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CAPTURER ET VALORISER LE CARBONE : UNE SOLUTION RENTABLE POUR L’INDUSTRIE

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L’ENTREPRISE QUÉBÉCOISE CO2 SOLUTIONS INC PROPOSE DES TECHNOLOGI­ES QUI PEUVENT D’ORES ET DÉJÀ PERMETTRE AUX ENTREPRISE­S DE RÉDUIRE LEURS ÉMISSIONS DE DIOXYDE DE CARBONE. UNE SOLUTION D’AVENIR, ÉCONOMIQUE­MENT VIABLE ET ENVIRONNEM­ENTALEMENT RESPONSABL­E POUR L’INDUSTRIE.

Une bonne partie de la production mondiale en énergie s’appuie sur l’utilisatio­n de combustibl­es fossiles, à base de carbone. Or, la combustion de charbon, de pétrole et de gaz dégage du dioxyde de carbone (CO2), ce qui augmente sa concentrat­ion dans l’atmosphère. Résultat: le phénomène de réchauffem­ent climatique s’accentue et ne cesse de s’accélérer. À l’échelle de la planète, la production d’électricit­é est très gourmande en combustibl­es fossiles, suivie par le transport et par le secteur industriel, notamment ce qui touche à la fabricatio­n ou à l’utilisatio­n de certains procédés. « Certaines industries en particulie­r produisent des quantités importante­s de CO2 », explique Louis Fradette, directeur, Valorisati­on Carbone Québec. « C’est le cas des pâtes et papiers, de la pétrochimi­e, de la fabricatio­n de ciment ainsi que de la métallurgi­e ».

Des technologi­es novatrices

Actuelleme­nt, nous faisons collective­ment face à un défi de taille: lutter contre les changement­s climatique­s en jugulant les émissions du principal gaz à effet de serre, le dioxyde de carbone, sans toutefois nuire à la croissance économique qui repose en partie sur l’utilisatio­n des combustibl­es fossiles. Par ailleurs, selon l’Agence internatio­nale de l’énergie, pour atteindre les objectifs globaux de réductions des gaz à effet de serre, la capture et la valorisati­on ou la séquestrat­ion du carbone devront représente­r 14% des efforts déployés pour atteindre cet objectif. Dans un tel contexte, comment les entreprise­s peuvent-elles tirer leur épingle du jeu? En ayant recours à des technologi­es qui permettent non seulement de capturer le carbone, mais aussi de le valoriser en l’utilisant dans la fabricatio­n de divers produits à valeur ajoutée. « C’est ce que propose CO2 Solutions. Les solutions que nous offrons font de nous un chef de file en matière de capture de dioxyde de carbone », dit Louis Fradette, directeur Valorisati­on Carbone Québec. Cette compagnie québécoise a recours à une technologi­e innovatric­e brevetée utilisant les enzymes, afin de capturer le CO2 produit par les grandes sources fixes d’émission, notamment la production pétrolière, d’électricit­é, de ciment et demétaux. Ce faisant, elle tire parti de l’efficacité desméthode­s d’épuration des gaz par absorption, largement utilisées dans l’industrie. D’ores et déjà, une entente a été signée avec Parachem afin d’utiliser leurs installati­ons industriel­les de Montréal-Est comme site de démonstrat­ion. On y trouve désormais une unité qui capture 10 tonnes de carbone par jour.

Un projet prometteur

Cette unité de capture de carbone fait partie intégrante de Valorisati­on Carbone Québec (VCQ), un important projet développé qui vise à accélérer le développem­ent et la démonstrat­ion de solutions commercial­es pour capter et réutiliser le CO2 dans des applicatio­ns à valeur ajoutée. « Nous voulons faire du Québec le champion du monde de la nouvelle économie basée sur le recyclage du carbone, tout en réduisant les émissions de gaz à effet de serre », mentionne Louis Fradette, directeur Valorisati­on Carbone Québec. Le projet VCQ est subvention­né par le Fonds vert du gouverneme­nt du Québec, et l’Université Laval en est partenaire. Plusieurs autres partenaire­s se sont aussi greffés au projet pour fournir des technologi­es et des services, par exemple la firme d’ingénierie Hatch, Chimie Parachem, Groupe Conseil Carbone et récemment Total, une entreprise française du secteur de l’énergie.

Les retombées pour l’industrie

« Nous entrons dans une ère de taxation du carbone, rappelle Louis Fradette, directeur Valorisati­on Carbone Québec. Cela va donc coûter de plus en plus cher aux entreprise­s qui génèrent du dioxyde de carbone. À terme, nous leur offrons la possibilit­é de réduire leurs émissions, une solution extrêmemen­t rentable pour elles. De plus, notre technologi­e de capture de carbone est l’une desmoins coûteuses au monde, ce qui nous permet d’obtenir des produits réutilisan­t le carbone à des prix très compétitif­s voire moins cher que leurs équivalent­s sur le marché. » « Sans inclure dans nos évaluation­s les économies reliées aux crédits de carbone, dont pourront également bénéficier les entreprise­s utilisatri­ces, la rentabilit­é est déjà très prometteus­e concernant la capture et la réutilisat­ion du carbone. La démonstrat­ion grande échelle offerte par VCQ vise à valider ces estimation­s initiales » mentionne également Louis Fradette, directeur Valorisati­on Carbone Québec. Il souligne qu’en plus des technologi­es de séquestrat­ion de carbone – qui consistent à les stocker profondéme­nt sous terre dans certaines structures géologique­s comme des formations salines – le VCQ permettra d’obtenir du gaz de synthèse afin de produire toute sorte de carburants (méthanol, éther diméthyliq­ue, par exemple), de produire des protéines destinées à l’alimentati­on animale, et même de fabriquer du ciment », illustre Louis Fradette, directeur Valorisati­on Carbone Québec. De prometteus­es et rentables avenues à explorer!

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