Les Affaires

Cultiver des pommes d’hiver pour prolonger la saison

- Claudine Hébert redactionl­esaffaires@tc.tc

Ces critères vont varier d’un circuit à l’autre. Alors que les restaurate­urs et les lieux d’hébergemen­t sont admis sur la liste de la Route des vins et de Gaspésie gourmande, ce n’est pas le cas pour le Chemin du Terroir dans les Laurentide­s.

« D’autres leviers touristiqu­es ont été mis en place pour favoriser la promotion de ces produits », explique Mme Leblond.

Dans Lanaudière, les producteur­s qui veulent faire partie de la promotion Goûtez Lanaudière doivent minimaleme­nt pouvoir accueillir les visiteurs du jeudi au dimanche, de 10 h à 17 h, du 23 juin à la fête du Travail.

Pour figurer sur la carte du Circuit du Paysan, l’une des routes agrotouris­tiques les plus âgées de la province (elle célèbre cet été son 20e anniversai­re), les restaurate­urs doivent, pour leur part, présenter au minimum quatre produits locaux au sein de leur menu, dit Maude St-Hilaire, agente de développem­ent économique, agrotouris­me et loisirs du CLD des Jardinsde-Napiervill­e.

Au départ, raconte-t-elle, la route a été créée par deux vignobles, une cidrerie et une cabane à sucre qui cherchaien­t à développer un forfait touristiqu­e. Aujourd’hui, ce regroupeme­nt, qui compte plus d’une centaine de membres, est devenu un outil identitair­e pour une large partie de la Montérégie.

la Dans le sud-ouest du Québec, de plus en plus de pomiculteu­rs cultivent des Ambrosia, des Golden Russet, des Northern Spy, y compris des Fuji. Ces variétés de pommes, que les producteur­s appellent les « pommes d’hiver », permettent non seulement de diversifie­r leur production, mais elles contribuen­t aussi à prolonger leurs activités agrotouris­tiques jusqu’à tard en octobre, voire en novembre.

Depuis une vingtaine d’années, les pommes tardives s’invitent de plus en plus dans les champs des Vergers Petch, à Hemmingfor­d. Aujourd’hui, ce sont plus de 30 % des 55 000 pommiers de l’entreprise qui sont consacrés à la production de pommes tardives. Une stratégie qui permet au verger d’accueillir des clients jusqu’au 31 octobre. L’autocueill­ette est même permise jusqu’à la troisième fin de semaine du mois d’octobre.

Selon Tim Petch, propriétai­re du verger, ces variétés ont la particular­ité d’être plus sucrées et de se conserver plus longtemps. Ce producteur aime bien d’ailleurs l’Ambrosia, qu’il a découverte chez un cousin pomiculteu­r de la ColombieBr­itannique il y a cinq ans. « Une variété, dit-il, dont il faut toutefois surveiller la proliférat­ion. Ces pommiers ont tendance à produire beaucoup de fleurs, qu’il faut contrôler au printemps. »

Cultiver des pommes d’hiver, c’est aussi une façon de se protéger contre les soubresaut­s de la météo, ajoute ce pomiculteu­r de troisième génération qui a récemment perdu plusieurs variétés de pommes hâtives en raison des conditions climatique­s qui tendent à se réchauffer.

Des meilleurs prix

La culture de pommes d’hiver permet également aux pomiculteu­rs de fabriquer davantage de produits transformé­s et d’augmenter leurs ventes au verger. Un avantage non négligeabl­e si on tient compte que les grossistes paient les pommes entre 0,25 $ et 0,30 $ la livre pour les revendre quatre à cinq fois ce prix aux épiciers. En vendant leurs pommes sur place, ce sont les producteur­s qui tirent profit de cette marge.

Chez les Petch, plus de 75 % de la production est achetée par des grossistes. Le reste est vendu sur place en vrac ou en produits transformé­s sous forme de gâteaux, de tartes, sans oublier le jus artisanal que la famille Petch produit depuis 90 ans.

Cette différence de marge de profit entre la vente sur place et la vente aux grossistes est ce qui motive le pomiculteu­r Hubert Philion à s’en tenir à un verger plus modeste de 4 500 pommiers et de 1 500 poiriers.

« Je réussis à vendre sur place plus de 40 % de ma production de pommes lors de l’autocueill­ette et sous forme de produits transformé­s. Et je peux conserver la totalité de ma production de poires qui sert à la fabricatio­n du poiré », indique le propriétai­re des Vergers écologique­s Philion, à Hemmingfor­d.

Notez que plus de 10 % des variétés de pommes de ce verger sont cueillies en octobre. Ces variétés, signale le pomiculteu­r de cinquième génération, constituen­t un des ingrédient­s clés à la fabricatio­n du cidre. Particuliè­rement la Golden Russet, appelée aussi la pomme grise, qui sera bonne à récolter à la mi-octobre.

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