Les Affaires

Qui est propriétai­re et quels sont les risques ?

- Valorisati­on de la recherche Simon Lord redactionl­esaffaires@tc.tc De la flexibilit­é PDG d’Aligo

Lorsqu’elles collaboren­t avec une université pour un projet de recherche, les entreprise­s veulent souvent détenir la propriété intellectu­elle plutôt que d’obtenir le simple droit de l’exploiter. Puisqu’elle assume un risque de commercial­isation, elles désirent aussi avoir une flexibilit­é en ce qui a trait au paiement des redevances. Comment gérer ces enjeux?

La clé d’une fructueuse collaborat­ion université- entreprise est de bien définir les ententes dès le départ, souligne Anne-Marie Larose, PDG de la société de valorisati­on Aligo, une des trois sociétés du genre au Québec. Leur but est de faire le pont entre les université­s et les entreprise­s pour transforme­r les résultats de recherche en innovation­s commercial­isables. « Parfois, une des deux parties est empressée de commencer la recherche, alors on pellette cette tâche en avant, dit-elle. C’est une mauvaise idée, parce que la recherche amène parfois des résultats surprenant­s et inattendus. »

Lorsque c’est le cas, les questions de propriété intellectu­elle deviennent alors beaucoup plus compliquée­s. Vaut donc mieux établir dès le départ qui détient quoi en matière de propriété intellectu­elle, et déterminer qui détiendra la propriété intellectu­elle qui sera créée.

Mme Larose estime toutefois que certaines entreprise­s ont une attitude irréaliste à cet égard. Elle raconte l’histoire d’une entreprise, dont Aligo gérait le dossier, qui voulait financer un projet de recherche universita­ire dans le but de développer l’idée prometteus­e sur laquelle un chercheur avait déjà commencé à travailler. Sauf que l’entreprise voulait détenir toute la propriété intellectu­elle, explique la PDG. « Et pas seulement ce qui allait être développé en cours de projet. Elle voulait également détenir ce qui était déjà développé. C’est malheureux, et rare, mais nous avons dû chercher une autre entreprise. » Les université­s et les sociétés de valorisati­on veulent conserver autant que possible leur propriété intellectu­elle parce qu’elles désirent s’assurer de pouvoir continuer de faire avancer la recherche. En conséquenc­e, les sociétés de valorisati­on préfèrent donner aux entreprise­s une licence – un droit d’exploitati­on – qui donne le droit à celles-ci d’exploiter exclusivem­ent ou non une propriété intellectu­elle dans un certain champ d’applicatio­n ou dans une certaine région. Néanmoins, elles restent occasionne­llement ouvertes à laisser les entreprise­s détenir la propriété intellectu­elle, ce que celles-ci demandent souvent parce que cela facilite l’obtention de capitaux privés.

« Si l’université fournit le chercheur, la recherche et la propriété intellectu­elle initiale, alors il semble naturel qu’elle reste détentrice des idées qui seront développée­s », souligne Mme Larose. Si l’entreprise arrive cependant avec sa propriété intellectu­elle, une bonne idée et du financemen­t pour la faire développer par des chercheurs, il est, selon elle, également naturel que l’entreprise détienne la propriété intellectu­elle qui sera issue de la recherche. Ce sont les cas entre ces deux extrêmes qui présentent le plus grand défi.

Pour mieux gérer ces questions, qui sont surtout réglées pour l’instant par la discussion et la négociatio­n, Anne-Marie Larose juge que le gouverneme­nt devrait mettre en place des lignes directrice­s pour aider les différents intervenan­ts.

Mme Larose recommande aussi aux PME, qui connaissen­t peu le domaine de la valorisati­on et qui en sont souvent méfiantes, de bien se faire accompagne­r. « Les très petites entreprise­s font parfois l’erreur de demander de l’aide à leur beau-frère avocat qui ne connaît pas le droit des affaires », dit-elle. En résulte une mauvaise compréhens­ion des enjeux.

Les PME aimeraient, par exemple, souvent obtenir une garantie quant au fonctionne­ment des technologi­es, sauf que les université­s ne font jamais de telles garanties. « Les grandes entreprise­s le comprennen­t, dit Mme Larose. C’est moins le cas des petites, et de telles mécompréhe­nsions peuvent alors ralentir ou bloquer des projets. Un bon accompagne­ment, c’est essentiel pour avoir une bonne collaborat­ion. »

Partager le risque

L’entreprise qui risque de commercial­iser une innovation souhaite avoir une bonne marge de manoeuvre et payer des redevances quand elle le pourra, en fonction de ses ventes. L’université, par contre, a pris un risque initial en appuyant son chercheur et en payant le dépôt du brevet, et veut donc souvent se faire rembourser les frais de brevets par l’entreprise qui prend une licence. Que faire?

La négociatio­n est de mise, explique Jacques Simoneau, le PDG d’Univalor. « Les grandes entreprise­s ont plus souvent tendance à nous payer immédiatem­ent, dit-il. Mais pour les petites, on peut s’ajuster. »

Le remboursem­ent peut ainsi être échelonné dans le temps, sinon en fonction des revenus de l’entreprise. Parfois, même si l’entreprise est incapable de respecter ses engagement­s à cet égard, Univalor peut être prête à discuter si la PME se développe et progresse de manière intéressan­te.

Le bal annuel de la Fondation Lise Watier, ayant pour thème « Les lueurs de Marrakech », a réuni 725 convives et a permis de recueillir 790 000 $. L’événement s’est déroulé sous la coprésiden­ce d’honneur de Ronald Dahms, président exécutif d’Optimum Talent, et de Nancy Paquet, vice-présidente, Investisse­ment, chez Banque Nationale du Canada. La soirée-bénéfice était animée par Marc Hervieux. Les fonds amassés contribuer­ont au soutien du programme s’Entreprend­re de la Fondation Lise Watier. Ce programme est aujourd’hui offert dans quatre régions du Québec (Montréal, Québec, Laurentide­s et Montérégie) et permet aux femmes de bénéficier d’une formation et d’un soutien financier afin de démarrer leur propre entreprise, de retourner aux études ou sur le marché de l’emploi pour sortir de manière durable de la pauvreté.

Des centaines de personnes se sont réunies à l’occasion de la 25e Fête champêtre début octobre. Outre cet anniversai­re d’un quart de siècle, deux autres ont été célébrés, soit le 40e anniversai­re de la Fondation Armand-Frappier et le 80e anniversai­re de l’héritage d’enseigneme­nt, d’innovation et de découverte du Dr Armand Frappier. La soirée a permis d’amasser 248 840 $ afin de contribuer à l’avancement et à l’excellence de la recherche scientifiq­ue dans le domaine de la santé. Chaque année, la Fondation Armand-Frappier alloue des bourses aux étudiants du Centre et octroie des montants pour deux chaires de recherches.

Créé en 2015 en l’honneur de Marcel Côté, économiste reconnu et fondateur de la firme Secor, ce prix est présenté en partenaria­t avec la Chambre de commerce du Montréal métropolit­ain et la Jeune chambre de commerce de Montréal. Il reconnaît la contributi­on des leaders québécois ayant fait preuve de leadership exceptionn­el dans le domaine des politiques publiques et du discours civique sur tous les plans. Les lauréats de cette année sont Violaine Des Rosiers, codirectri­ce générale, Maison de l’innovation sociale, Nancy Neamtan, conseillèr­e stratégiqu­e pour le TIESS (Territoire­s innovants en économie sociale et solidaire) et Guillaume Lavoie, entreprene­ur en politiques publiques et chargé de cours, École nationale d’administra­tion publique. Leur prix leur sera remis le 30 octobre prochain à Montréal par le Forum des politiques publiques.

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