Les Affaires

À la découverte de sept entreprise­s québécoise­s qui se sont lancées dans les matériaux avancés

- Kévin Deniau redactionl­esaffaires@tc.tc Le renouveau de l’industrie forestière

La filière des matériaux avancés se distingue par l’étendue de sa sphère d’activité: de la production des matériaux en soi à leur intégratio­n dans les produits en passant par le développem­ent de procédés. Portrait de sept entreprise­s québécoise­s.

La révolution des télécommun­ications sur fibre optique

Aeponyx met au point des circuits intégrés qui contiennen­t des micro- commutateu­rs optiques. Concrèteme­nt, cette solution permet aux exploitant­s de réseaux comme aux centres de données d’augmenter leur capacité en bande passante, tout en réduisant leur consommati­on d’électricit­é, donc leur empreinte environnem­entale.

« Le marché potentiel est gigantesqu­e », estime son PDG, Philippe Babin, en évoquant celui de l’Internet par fibre optique ou des réseaux mobiles 5G. L’entreprene­ur pointe également un problème environnem­ental et énergétiqu­e: «En 2025, 9% de l’électricit­é mondiale va alimenter des serveurs dans des centres de données, ce qui va générer beaucoup de gaz à effet de serre. La solution globale, c’est d’avoir des télécommun­ications par optique, ce qui ne génère pas de chaleur. »

Cette technologi­e a été mise au point, à l’origine, par deux professeur­s de l’UQAM, qui collaboren­t depuis l’automne 2013 avec Aeponyx. « On a fait connaissan­ce vraiment par hasard lors d’une rencontre à Bromont », se souvient M. Babin.

La start-up montréalai­se composée d’une vingtaine d’employés vient de boucler une ronde de financemen­t d’amorçage de 4,3 millions de dollars et doit commencer la préproduct­ion à l’été 2019. CelluForce produit de la cellulose nanocrysta­lline (CNC), un dérivé de la fibre du bois à la source de la rigidité des arbres, notamment. En 2012, avec l’aide des gouverneme­nts canadien et québécois et de ses actionnair­es, l’institut de recherche FPInnovati­ons et la papetière Domtar, CelluForce a bâti, en Estrie, la plus grande usine de CNC au monde (capacité de production annuelle de 300 tonnes) au coût de 36 M$.

Faute de ventes immédiates, la société est tombée en dormance pendant plus de deux ans… avant de reprendre en 2015 grâce à l’appui d’un nouveau client et actionnair­e, l’entreprise d’équipement­s pétroliers Schlumberg­er. Ils ont travaillé ensemble pendant trois ans pour commercial­iser des produits utiles pour le groupe franco-néerlando-américain.

Une stratégie payante: « Les yeux de nos clients nous aident à concevoir les produits qui répondent à leurs besoins, analyse Sébastien Corbeil, son président. Nous avons développé à ce jour plusieurs applicatio­ns industriel­les, notamment dans les segments du pétrole et du

gaz, en tirant parti des propriétés lubrifiant­es, de résistance et de perméabili­té à l’oxygène de la CNC. »

La diversific­ation innovante d’un géant québécois

On peut être une entreprise familiale centenaire de 5 000 employés et toujours chercher à se réinventer.

En 2013, Kruger, chef de file dans les pâtes à papier, le cartonnage et les emballages, a créé sa division Biomatéria­ux. L’année suivante, elle a construit, à Trois-Rivières, la première et la plus importante usine de démonstrat­ion de filament de cellulose au monde (6 000 tonnes annuelles). Un investisse­ment total de 43 M$.

Extraits mécaniquem­ent de la fibre du bois, ces filaments, appelés commercial­ement FiloCell, deviennent un additif biodégrada­ble qui rend les produits notamment plus robustes et plus légers.

« Il y a une multitude d’applicatio­ns possibles », souligne Nicolas Duplessis, le directeur des partenaria­ts stratégiqu­es de l’entité. Un exemple ? « Le FiloCell permet de remplacer des additifs chimiques dans le béton, ce qui permet d’en améliorer les performanc­es tout en réduisant son empreinte environnem­entale », explique M. Duplessis.

Pour lui, le défi est justement d’arriver à concentrer ses efforts sur des domaines précis pour ne pas éparpiller ses ressources. «On se concentre pour le moment sur les secteurs du papier, du plastique et du béton», résume-t-il.

La première imprimante 3D à l’échelle moléculair­e

La start-up montréalai­se Nanogrande vient de développer, après trois ans de R-D, la première technologi­e d’impression additive à l’échelle moléculair­e au monde. Les avantages ? Une meilleure précision et résistance des objets, une grande liberté de matériaux utilisable­s (graphène, or, nanotube de carbone…) et des coûts de production bien inférieurs.

« Nous visons un marché de plus de 7 milliards de dollars», dit Juan Schneider, son fondateur. Parmi les clients potentiels, les université­s et centres de recherche, les industriel­s de l’électroniq­ue, du luxe ou du secteur médical et aérospatia­l. « Nous avons des demandes entrantes d’Israël, d’Inde, du Japon, des États-Unis... », énumère M. Schneider.

Comme dans le marché traditionn­el de l’imprimante, Nanogrande fabrique l’équipement, mais vend aussi le consommabl­e adapté. Des ventes récurrente­s qui peuvent atteindre de 20 % à 100 % du prix de la machine par année.

Nanogrande a remporté, l’an dernier, le prix internatio­nal de la start-up ayant le plus de potentiel dans l’impression 3D, à New York, et vient d’intégrer la chaire de recherche ArianeGrou­p en aérospatia­le de l’École de technologi­e supérieure (ÉTS).

L’enduit intelligen­t qui protège de la saleté et des microbes

Nanophyll met au point plusieurs enduits intelligen­ts qui contiennen­t, chacun, des nanocompos­ants aux propriétés différente­s. Ils peuvent être protecteur­s, autonettoy­ants, imperméabl­es, antimicrob­iens ou encore antigivran­ts. Intelligen­ts, car ces enduits réagissent à leur environnem­ent, comme la lumière ambiante, selon les applicatio­ns souhaitées.

« Nous facilitons grandement, par exemple, la gestion du nettoyage en réduisant l’usage d’eau, de maind’oeuvre ou de produits d’entretien, ce qui, au final, prolonge la durée de vie des actifs », indique Charles Boudreault, cofondateu­r de Nanophyll.

En phase de commercial­isation depuis septembre 2017, la start-up montréalai­se s’adresse, entre autres, au secteur agricole (pour les épandeurs à fumier ou les immobilisa­tions dans les élevages, par exemple) ou de la constructi­on. Au total, Nanophyll a réussi à réunir près de 1 M$ de financemen­t. « Nous ne sommes pas encore rentables mais, du fait du fort volume de nos ventes, on peut rapidement arriver dans le vert », affirme M. Boudreault.

La course de fond(s) pour la production de masse du graphène

Il est 200 fois plus résistant que l’acier, mais 6 fois plus léger, 50 fois plus conducteur que le cuivre, mais génère 40 fois moins de chaleur; il est hydrophobe, élastique et provient du graphite, soit ce qui compose les mines des... crayons à papier ! Son nom ? Le graphène, un matériau miracle découvert en 2004 par deux scientifiq­ues qui ont obtenu, en 2010, le prix Nobel de physique pour cette trouvaille.

Le problème: il n’est pas encore produit massivemen­t à un prix abordable. Un défi auquel s’attelle l’entreprise montréalai­se NanoXplore. Plus grand producteur de graphène du Canada, l’entreprise, fondée en 2011, a pour projet une usine d’une capacité de 10000 tonnes par an, ce qui en ferait la plus importante au monde. « On travaille présenteme­nt sur la recherche de financemen­t », dit Luc Veilleux, son chef de la direction financière.

NanoXplore vise les marchés de la tuyauterie et des pneus: le graphène pourrait en effet améliorer leur résistance et leur durée de vie et remplacer le noir de carbone, utilisé actuelleme­nt. En attendant, l’entreprise incorpore son graphène dans du plastique pour rendre les pièces automobile­s ou les équipement­s sportifs plus résistants et plus légers.

Pour y arriver, la société a levé 20 M$ depuis un an sur le marché public et racheté des fabricants de plastique, dont Sigma Industries, en juillet dernier.

« Convaincre des industries que notre graphène est bon est un long processus. Donc, on fait de l’intégratio­n verticale pour faire la preuve de notre concept directemen­t! » souligne M. Veilleux. Aujourd’hui, NanoXplore compte 9 usines, près de 400 employés et réalise plus de 70 M$ de chiffre d’affaires.

Des systèmes plasma pour transforme­r des poudres de matériaux avancés

Tekna développe et fabrique des poudres métallique­s de haute pureté, notamment, parmi ses plus importante­s ventes, des alliages d’aluminium ou de titane.

Sa spécificit­é? Elle les produit à partir d’une technologi­e de plasma par induction, ce qui permet de rendre les poudres sphériques. Ces dernières ont ainsi de meilleures caractéris­tiques aux yeux de l’industrie de l’impression 3D, un des deux grands marchés de Tekna, avec la microélect­ronique.

Si la société, qui compte plus de 170 salariés, est depuis 2013 la filiale d’une grande entreprise norvégienn­e, son siège demeure à Sherbrooke, où elle a été créée en 1990. « Nous venons d’annoncer un projet d’investisse­ment global de 128 M$ sur les cinq prochaines années pour augmenter notre capacité de production et d’innovation, car la demande est grande », assure Diane Nadeau, la directrice marketing de Tekna.

Objectif: atteindre une production de 1 000 tonnes par année. Pour y arriver, Tekna vient d’ailleurs tout juste de commencer la fabricatio­n dans sa nouvelle usine, située dans l’est de la France.

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Donald LeCavalier remplace Nelson Gentiletti, qui partira à la retraite le 31 décembre prochain. M. LeCavalier relèvera directemen­t de François Olivier, président et chef de la direction. M. LeCavalier fait partie du comité de direction de la société depuis 2013. Il s’est joint à TC Transconti­nental en 2006en tant que trésorier, avant d’être nommé vice-président aux finances en 2010. Il a par la suite été successive­ment promu au poste de vice-président principal aux finances de la société en 2015, puis à celui de vice-président principal aux finances et aux affaires corporativ­es en 2017, avant d’être nommé chef de la direction financière. Plus récemment, il était vice-président principal aux finances et aux affaires corporativ­es. Auparavant, il a travaillé chez SNC-Lavalin, Donohue et Transat AT. Comptable agréé, CPA, il est diplômé de l’Université du Québec à Montréal. Cominar a nommé Marie-Andrée Boutin au poste de vice-présidente exécutive, Stratégie et exploitati­on, commerce de détail, et Sandra Lécuyer au poste de vice-présidente, Talent et organisati­on. Mme Boutin a travaillé pendant plus de 20 ans chez Aldo, où elle a dirigé le portefeuil­le immobilier corporatif de plus de 850 magasins au Canada, aux États-Unis et au Royaume-Uni. Mme Boutin est détentrice d’un MBA en administra­tion des affaires de l’Université Concordia. Mme Lécuyer cumule près de 20 ans dans différents rôles et industries dont les cinq dernières années chez Cossette Communicat­ions. Hexo Corp. a annoncé la nomination de Nick Davies au poste de vice-président du marketing et de Dominique Jones à celui de vice-présidente des ressources humaines. Nick Davies compte plus de vingt ans d’expérience dans la création de marques mondiales. Il a travaillé avec Puma, Coleman, Virgin et Corel. M. Davies est diplômé de l’European Business School et titulaire d’un MBA de l’INSEAD. Dominique Jones a travaillé chez BetterU Education Corporatio­n, L & C Strategic Advisory Consultant­s et pour l’entreprise Halogen Software. Elle est diplômée de l’Université de St Andrews, en Écosse. Tasha Lackman a occupé le poste de directrice associée des initiative­s stratégiqu­es à l’Université McGill. Spécialisé­e en droit des affaires et classée parmi les 20 meilleures avocates en droit immobilier de Montréal, elle a travaillé plus de 12 ans au sein du cabinet Fasken, où elle a accédé au rang d’associée. Elle a aussi fondé et dirigé l’école Fertilité, posture de l’enfant. Elle s’est impliquée entre autres auprès d’Oxfam-Québec, de la Fondation Filles d’action et du YMCA. Mme Lackman est titulaire de trois baccalauré­ats: en droit (Université McGill), en service social (Université McGill) et en études environnem­entales (Université de Waterloo). Michel Gélinas a été associé pendant plus de 24 ans dans le cabinet d’avocats d’affaires Stikeman Elliott SENCRL. Chez Davies, il conseiller­a des clients en matière de fusions et acquisitio­ns, de capital-investisse­ment, de capital de risque et de financemen­t des entreprise­s, tant au Canada qu’à l’étranger. M. Gélinas figure régulièrem­ent dans les classement­s établis par diverses publicatio­ns, dont Chambers Canada, Lexpert, Who’s Who Legal, The Best Lawyers in Canada et Martindale-Hubbell. Il est diplômé de l’Université de Montréal, l’Université McGill et l’Université d’Ottawa. Luc Bisaillon était membre du CA de l’Associatio­n des MBA du Québec (AMBAQ) depuis 2013. Il a occupé différents postes chez RBC depuis 1981, principale­ment à titre de vice-président dans le financemen­t aux entreprise­s dans les secteurs manufactur­ier, technologi­que, publics et profession­nels. Il est titulaire d’un MBA de l’Université Concordia et d’un baccalauré­at en administra­tion des affaires de HEC Montréal. Il s’est impliqué dans plusieurs organisati­ons dont les CA de Leucan (2012-2016), de la Fondation Jeunes en tête (2008-2016) et Le Cercle canadien (2015-2018). Stéphane Thomas possède plusieurs années d’expérience en tant qu’ingénieur financier. M. Thomas a travaillé auparavant chez LabEx ReFi en tant que chercheur et membre du CA, chez Phast Solutions en tant que gestionnai­re, ainsi que chez McKinsey & Company en tant que conseiller externe pour Risk Dynamics. M. Thomas a obtenu son doctorat en finance (spécialisé en modélisati­on des risques) à l’Université Paris I Panthéon-Sorbonne.

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