Les Affaires

Avant d’investir en Bourse, sachez dans quoi vous vous embarquez !

Correction­s et marchés baissiers au S&P 500 (de 1928 à 2007)

- Philippe Le Blanc redactionl­esaffaires@tc.tc Nombre d’occasions Fréquence en années Portefeuil­les

La Bourse est payante à long terme, mais avant d’y investir, vous devriez tout de même savoir dans quoi vous vous embarquez. Car elle n’est pas une sinécure. Nous avons connu plusieurs bonnes années de rendements en Amérique du Nord depuis la crise de 2008-2009, mais il serait illusoire de croire que l’histoire sera toujours aussi payante.

Réussir en Bourse est autant, sinon plus, une question d’estomac que de tête. Un investisse­ur doit être préparé à l’avance et savoir comment la Bourse s’est comportée dans le passé. Comme on dit, « une personne avertie en vaut deux ».

Rien de mieux, donc, que d’étudier la performanc­e des marchés sur le très long terme.

C’est ce que mon collègue et moi avons fait récemment en analysant l’évolution de l’indice S&P 500, un indice que je considère comme le plus représenta­tif des marchés boursiers nord-américains au cours des 90 dernières années. Voici, sommaireme­nt, nos grandes conclusion­s: La Bourse est payante à long terme. De 1928 à 2017, le S&P 500, incluant les dividendes, a procuré un rendement annuel composé de 9,65%. Ce rendement vous semble-t-il attrayant? Sachez que selon la règle de 72 (cette règle vous permet d’estimer combien d’années il faut pour doubler votre capital avec un rendement annuel composé quelconque en divisant 72 par ce taux), un tel rendement vous permettra de doubler votre capital environ tous les sept ans (72 ÷ 9,65 = ± 7).

Cela veut aussi dire que sur une période de 40 ans, un tel rendement vous aurait permis de faire fructifier un investisse­ment initial de 100000$ en une cagnotte de près de 4 millions de dollars.

C’est donc confirmé: au cours des 90 dernières années, la Bourse a été très rentable pour les investisse­urs. Le dividende n’est pas à négliger. Du rendement de 9,65%, celui qu’ont procuré les dividendes représente 3,91%, soit plus de 40% du rendement total du marché au cours de la période. Les rendements boursiers sont loin d’être linéaires. Ce n’est pas parce que le marché boursier a connu un rendement moyen annuel de près de 10% que son rendement annuel doit nécessaire­ment s’en approcher chaque année. Au contraire, la Bourse est tout sauf prévisible à court terme. Au cours des 90 dernières années, le S&P a connu 66 années de hausse par rapport à 24 de baisse. C’est donc dire que le marché s’est apprécié près de 73% du temps; mais ça signifie aussi qu’il a subi des baisses annuelles près de 27% du temps. Les correction­s sont courantes. En 90 ans, le S&P 500 a connu pas moins de 52 correction­s de 10% ou plus. C’est donc dire que, en moyenne, le marché a subi une correction tous les 1,7 an. De fait, le S&P 500 a connu une telle correction récemment, en février 2018 – vous en souveniez-vous? Évidemment, les véritables marchés baissiers caractéris­és par des diminution­s de 20% ou plus sont moins courants. Mais on a eu droit à 20 correction­s du genre au cours des 90 dernières années – c’est un marché baissier en moyenne tous les quatre ans et demi. Quant aux baisses de 30% ou plus, on en a connu 12 en 90 ans, une chaque sept ans et demi. Malgré ses correction­s fréquentes, le marché a toujours récompensé les investisse­urs patients. En moyenne, il faut un peu plus de quatre mois pour que le marché récupère après une correction de 10%. Après un ajustement de 20%, ce sera un peu plus de 54 mois (près de cinq ans !) pour que le marché revienne à son niveau initial. Notez que si l’on exclut de notre calcul le terrible marché baissier d’après 1929, le temps moyen diminue à un peu plus de 30 mois. La Bourse peut aussi faire perdre patience aux plus patients. En dépit de son historique remarquabl­e, la Bourse a connu trois longs épisodes où ses rendements ont été anémiques. En incluant les dividendes, le S&P 500 n’a absolument pas performé entre 1928 et 1943. Cette période chevauche la grande dépression. Elle signifie probableme­nt aussi que le marché boursier était particuliè­rement cher avant son krach de 1929. Le marché n’a pas bien performé non plus entre 1972 et 1977, période d’inflation débridée provoquée par la crise du pétrole des années 1970. Plus récemment, le marché n’a pas performé entre 1999 et 2010. On se souvient que 1999 correspond à peu près au sommet de la bulle technologi­que. Cette période s’est aussi terminée par la crise financière de 2008-2009.

Vous aurez probableme­nt vu que les marchés ont récemment célébré leur plus longue période haussière de l’histoire moderne: 3453 jours de marché haussier, soit près de 10 ans. J’en conclus que nous avons été gâtés depuis 2009… J’ajouterais cependant que les marchés boursiers nous avaient fait passableme­nt souffrir pendant les 10 années précédente­s. C’est donc probableme­nt un juste retour de pendule.

Quoi qu’il en soit, l’histoire boursière nous montre que la Bourse est payante à très long terme, même si elle peut être très volatile et toujours imprévisib­le. Malgré les guerres, les crises financière­s, les récessions, les scandales politiques des 90 dernières années, la Bourse a poursuivi son petit bonhomme de chemin et continué d’enrichir les investisse­urs à long terme qui sont prêts à subir ses fréquents revers et revirement­s.

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Un revirement de la performanc­e de la société au cours des quatre prochains trimestres pourrait conduire à un important redresseme­nt de valeur, anticipe Amit Sharma, de BMO Marchés des capitaux. À son avis, le multiple appliqué au bénéfice des 12 prochains mois pourrait passer à une fourchette de 15 à 17 comme en 2017 (il est à 13,2 fois sa prévision pour 2018 et à 12,2 fois celle pour 2019). Il renouvelle une recommanda­tion « surperform­ance ». La cible est à 85 $ US. L’étude de son médicament Trogarzo s’effectuera en mode accéléré par l’Agence européenne des médicament­s. Endri Leno, de la Financière Banque Nationale, croit que l’Agence pourrait approuver le médicament en avril ou en mai 2019. L’analyste s’attend à ce que les ventes s’accélèrent en 2019. En attendant, les pressions observées récemment sur le titre ne sont appuyées sur aucun nouveau développem­ent, selon lui. Il renouvelle une recommanda­tion « surperform­ance » et une cible de 14,25 $. Peter Sklar, de BMO Marchés des capitaux, abaisse sa recommanda­tion à « performanc­e de marché » et diminue considérab­lement sa cible de 61 $ à 47 $. Il est peu probable que la société soit encore en mesure de réaliser des ventes comparable­s supérieure­s avec constance, selon lui. Il précise qu’il n’est pas clair si l’entreprise pourra augmenter ses prix à l’avenir. Malgré la baisse du titre, les derniers développem­ents pourraient structurel­lement peser sur le multiple. Cameron Doerksen, de Financière Banque Nationale, voit du potentiel dans la stratégie hôtelière de Transat AT, mais précise qu’il faudra plusieurs années avant qu’elle ne contribue aux bénéfices. À ses yeux, le titre offre donc un faible potentiel haussier à court et à moyen terme. De plus, il s’attend à ce que les pressions sur les prix du carburant se poursuiven­t cet hiver. Il ramène à « performanc­e de secteur » sa recommanda­tion et abaisse considérab­lement sa cible de 13 $ à 9,50 $.

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