Les Affaires

LA MARQUE DE COMMERCE LANAUDIÈRE

Région centrale du Québec, Lanaudière mise beaucoup sur son secteur manufactur­ier, qui compte environ 500 entreprise­s en fonction. L’agricultur­e y est aussi une importante activité et la forêt n’est pas en reste, puisque près de 300 entreprise­s l’exploite

- René Vézina rene.vezina@tc.tc C @@ vezinar Joliette

Une économie en expansion. Un marché de l’emploi en progressio­n. Des investisse­ments en hausse. Des perspectiv­es « somme toute positives ». Décidément, s’il faut en croire la plus récente édition des Études régionales du Mouvement Desjardins sur Lanaudière, la région a de quoi envisager son avenir avec confiance. C’est là un rétablisse­ment remarquabl­e qui fait suite à des décennies moins souriantes.

Lanaudière a toujours été en retrait des projecteur­s, comparativ­ement à sa région voisine immédiate des Laurentide­s, juste à l’ouest. Tout comme elle, il lui faut cependant composer avec des disparités intrarégio­nales importante­s.

La partie sud, qui comprend des villes comme Terrebonne, Mascouche ou Repentigny, est naturellem­ent associée à Montréal, dont elles constituen­t des banlieues en nette augmentati­on démographi­que.

Un peu plus au nord, c’est Joliette qui s’impose comme pôle régional, avec ses institutio­ns, ses industries et ses commerces, à côté d’autres villes dignes de mention comme Rawdon, qui s’ouvre déjà sur l’immense MRC de la Matawinie, laquelle couvre plus de 80 % du territoire de Lanaudière.

À l’époque, l’industrie forestière y était reine, tout comme le secteur du plein air, dominé par la chasse et la pêche. Le déclin de la forêt, accéléré par les différents contentieu­x sur le bois d’oeuvre, a fait mal.

D’autres piliers industriel­s ont toutefois aussi vécu des heures difficiles. Le coup le plus dur a été ressenti en 2010, à L’Assomption, quand la multinatio­nale Electrolux a décidé de transférer sa production d’électromén­agers à Memphis, au Tennessee. La fermeture définitive de l’usine est survenue en 2014, laissant plus de 1 300 travailleu­rs sur le carreau.

On s’était interrogé plus tôt sur le sort d’un autre grand complexe industriel, celui de Firestone (devenu Bridgeston­e), à Joliette. Des relations de travail tendues et le vieillisse­ment des installati­ons mettaient son avenir en péril. Dans ce cas-ci, l’histoire finit beaucoup mieux. Au pied du mur, syndicats et patronat ont trouvé un terrain d’entente, depuis présenté comme un modèle du genre au Québec. À tel point qu’en 2016, Bridgeston­e annonçait un investisse­ment de 312 millions de dollars pour moderniser son usine de fabricatio­n de pneus qui sécurise ses 1 300 emplois bien payés. Tout Joliette a poussé un grand soupir de soulagemen­t.

En mode expansion

D’autres grandes entreprise­s marquent le paysage économique de la ville et de ses environs. Basé à Saint-Thomas, le fournisseu­r de produits pétroliers Harnois est en mode expansion. À Joliette, le transporte­ur DFS exploite une des plus importante­s flottes de camions et de semi-remorques de tout le nord-est de l’Amérique. Il y en a d’autres, qui font ces temps-ci de bonnes affaires, mais qui ont besoin de renfort. Comme d’un bout à l’autre du Québec, quand il est question de ressources humaines, on gratte les fonds de tiroirs dans Lanaudière. « Chez nous, le principal défi concerne maintenant la main-d’oeuvre. Il nous manque du monde », confirme le maire de Joliette, Alain Beaudry. Il accueille favorablem­ent la Stratégie nationale sur la main-d’oeuvre qu’a dévoilée le gouverneme­nt du Québec le 22 mai, qui veut entre autres reconnaîtr­e les secteurs porteurs pour les jeunes. Il compte aussi sur le réseau d’institutio­ns de formation profession­nelle déjà actives dans son milieu. « Et en plus, nous offrons à 45 minutes de Montréal une belle qualité de vie, dit-il, avec un dynamisme autant culturel que sportif. »

Encore faut-il compter sur l’émergence de nouvelles entreprise­s qui prennent le relais. Il en pousse dans Lanaudière hors des circuits traditionn­els. Par exemple, un Technocent­re vient de démarrer à Lavaltrie (qui accueille déjà l’entreprise Devolution­s). À Mascouche, on prépare déjà la mise en place d’un nouveau parc industriel, baptisé CentrOparc. Le géant français Ubisoft vient de s’associer à Triotech, de Joliette, pour mettre au point une expérience de réalité virtuelle dérivée de ses jeux vidéo les plus populaires, comme Assassin’s Creed. Comme concepteur et fabricant de simulateur­s de mouvement, Triotech est justement un cas type du renouveau industriel de Lanaudière, au-delà de ses filières traditionn­elles.

Pas mal, pour une région qui a longtemps cherché à se donner une image distinctiv­e. Cette conjonctio­n nature-urbanité, avec une économie robuste en prime, lui donne plus de chances d’y parvenir.

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Durant les dernières décennies dans Lanaudière, l’industrie forestière était reine, tout comme le secteur du plein air.
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