Les Affaires

Épargner 6000$ par année, est-ce suffisant?

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- Stéphane Rolland stephane.rolland@tc.tc srolland_la Clinique retraite

De nombreux épargnants se posent cette question : est-ce que j’épargne suffisamme­nt ? Accaparé par ses obligation­s familiales, notre lecteur réussit tout de même à mettre de l’argent de côté. Il se demande toutefois si les 6000$ qu’il croit pouvoir épargner chaque année sont suffisants pour prendre sa retraite à 65 ans.

La situation

Âgé de 38 ans et père de quatre enfants, Monsieur est comptable et gagne un salaire de 65000$. Sa conjointe, 35 ans, gagne un salaire de 150000$. À la demande de notre lecteur, la planificat­ion de retraite a été faite de manière individuel­le, sans tenir compte des revenus, des dépenses et des actifs de sa conjointe.

Le couple possède une maison évaluée à 300000$. Il reste une hypothèque d’environ 100000$ à payer. La valeur de la résidence n’a pas été prise en compte.

L’épargne de Monsieur se résume à un « petit » 35000$ dans un régime enregistré d’épargneret­raite (REER). Outre son interrogat­ion à propos d’une cotisation REER de 6000$ par année pour une retraite à 65 ans, il se questionne sur la possibilit­é de contracter une dette de 20000$ pour augmenter le capital investi dans son REER.

Même si la planificat­ion n’est que pour Monsieur, soulignons que Madame, qui gagne davan- tage, cotise au maximum aux régimes enregistré­s d’épargne-études (REEE) des enfants. Elle prévoit utiliser les subvention­s pour payer les études des enfants, mais conserver le capital et les intérêts.

La réponse

L’épargne prévue de 6000$ est suffisante pour partir à la retraite à l’âge de 65 ans, répond Nathalie Jacques, planificat­rice financière à la Financière Sun Life.

À la retraite, notre lecteur serait en mesure de compter sur un revenu annuel net indexé de 30000$ (après impôt) jusqu’à l’âge de 90 ans. Le scénario repose sur une hypothèse de rendement annuel de 7% dans le REER avant la retraite et de 4% par la suite.

Avec le même effort d’épargne, notre lecteur pourrait toutefois se bâtir un plus grand capital en optimisant l’allocation de son capital. Elle lui suggère de cotiser 5 000 $ à l’un des fonds de travailleu­rs, soit le Fonds de solidarité FTQ ou Fondaction de la CSN. En plus de la déduction pour cotisation à un REER, la cotisation sur la première tranche de 5 000 $ à un fonds de travailleu­rs donne droit à un crédit d’impôt supplément­aire : 30% pour le Fonds FTQ et 35% pour Fondaction.

Il reste 1000$ d’épargne qu’elle suggère de placer dans un compte d’épargne libre d’impôt (CELI). À ce montant s’ajoutera l’argent du crédit d’impôt qu’elle suggère de mettre également dans le CELI.

En procédant ainsi, notre lecteur pourrait compter sur un actif plus élevé de 164000$, en anticipant un rendement de 5% dans le CELI. Cela représente­rait un revenu annuel indexé de 35400$ jusqu’à l’âge de 90ans. « Il faut que 100% du remboursem­ent d’impôt soit réinvesti dans un CELI, insiste Mme Jacques. Il faut donc être discipliné au long des années pour que cette stratégie porte réellement ses fruits. »

Emprunter pour investir

En ce qui concerne l’autre question de notre lecteur sur la pertinence de s’endetter pour investir, Mme Jacques estime qu’il serait en mesure d’augmenter encore plus son capital à la retraite avec cette stratégie.

Les 20 000 $ empruntés seront investis dans un REER. La stratégie de cotiser un montant de 5 000 $ à un fonds de travailleu­rs demeure. Par contre, le 1 000 $ supplément­aire d’épargne et les remboursem­ents d’impôt seront alloués au remboursem­ent de la dette. À partir de 2022, notre lecteur aurait remboursé son prêt et serait en mesure de mettre ces sommes dans un CELI.

Au final, ce scénario permettrai­t d’augmenter le capital de 53257$ de plus à la retraite par rapport au scénario d’optimisati­on sans dettes.

Même si le montant est plus élevé, Mme Jacques juge qu’un élément psychologi­que entre en ligne de compte. « En réalisant des planificat­ions pour des comptables, j’ai constaté qu’ils n’aimaient souvent pas les dettes. Ça semble être le cas pour lui aussi, commente-t-elle. Il doit donc se deman- der s’il est à l’aise avec l’idée d’avoir une dette à honorer avant de prendre cette décision. »

Pour ou contre les fonds des travailleu­rs?

Investir dans un fonds de travailleu­rs est un conseil qui ne fait pas l’unanimité parmi les planificat­eurs financiers. Lorsqu’on a encore plusieurs années devant soi avant la retraite, certains jugent que le crédit d’impôt n’est pas suffisamme­nt élevé pour compenser à long terme les rendements inférieurs obtenus dans ces fonds.

Mme Jacques a déjà été de cet avis, admet-elle. « Les fonds de travailleu­rs ont cependant changé leur stratégie au cours des dernières années et leurs rendements se sont améliorés, ce qui change la donne », précise-t-elle.

James Fotheringh­am, de BMO Marchés des capitaux, amorce le suivi en établissan­t une recommanda­tion « surperform­ance » et une cible à 238 $ US. Il dit être un partisan du titre à long terme, mais précise que l’ampleur de son évaluation l’empêche de le mettre au sommet de sa liste d’achat. Cependant, le modèle d’affaires offre un potentiel de surprise positive supérieur à la moyenne en raison de son exposition aux marchés internatio­naux en forte croissance, des paiements B2B et des volumes transfront­aliers. James Fotheringh­am, de BMO Marchés des capitaux, place Visa au sommet de sa liste d’achat, contrairem­ent à Mastercard. Il lui accorde une mention « surperform­ance » et lui accole une cible de 187 $ US, car le multiple pourrait augmenter. M. Fotheringh­am anticipe une hausse des revenus de 11 % par année pour les deux prochains exercices. Selon lui, le modèle d’affaires de Visa offre un potentiel de surprise positive supérieur à la moyenne, pour les mêmes raisons que Mastercard. La société acquiert le fabricant montréalai­s de charcuteri­es Viau pour 215 M$. L’acquisitio­n se produit à un multiple d’environ 13 fois le bénéfice avant intérêts, impôts et amortissem­ent (BAIIA), ce qui n’est pas une aubaine, mais pas non plus le prix le plus élevé qu’il ait observé, dit Michael Van Aelst, de Valeurs mobilières TD. La transactio­n ajoute immédiatem­ent 0,02 $ au bénéfice par action. L’analyste réitère une recommanda­tion d’achat et hausse sa cible de 39$ à 40$. Le réputé Larry Culp vient d’être nommé au poste de PDG. Deane Dray, de RBC Marchés des Capitaux, relève sa recommanda­tion à « achat » et hausse son cours cible de 13 $ US à 15 $ US. M. Dray croit que l’arrivée de M. Culp agira comme un plancher pour le titre. Premier dirigeant à venir de l’extérieur de l’organisati­on, M. Culp devra s’attaquer à des difficulté­s pressantes, dont les faibles flux de trésorerie, les pales défectueus­es des turbines, les énormes obligation­s du régime de santé de la société, ainsi que des poursuites.

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