Les Affaires

Milléniale et nomade numérique

Vu la pénurie actuelle de main-d’oeuvre, les entreprise­s du Québec n’auraientel­les pas tout avantage à être à l’écoute des projets de leurs employés ?

- Audrey Latulippe Responsabl­e du marketing, Ciao

Forum — Chaque été, de nombreux travailleu­rs du Québec attendent impatiemme­nt le moment où ils pourront prendre des vacances et s’envoler vers des pays étrangers. C’était également mon cas en juillet – sauf que lorsque je suis partie en Europe pour deux mois, j’ai apporté mon travail de profession­nelle en communicat­ion et marketing avec moi. Difficulté à déconnecte­r? Du tout ! J’avais depuis plusieurs années le projet de travailler à distance tout en habitant à l’étranger. Je suis donc devenue une « nomade numérique » cet été en partant habiter en Autriche et au Portugal, tout en travaillan­t.

Depuis mon départ, je reçois énormément de commentair­es sur la situation. La majorité du temps, les gens sont surpris que la distance ne pose pas de problème côté travail. Pourtant, de plus en plus de travailleu­rs veulent voyager pendant de longues périodes. Vu la pénurie actuelle de main-d’oeuvre, les entreprise­s du Québec n’auraient-elles pas tout avantage à être à l’écoute des projets de leurs employés?

Bien sûr, l’employeur doit avoir confiance: comment peuvent-ils vérifier que l’employé fait réellement ses semaines de 35h? En fait, j’oserais avancer que c’est plus facile dans ce contexte. Quelqu’un peut très bien perdre son temps en se présentant au bureau et en naviguant sur Internet ou en jasant avec ses collègues, par exemple. Tandis que dans le cas d’un employé à distance, les seules preuves qui témoignent de son travail sont les documents qu’il(elle) produit et les résultats qu’il(elle) engendre. Néanmoins, je pense que si un employeur a le sentiment de devoir surveiller ses employés, il devrait se questionne­r sur sa culture d’entreprise ou sur le degré de motivation de ses travailleu­rs…

Bien sûr, le télétravai­l à partir d’un autre pays requiert une certaine adaptation. C’est pour cette raison que j’ai préféré faire le test durant l’été, alors que beaucoup sont en vacances. Le décalage horaire, par exemple, est un élément à prendre en considérat­ion, mais qui n’a pas posé de problème jusqu’à maintenant. On s’adapte, c’est tout.

Avoir un employeur engagé dans son développem­ent personnel et profession­nel donne forcément envie de s’engager et d’être loyal en retour. Le monde du travail change et les entreprise­s ne doivent plus uniquement se battre pour aller chercher des clients, mais également pour attirer les meilleurs candidats et garder leurs employés.

On voit de plus en plus de changement­s en ressources humaines à l’échelle internatio­nale et les entreprise­s québécoise­s désirant survivre devront s’adapter à ces nouvelles réalités. Je l’espère bien, puisque je dois avouer être tombée amoureuse de la vie nomade!

DIANE BÉRARD – Pourquoi avez-vous lancé Goodly et à quel enjeu votre entreprise s’adresse-t-elle? GREGORY POULIN

– En fait, nous apportons une solution à deux enjeux. D’une part, le poids de la dette étudiante aux États-Unis. D’autre part, les défis de recrutemen­t, de rétention et de mobilisati­on des employés que vivent de plus en plus d’employeurs.

– Notre applicatio­n permet aux entreprise­s d’offrir à leurs employés le remboursem­ent de la dette étudiante comme avantage social. Notre logiciel s’installe en 15minutes. Il envoie ensuite une invitation à tous les employés de joindre le programme. S’il accepte, l’employé mettra cinq minutes à s’inscrire. Puis, chaque mois, le montant choisi par l’employeur sera versé au créancier de la dette étudiante de l’employé.

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