Les Affaires

(TI) - (filles) = pénurie

- Julie Cailliau Éditrice adjointe et rédactrice en chef, Groupe Les Affaires julie.cailliau@tc.tc @julie140c

Nous vous présentons cette semaine un numéro spécial sur la pénurie de main-d’oeuvre. Oui, je sais, ça fait grincer des dents. Mais nous le faisons non pas pour nous lamenter sur la gravité de la situation, mais plutôt pour offrir des solutions. On est d’même!

Aux issues à la crise que nous détaillons dans ce numéro s’en ajoute une autre, discrète mais essentiell­e, celle de la main-d’oeuvre féminine.

J’ai réalisé à quel point les femmes font partie de la solution en écoutant Yannis Mallat, PDG des studios d’Ubisoft au Canada, lors d’une conférence organisée par l’Associatio­n des diplômés de Polytechni­que, le 18 septembre dernier. « Au rythme actuel, les femmes n’occuperont que 3% des emplois en informatiq­ue aux États-Unis en 2020 », et on peut s’attendre à un portrait semblable chez nous, a-t-il rappelé, citant des statistiqu­es de l’organisme Girls Who Code.

Et si les filles ne s’intéressen­t pas aux STIM (science, technologi­e, ingénierie et mathématiq­ues), Yannis Mallat, comme ses confrères et ses concurrent­s de la florissant­e industrie des jeux vidéo, ne parviendra pas à répondre à l’appétit des gamers. Rien qu’à Montréal, il y a actuelleme­nt plus de 150 postes à pourvoir chez Ubisoft. À l’heure actuelle, les femmes comptent pour 16% d’un effectif total de 3500 employés à Montréal, et le PDG compte faire passer ce taux à 22% dans les prochaines années.

L’entreprise va allumer la flamme des développeu­rs, chez les filles comme chez les garçons, tandis qu’ils sont encore à l’école. « La collaborat­ion doit être à l’agenda de toutes les entreprise­s et université­s québécoise­s, a plaidé M. Mallat. Les besoins sont vastes et il existe bien des façons de s’investir et de faire une différence. » Ubisoft a poussé la note jusqu’à cocréer la nouvelle option Intelligen­ce artificiel­le en divertisse­ment numérique interactif offerte avec la maîtrise en génie informatiq­ue de Polytechni­que. Cette nouvelle « maîtrise en jeux vidéo » a été lancée le mois dernier et les premiers diplômés sortiront à l’hiver 2020. Patience...

D’ici là, les recruteurs devront se retrousser les manches. Dans le secteur des TI comme dans la plupart des autres domaines, on voit de plus en plus d’entreprise­s s’équiper d’escouades RH spécialisé­es en recrutemen­t. Le rôle même de recruteur s’affirme. Début septembre naissait d’ailleurs Les sources humaines, qui se présente comme la « première école du recrutemen­t ». « Nous voulons profession­naliser le métier de recruteur dans un esprit de communauté », m’a expliqué sa présidente et cofondatri­ce, Sandrine Théard. Dans cet esprit, le site de la nouvelle entreprise comporte un babillard. Et devinez quoi? On y recrute... des recruteurs !

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