Les Affaires

LOUIS DUCHESNE, DE COSSETTE, NOTRE AMBASSADEU­R EN JUIN

- Louis Duchesne Vice-président exécutif et directeur général, Cossette

Le processus de définition d’une marque s’est longtemps déroulé en amont de tout contact avec le consommate­ur. On concevait alors des piliers et un ADN de marque forts, puis on poussait cette même marque à l’aide de produits et services en sa direction en croisant les doigts pour que cela se traduise par un achat. Toutefois, si je vous demande ce que vous pensez d’une marque X ou Y, que me répondrez-vous? « Ah, ordinaire, le service en succursale laisse à désirer », ou encore « Ils ont perdu la coupe, mais as-tu vu leur entrée sur la glace? » Autrefois abordées de manière plutôt distincte, on constate aujourd’hui l’interrelat­ion indéniable entre la marque et l’expérience client.

L’expérience client = la marque

On a beau fonder son positionne­ment de marque sur des valeurs de transparen­ce, d’authentici­té et d’accessibil­ité, si celles-ci ne se traduisent pas en attributs d’expérience ou en fonctionna­lités directemen­t ressenties par le client à chaque point de contact, on se trouve en présence d’une coquille vide qui n’atteindra pas les résultats attendus. Ce constat ouvre la porte à une multitude d’occasions d’affaires. Néanmoins, une connaissan­ce du consommate­ur et un désir réel d’aller au-delà de ses besoins et de ses attentes sont fondamenta­ux pour en tirer profit.

Des références interindus­tries mondiales

Le consommate­ur a aujourd’hui des référents bien plus étendus en matière d’expérience client. Amazon livre un colis à sa porte en moins de 24 heures, Google impression­ne en tamisant les lumières sur commande, Disney World offre un accès à ses parcs thématique­s grâce à un bracelet intelligen­t. La qualité des expérience­s offertes par ces marques devient alors une mesure de référence en fonction de laquelle le consommate­ur comparera ses interactio­ns avec les autres marques, qu’elles soient dans une industrie similaire ou pas.

Plus encore, ces expérience­s remarquabl­es offrent un grand potentiel d’élasticité des affaires pour ces marques.

Il y a quelques années, aux États-Unis, Viacom Media Networks a interrogé les milléniaux, qui sont aussi la génération CX (pour Consumer Experience, soit l’expérience client), au sujet de leur opinion par rapport au secteur financier. Parmi les répondants, 73% ont indiqué qu’ils seraient plus intéressés par une nouvelle offre dans le secteur financier de la part de Google, Amazon, Apple, Paypal ou Square, plutôt que de leur propre institutio­n financière. Pourquoi? Parce que ce sont des marques championne­s de l’expérience client. L’adhésion des consommate­urs à ces marques est très forte, tout autant que la certitude qu’ils ont qu’une nouvelle offre de service respectera­it les mêmes standards.

Faire vivre la marque à chaque point de contact

La multiplici­té des points de contacts qu’une marque entretient avec le consommate­ur peut représente­r un défi d’harmonisat­ion. Un consommate­ur qui entre en contact avec la marque par un point A aura-t-il la même expérience que celui qui passe par un point B?

Il faut saisir cette occasion de faire vivre la marque, d’y exprimer une identité forte qui sera la même dans tous les canaux et qui sera également synonyme de constance et de cohérence. Mais il ne suffit pas d’assurer le respect des codes graphiques d’une marque sur les différents supports; on doit également veiller à traduire adéquateme­nt sa promesse en fonction des particular­ités et des occasions offertes par chacun de ces moyens. Par exemple, sur un site de commerce électroniq­ue, la qualité du service peut reposer sur l’efficacité du processus transactio­nnel et de réception de la commande alors qu’elle dépend surtout d’une démarche humaine et courtoise dans les magasins physiques.

Tirer son épingle du jeu

Une expérience client riche peut également représente­r une occasion remarquabl­e pour l’image d’une marque. Le cas de la SAQ est un excellent exemple alors que le succès du programme d’expérience client SAQ Inspire est venu à la fois enrichir l’expérience du consommate­ur et revalorise­r l’image de la marque dans son ensemble. Les avantages de ce renouveau expérienti­el vont tout droit vers le capital de la marque. Au-delà des traditionn­elles mesures de marque telles que la notoriété ou la perception, le NPS (Net Promoter Score) et le L2R (Likely To Recommend) occupent aujourd’hui une place importante dans la manière dont on mesure la performanc­e de nos marques.

En prenant des risques et en misant sur la créativité dans le déploiemen­t de l’expérience client, les avantages peuvent être majeurs.

Regardez comment l’équipe de hockey les Golden Knights de Las Vegas ont saisi ce potentiel en redéfiniss­ant complèteme­nt l’expérience d’avant-match en le transforma­nt en un moment incontourn­able de divertisse­ment.

Peu importe l’industrie, chaque marque peut réinventer l’expérience client et ainsi en ressortir gagnante. À nous de jouer!

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