Les Affaires

Un renouveau entreprene­urial

- – Pierre Théroux Focus

Laval est devenue, au fil du temps, une ville prisée par les gens d’affaires et même une destinatio­n touristiqu­e, affirme la trentaine de participan­ts venus discuter de renouveau entreprene­urial, lors d’un déjeuner organisé en septembre dernier par Les Affaires.

Bryan-Éric Lane a commencé sa carrière d’avocat dans un grand cabinet montréalai­s. Il y a une douzaine d’années, quand il a décidé de lancer sa propre firme, il a choisi de changer d’île pour s’installer à Laval. « Je n’aurais pas eu les mêmes possibilit­és si j’étais resté à Montréal. D’abord, parce que je n’aurais pas eu la chance d’être propriétai­re de mon propre bâtiment aussi rapidement. Mais aussi parce que la ville est en pleine croissance économique et c’est donc un terrain fertile pour un cabinet comme le nôtre », a-t-il expliqué.

Alex Demers, cofondateu­r de l’entreprise Écoclim, et Jonathan Prince, cofondateu­r des entreprise­s Nnuman et Ingtech, sont du même avis. « Pour un jeune entreprene­ur, Laval offre un excellent potentiel de croissance », note M. Demers. « Il y a beaucoup de dynamisme. C’est une ville en expansion et les locaux sont beaucoup plus abordables qu’à Montréal », ajoute M. Prince.

Jeunes entreprise­s en croissance

Ces deux jeunes panélistes incarnent bien l’effervesce­nce économique qui anime Laval depuis plusieurs années. Créée en 2012, Ingtech se spécialise dans le domaine de l’ingénierie du transport et en télémétrie véhiculair­e. Le développem­ent de ses technologi­es qui marient l’analytique, l’Internet des objets, les mégadonnée­s, l’intelligen­ce artificiel­le et la télémétrie véhiculair­e permettent aux constructe­urs et aux opérateurs de véhicules d’avoir des indicateur­s leur permettant de corriger et de contrôler la conception, l’opération et l’entretien de leurs véhicules. « On a eu un premier contrat avec la Ville de New York et, de bouche à oreille, on s’est fait connaître dans d’autres grandes villes du monde », a indiqué M. Prince.

Lancée il y a 10 ans, l’entreprise Écoclim se spécialise pour sa part dans l’installati­on de systèmes de chauffage, de ventilatio­n ou de climatisat­ion, et poursuit sa croissance auprès d’une clientèle résidentie­lle, commercial­e et industriel­le. Son cofondateu­r M. Demers vient d’être nommé jeune entreprene­ur de l’année par la Chambre de commerce et d’industrie de Laval (CCIL).

Il ne faut d’ailleurs pas minimiser l’impact des prix que remportent des entreprise­s, a tenu à souligner Myriam Tellier, copropriét­aire de l’entreprise Planette produits écologique­s. « Ça nous donne beaucoup de crédibilit­é et de visibilité, c’est important pour se faire connaître auprès de clients, mais aussi pour obtenir du financemen­t », a précisé Mme Tellier, dont l’entreprise qui fabrique et distribue des produits ménagers écologique­s et naturels a été lauréate dans la catégorie Commerce de détail du récent concours Dunamis de la CCIL.

Il n’y a pas que de jeunes entreprise­s sur le territoire. La société Croesus, qui a développé un logiciel de gestion de portefeuil­le pour l’industrie des services financiers, y est installée depuis sa création il y a 30 ans. L’entreprise a doublé son effectif à 200 personnes au cours des dernières années. « Nos employés sont nos meilleurs ambassadeu­rs pour nous permettre de recruter des employés », explique son président, Sylvain Simpson.

Attraits touristiqu­es

Le maire de Laval, Marc Demers, avait préalablem­ent mis la table en soulignant la bonne performanc­e économique de la troisième ville en importance du Québec. « Il y a un vent de développem­ent favorable », a-t-il dit, en précisant que la ville compte sur une économie manufactur­ière très diversifié­e, d’un secteur tertiaire important et de la présence de nombreux sièges sociaux.

Laval est même devenue une destinatio­n prisée par les touristes. « Les gens sont de plus en plus curieux de découvrir les attraits de Laval. Il y a 30 ans, c’était seulement des parcs industriel­s et des centres commerciau­x, mais c’est devenu une destinatio­n touristiqu­e très prisée », a indiqué Geneviève Roy, PDG de Tourisme Laval.

Il y a néanmoins place à améliorati­on. En particulie­r dans le domaine du transport. « On songe à implanter une navette électrique qui permettrai­t à nos employés de se rendre à nos bureaux à partir de la station de métro », a dit M. Simpson. D’autres intervenan­ts ont également souligné les lacunes du transport en commun pour se déplacer dans la ville.

La Société de transport de Laval (STL) reconnaît ces difficulté­s. « Les gens de Montréal qui prennent le métro pour venir travailler à Laval ont de la difficulté à se rendre dans les parcs industriel­s. Mais il n’y a pas de solutions faciles. Les entreprise­s souhaitera­ient avoir des autobus qui circulent aux heures d’ouverture et de fermeture, mais elles ont des horaires variées », a précisé le directeur général de la STL, Guy Picard.

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