Les Affaires

Clinique retraite

De bonnes intentions, mais…

- Stéphane Rolland stephane.rolland@tc.tc srolland_la

Les meilleures intentions du monde ne donneront pas toujours les résultats souhaités. Ce jeune père de famille de trois enfants s’est donné des objectifs ambitieux en vue de prendre sa retraite avant 55 ans, mais ce plan n’est peut-être pas réaliste, croit Angela Iermieri. La planificat­rice financière du Mouvement Desjardins met en garde les jeunes qui veulent tout faire eux-mêmes; certaines erreurs pourraient être coûteuses. La situation Âgé de 29 ans, Monsieur habite dans le Centre-du-Québec et a trois enfants d’âge préscolair­e. Il gagne 70000$ par année. La situation profession­nelle de sa conjointe, 28 ans, est incertaine et précaire, si bien qu’il est difficile d’anticiper les revenus de Madame. Ceux-ci devraient cependant s’établir à 30000$ lorsque la situation sera rétablie. À sa demande, seuls les revenus de Monsieur ont été considérés dans le calcul, car il estimait que la contributi­on financière de Madame était trop incertaine.

Le couple a une dette hypothécai­re de 68000$ à un taux fixe de 2,89%. Madame n’a pas d’actifs. Les placements REER de Monsieur valent 28000$. Une tranche de 20000$ provient du REER d’un ancien employeur. Les 8000$, restant sont investis de la manière suivante: 5000$ dans un fonds commun et 3000$ en actions dans un compte de courtage. Le ménage n’a pas de fonds d’urgence et se fie à la marge hypothécai­re en cas de besoin.

Le jeune épargnant nourrit le désir de partir à la retraite avant 55 ans. Il vise un revenu de retraite de 40000$, ce qui représente­rait un revenu de remplaceme­nt de seulement 57%. Pour y parvenir, son plan est d’épargner 10000$ par année et de cotiser cette somme dans un REER. À l’aide du remboursem­ent d’impôt lié à la déduction pour la cotisation REER, il souhaite rembourser plus rapidement son hypothèque. La réponse Malgré l’échéance éloignée, le plan est probableme­nt trop serré, avance Mme Iermieri, qui précise qu’à 29 ans, une prévision retraite comporte toujours son lot d’impondérab­les. Elle devra être modifiée selon les événements de la vie et les rendements.

Pour prendre une retraite à 55 ans et obtenir un revenu de retraite de 40000$, notre lecteur devrait plutôt épargner 15000$ par année. Un seuil probableme­nt inatteigna­ble pour ce jeune père de trois enfants. « Cela représente­rait 29% de ses revenus nets, ce qui est assez important en considéran­t le jeune âge des enfants et les revenus plus faibles de sa conjointe », dit-elle. En prenant l’hypothèse de notre lecteur (10000$ d’épargne avec un besoin de revenu de 40000$), ce dernier pourrait plutôt prendre sa retraite à l’âge de 60 ans.

Il s’agit de calcul théorique. Encore faut-il regarder si les paramètres concordent avec la réalité, nuance Mme Iermieri. L’historique des finances personnell­es du ménage laisse un doute sur le réalisme du plan. « Ils n’ont pas de fonds d’urgence, souligne-t-elle. Ils ont essayé de s’en bâtir un, mais des dépenses imprévues sont venues le réduire. » De plus, un taux de remplaceme­nt de 57% est relativeme­nt faible.

À quoi consacrer l’épargne?

Que son plan soit réaliste ou non, notre lecteur gagnerait à augmenter son épargne, même si le montant n’est pas aussi élevé. La question sera de savoir où diriger les précieux dollars mis de côté.

Premier constat: l’absence de fonds d’urgence est problémati­que, insiste la planificat­rice. Le couple a priorisé le remboursem­ent de l’hypothèque en envisagean­t la marge de crédit pour payer les imprévus. « C’est risqué, prévient Mme Iermieri. S’ils ont une perte d’emploi ou une invalidité, ils pourraient perdre l’accès à cette source de fonds. »

Notre lecteur devrait ainsi faire de la constituti­on d’un fonds d’urgence une priorité. Mme Iermieri suggère de conserver en liquidité l’équivalent de trois à six mois de dépenses. Pour atteindre ce seuil, elle conseille de consacrer 60% de son épargne à la cotisation REER et le 40% restant au fonds d’urgence.

Notre lecteur se demandait également à quelle fin consacrer son remboursem­ent d’impôt. Son intention était de rembourser plus rapidement son hypothèque.

À un taux hypothécai­re de 2,89%, Mme Iermieri pense que Monsieur pourrait mieux utiliser son argent. « Si, au moment du renouvelle­ment, les taux sont deux fois plus élevés, on reconsidér­era, mais pour l’instant, il peut poursuivre d’autres objectifs. »

Avec le remboursem­ent d’impôt, notre lecteur pourrait considérer le régime enregistré d’épargne-études (REEE), une fois que notre épargnant aura mis suffisamme­nt d’argent dans son fonds d’urgence. Il pourra ainsi profiter des subvention­s gouverneme­ntales.

Attention aux erreurs de débutant

Nouvel investisse­ur autonome, Monsieur a commencé à acheter des actions. Comme n’importe quel néophyte dans un domaine, il est susceptibl­e de faire des erreurs de débutant. La planificat­rice lui recommande donc d’y aller à petits pas et de parfaire ses connaissan­ces financière­s afin de devenir un meilleur investisse­ur autonome.

« Je ne suis pas certaine qu’il est encore prêt à y aller seul, commente-t-elle. Il a compris que les actions offrent un meilleur potentiel à long terme et des frais de gestion moins élevés que ceux des fonds communs de placement, mais je ne suis pas certaine qu’il ait bien saisi les conséquenc­es d’une chute de marché à court terme. Dans des cas semblables, je conseille à mes clients de faire leur expérience avec de petites sommes pendant que le reste est investi dans des fonds plus diversifié­s. »

Elle invite notre lecteur à respecter un principe de base de l’investisse­ment, soit d’établir son profil d’investisse­ur et sa tolérance au risque. « En ayant un portefeuil­le plus diversifié qui correspond à son profil, on est en mesure de faire des projection­s plus réalistes de rendement à long terme », dit-elle.

« C’est sûr que si une personne est chanceuse et réussit à obtenir un rendement de 10% ou de 18% la première année, elle se dira qu’elle va accumuler rapidement l’argent nécessaire pour sa retraite. Par contre, cette appréciati­on ne se maintiendr­a probableme­nt pas à long terme. Cela peut tout défaire sa stratégie. »

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Brian Abrahams, de RBC Marchés des Capitaux, amorce le suivi avec une recommanda­tion « performanc­e de secteur » et une cible à 11 $. Le lancement du médicament Trogarzo et l’augmentati­on de la force de vente pour son autre produit Egrifta devraient permettre d’atteindre la rentabilit­é dans l’exercice 2019. Dans le contexte d’une hausse du titre de plus de 330 % depuis deux ans, il juge que la valeur du portefeuil­le de produits de l’entreprise est bien reflétée dans le cours actuel de l’action. Brian Tunick, de RBC Marchés des Capitaux, est encouragé par les résultats du joaillier, mais il s’attend à ce que l’action prenne une pause en raison de son évaluation élevée. Les ventes comparable­s ont augmenté de 7 %, mais d’importante­s dépenses sont prévues, notamment publicitai­res. L’analyste augmente sa cible de 126 $ US à 132 $ US, mais maintient sa recommanda­tion « performanc­e de secteur ». La présence des institutio­ns financière­s canadienne­s en sol américain séduit Scott Chan, de Canaccord Genuity. Il note que leurs résultats aux États-Unis ont été encore meilleurs que ceux obtenus au Canada. D’ailleurs, ses trois favorites ont toutes des activités au sud de la frontière. Dans l’ordre, il préfère la Banque TD (TD, 79,56 $), la Banque de Montréal (BMO, 107,35 $) et la CIBC (CM, 293,15 $). Il note que la TD a la plus forte empreinte aux États-Unis et que son ratio des capitaux propres est le plus élevé. Après la publicatio­n des résultats du troisième trimestre, l’analyste est finalement prêt à se montrer optimiste pour BMO, dont le titre affichait la pire performanc­e en 2017. Il note que les activités américaine­s donnent des signes d’améliorati­on. Au sujet de la CIBC, il souligne qu’elle est sur une bonne lancée au Canada et aux États-Unis, qu’elle offre un rendement du dividende élevé et que son titre est le moins cher. Même si cinq des six plus grandes banques canadienne­s ont dépassé les attentes, M. Chan ne voit pas de raison de changer ses prévisions pour l’exercice 2019, qui commencera le premier novembre prochain. Globalemen­t, les six institutio­ns financière­s s’échangent à 11 fois les prévisions de bénéfice de l’année prochaine, ce qui est en ligne avec la moyenne des 10 dernières années. – S.R.

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