Les Affaires

Jouer pour changer

L’adjointe masquée

- L’adjointe masquée

Dès notre naissance, nous apprenons à interagir avec les autres. D’abord par le jeu, puis dans les relations amoureuses… Les relations humaines se complexifi­ent à l’âge adulte et à l’arrivée sur le marché du travail. Bien qu’on soit entraînés à changer depuis notre plus jeune âge, le changement nous impose toujours une longue et délicate phase d’adaptation.

Un jour, mon équipe et moi avons appris que notre direction se joignait maintenant à une nouvelle vice-présidence. Puisqu’elle se trouvait dans un autre bâtiment du centre-ville, nous devions déménager nos bureaux dans les prochains mois. Les gestionnai­res ont constaté d’emblée que ces deux contrainte­s représenta­ient un obstacle à la synergie d’équipe.

C’est ainsi: dans le monde du travail actuel, nous devons agir avec flexibilit­é pour faire face aux changement­s, qu’ils soient technologi­ques, humains ou organisati­onnels. Les entreprise­s doivent s’adapter à notre ère, où tout évolue à un rythme effréné. Au sein des entreprise­s, cela se reflète parfois par des changement­s de structure, qui rendent leurs employés perplexes et, il faut bien l’avouer, nerveux quant à leur avenir. Sans compter que dans une nouvelle structure, ils devront apprendre à travailler en étroite collaborat­ion avec de nouveaux joueurs.

Ainsi, en vue de notre déménageme­nt, nous avons participé à plusieurs déjeuners d’équipe. Lors de ces événements, des jeux brise-glace nous étaient proposés afin de favoriser les échanges entre les différents nouveaux collaborat­eurs. Par exemple, nous avions une carte de type « bingo » listant des caractéris­tiques et nous devions trouver à qui, parmi nos homologues, ces indices correspond­aient. Le premier à terminer sa carte l’emportait, obtenant au passage quelques heures de congé. Ce fut très amusant de découvrir qui avait voyagé dans des pays exotiques, qui aimait pratiquer un sport aventureux et qui de nos comparses étaient les plus attentifs aux détails chez autrui.

Nous avons également pris part à des activités de synergie de groupe, blocs Lego en main. Nous devions nous rassembler pour en faire une constructi­on: un groupe fabriquait une maison, un autre une voiture, un ordinateur, etc.

Bien que ces activités nous aient fourni des sujets de discussion et des moments pour apprendre à collaborer, le rassemblem­ent d’une centaine de personnes provenant de deux emplacemen­ts du centre-ville a été difficile.

Dans notre nouvel environnem­ent, plusieurs caractéris­tiques avaient été révisées, comme les dimensions des espaces de travail. Cela n’a pas été annoncé par les gestionnai­res et a contribué à l’insatisfac­tion lors du déménageme­nt. Pourtant, au quotidien, des équipes de travail et de nouvelles collaborat­ions se sont créées d’elles-mêmes, par nécessité ou par affinité, un rapprochem­ent facilité du fait qu’on avait tout simplement appris à se connaître en jouant ensemble.

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