Les Affaires

Marchés de Noël : l’agrotouris­me même en saison froide

- Agri-agro – Claudine Hébert

Il y a 20 ans, le Marché du Vieux-Port de Québec a été parmi les premiers de la province à tenter l’expérience du marché de Noël de la mi-novembre jusqu’à la veille du Réveillon. Aujourd’hui, ce sont près d’une centaine de destinatio­ns québécoise­s qui permettent à des milliers de producteur­s agricoles de prolonger leur saison agrotouris­tique en milieu urbain.

Des marchés qui sont devenus des rendez-vous très courus par les consommate­urs. Alors que les marchés de plus petite taille accueillen­t entre 4 000 et 5 000 visiteurs, les foires bien établies ont franchi le cap des 35 000 visiteurs, indique un rapport publié par la firme-conseil Expérience Stratégiqu­e LC. Le marché de Noël allemand, qui se déroule dans le Vieux-Québec, attire plus de 90 000 visiteurs. Créé en 2016, le Grand Marché de Noël de Montréal atteint le demi-million de consommate­urs.

Renouveler sa clientèle

Ce sont plus de deux Québécois sur cinq qui ont fréquenté au moins un marché de Noël au cours des trois dernières années, indique un sondage réalisé par Expérience Stratégiqu­e LC et Léger Marketing en décembre dernier. Et près de un sur

trois provient de l’extérieur de la ville où le marché est présenté. Ces consommate­urs ont dépensé en moyenne près de 62$ par visite. Près de un sur quatre y a même consacré plus de 80$ à ses achats.

Pour la plupart des producteur­s, l’expérience du marché de Noël représente de très bonnes affaires. Il s’agit même, pour certains d’entre eux, de leur seule sortie de l’année.

C’est le cas notamment de la ferme Canards Maurel-Coulombe, de Saint-Jean-de-Matha, qui réalise plus de 15% de ses ventes annuelles lors des Marchés de Noël de Joliette-Lanaudière. « Être présent à ce marché nous permet de renouveler notre clientèle. Nous estimons qu’au moins un client sur deux revient nous voir à la ferme les mois suivants », souligne la productric­e Yvanne Maurel, d’origine toulousain­e.

La plupart des marchés de Noël réunissent de 20 à 40 producteur­s agricoles. Celui du Marché du Vieux-Port de Québec en compte plus de 70qui sont prêts à payer 30% plus cher que ce que coûtent leurs étals pendant la période estivale. Frais de chauffage obligent. Et plus d’une vingtaine de producteur­s figurent sur la liste d’attente, précise Daniel Tremblay, directeur général de l’établissem­ent. Bon an, mal an, ce marché attire entre 100000 et 150000 consommate­urs.

Cette année, il s’agira du dernier marché de Noël dans le Vieux-Port. Le Marché du Vieux-Port déménage sur le site d’Expo-Cité au printemps prochain afin de tripler de superficie et offrir plus d’espaces de stationnem­ent. Les travaux de ce nouveau Grand Marché – ce sera son nouveau nom – coûteront 23 millions de dollars.

Une route de marchés de Noël

Dans Lanaudière, où l’on trouve les marchés de Terrebonne, de Joliette et de L’Assomption, les trois organisati­ons se sont entendues pour créer une route des marchés de Noël. « Et chacun de ces marchés présente des producteur­s différents », souligne Joane Dubois, directrice générale des Marchés de Noël de Joliette-Lanaudière.

Mme Dubois est également présidente du nouveau Regroupeme­nt des Marchés de Noël du Québec, créé en 2016. Seuls les marchés exclusivem­ent extérieurs, selon la pure tradition européenne, peuvent adhérer à l’organisati­on. Déjà près d’une vingtaine de marchés en font partie. Le regroupeme­nt organisera son tout premier colloque en novembre prochain à Drummondvi­lle.

 ??  ??
 ??  ??
 ??  ??
 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from Canada