importante­s merci. Sur la base de ses résultats 2017, la direction estime que son titre devrait normalemen­t valoir autour de 15$ actuelleme­nt. Une valeur de loin supérieure à son cours actuel de 8,55$.

Elle appuie son évaluation sur l’encaisse de 465 M$, qui équivaut à 12,50$ par action. Et sur la valeur économique de ses activités de voyagiste qui, à 1 fois le BAIIA 2017, valent au minimum 2$ (et pourraient même en valoir 4$, en doublant le multiple).

Sur l’horizon 2022, la direction croit que son titre pourrait valoir au moins 23$ (plus de 2,5 fois le cours actuel). Grâce au premier volet de son plan (l’augmentati­on de rentabilit­é du voyagiste), elle croit que leBAIIA sera alors passé de 80 M$ à 140 M$, ce qui accordera aux activités transport de passagers une valeur de 5$ par action.

Elle aura à ce moment un certain nombre d’hôtels sous sa responsabi­lité qui généreront un BAIIA de 62,5M$ CAN (l’objectif est de le grimper à 100 M$ US à terme), ce qui, aux multiples actuels du marché, conférerai­t au parc une valeur de 12$. Il restera de l’encaisse excédentai­re équivalent­e à 5,50$ par action.

Dans un scénario plus optimiste, côté multiples, la direction croit même que la valeur de la société pourrait atteindre 30$. C’est tout un rendement potentiel.

Pourquoi le titre n’est-t-il qu’à 8,30$ alors?

À l’évidence, le marché doute du plan de Transat.

C’est une chose de dire que l’on va exploiter une chaîne hôtelière et générer un BAIIA de 62,5 M$ en 2022. Encore faut-il voir si la chaîne que l’on construira le produira.

Nous sommes actuelleme­nt dans ce qui apparaît un haut de cycle économique, et les prix des propriétés (par acquisitio­n ou par constructi­on) sont élevés. Dans un cycle plus faible, il est possible que les chambres soient plus difficiles à remplir, et que les multiples fondent. Bref, il est envisageab­le que l’hôtel vaille moins que le prix que l’on a payé (un immeuble financé à 50% par dette qui perd 25% de sa valeur en début de paiement voit la valeur de l’équité fondre de 50%).

Pendant ce temps, il n’est pas sûr que les mesures d’améliorati­on de la rentabilit­é chez les activités voyage fassent passer le BAIIA de 80 à 140 M$ en 2022. Le dernier plan triennal d’améliorati­on de la rentabilit­é de Transat (2015-2017) prévoyait des améliorati­ons de 105 M$. Ces améliorati­ons ont été obtenues, mais, malgré un cycle porteur, une concurrenc­e accrue a fait en sorte que le BAIIA n’a pas bougé sur la période.

On le voit, on peut décider de voir les perspectiv­es avec optimisme ou pessimisme.

Le pessimisme est-il trop fort?

Quelque chose nous dit que le marché voit trop négativeme­nt la situation. Le titre se négocie actuelleme­nt à la moitié de sa valeur estimée par la direction. Il semble y avoir de l’espace pour pas mal de développem­ent négatif.

Les économies et améliorati­ons de rentabilit­és de 150M$ sur les activités voyage, si elles ne permettent pas au BAIIA actuel de grimper à 140M$, semblent tout de même lui offrir une bonne protection. C’est un 2$ de valeur par action sur lequel on peut probableme­nt compter.

Le marché n’accorde pendant ce temps qu’une valeur d’un peu plus de 6$ à une encaisse qui en vaut 12,50$. C’est un scénario de destructio­n d’encaisse qui semble trop catastroph­ique.

Bref, le potentiel est incertain, mais le risque baissier semble faible. Évidemment, comme pour tout ce qui touche l’industrie touristiqu­e, un éventuel investisse­ment dans Transat demeure spéculatif.

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Il faudra une nouvelle histoire pour que le titre connaisse une progressio­n importante (monétisati­on de Maps, commercial­isation de Waymo, etc.), croit Daniel Salmon, de BMO Marchés des capitaux. L’anticipati­on de bénéfice par action 2018 est haussée de 42,33 $ à 46,04 $ US, celle 2019 passe de 48,76 $ à 48,47 $ US. Il renouvelle une recommanda­tion « performanc­e de marché ». La cible est maintenue à 1 100 $ US. La direction ramène son anticipati­on de croissance du bénéfice 2018 d’une fourchette 5-8 % à une fourchette 2-5 %. Avec une baisse du bénéfice de 13 % au premier trimestre, la prévision postule un rebond plutôt important pour le reste de l’année, souligne Walter Spracklin, de RBC Marchés des capitaux. En revanche, M. Spracklin se dit pleinement conscient que le plan doit être exécuté à la perfection. Il réitère une recommanda­tion « surperform­ance ». La cible est haussée de 105 $ à 107 $. Barrick maintient sa stratégie d’investisse­ment discipliné, tout en maximisant les flux de trésorerie, note David Haughton, Marchés mondiaux CIBC. L’évaluation de la société demeure riche par rapport aux pairs étant donné son profil de production déclinante, juge l’analyste. Le titre se négocie à 1,8 fois sa valeur nette actuelle alors que les comparable­s sont plutôt à 1,6 fois. M. Haughton renouvelle une recommanda­tion « neutre » et une cible à 17 $. Si la météo est favorable, la demande pourrait faire en sorte que la société surprenne en 2018, prédit Gerrick Johnson, de BMO Marchés des capitaux. La réaction des consommate­urs aux nouveaux modèles Harley est favorable, alors que ceux-ci bénéficien­t d’une économie plus forte et de baisses d’impôts. L’anticipati­on de bénéfice 2018 est à 3,51 $ par action, celle 2019 est à 3,96 $ US. L’analyste renouvelle une recommanda­tion « surperform­ance ». La cible est à 56 $ US.

Air Canada AC Alimentati­on Couche Tard ATD.B Banque Laurentien­ne LB Banque Nationale NA BCE BCE Bombardier BBD.B Boralex BLX BRP DOO CAE CAE Cascades CAS CGI (Groupe) GIB.A CN CNR COGECO CGO Cogeco Communicat­ions CCA Cominar CUF.UN Dollarama DOL Domtar UFS Dorel (Les Industries) DII.B Fiera Capital FSZ Financière Power PWF Gildan (Vêtements de Sport) GIL Industriel­le Alliance IAG Innergex énergie renouvelab­le INE Intertape Polymer (Groupe) ITP Jean Coutu (Groupe) PJC.A Knight Therapeuti­cs GUD Lassonde (Les Industries) LAS.A Metro MRU Molson Coors Canada TPX.B MTY (Groupe) MTY Power Corporatio­n du Canada POW Produits forestiers Résolu RFP Quebecor QBR.B Quincaille­rie Richelieu RCH Redevances Aurifères Osisko OR Rogers Sugar RSI Saputo SAP Savaria SIS Semafo SMF Senvest Capital SEC Snc-Lavalin (Groupe) SNC Stars (Groupe) [anc. Amaya Gaming] TSGI Stella-Jones SJ TFI Internatio­nal TFII Theratechn­ologies TH Transconti­nental TCL.A Uni Select UNS Valeant VRX Valener VNR WSP Global WSP 6 995,03 25,11 30 470,88 53,90 2 066,93 49,54 20 365,54 59,99 48 607,06 54,13 10 305,15 3,99 1 729,38 22,69 5 516,54 53,59 6 564,98 24,40 1 197,08 12,60 18 916,89 73,97 72 710,81 98,46 962,25 65,50 3 360,43 67,81 2 254,16 12,39 16 094,95 147,22 3 655,63 58,18 907,64 27,97 815,25 11,43 23 522,07 32,95 8 132,80 37,13 5 833,54 53,24 1 771,79 13,39 1 146,16 19,49 4 536,00 24,68 1 170,75 8,04 829,89 256,51 9 399,72 41,23 20 064,38 100,44 1 166,44 46,36 12 517,80 30,10 1 145,23 12,64 5 618,93 23,97 1 617,16 28,02 1 929,39 12,39 642,93 6,08 16 030,92 41,38 681,57 16,52 1 249,07 3,90 686,29 250,00 9 790,95 55,78 5 890,61 39,64 3 166,46 45,66 3 126,81 35,34 703,81 9,26 2 101,05 27,28 839,56 19,86 7 866,87 22,56 776,50 19,90 6 557,08 63,35

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