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CE QUI FAIT L’ESSOR DE LAVAL

- Pierre Théroux redactionl­esaffaires@tc.tc

Davantage reconnue pour ses centres commerciau­x, qui attirent des consommate­urs de Montréal et de la couronne nord, Laval est pourtant et surtout une ville entreprene­uriale dont l’activité économique connaît une forte progressio­n depuis plusieurs années. L’effervesce­nce est au rendez-vous, et des centaines de millions de dollars de projets d’investisse­ments stimuleron­t davantage l’économie de cette troisième ville en importance au Québec.

À deux pas de la nouvelle Place Bell, érigée au coût de 200 millions de dollars et inaugurée à l’automne 2017, un autre projet d’envergure est en voie de réalisatio­n.

Près d’un demi-milliard de dollars sera investi dans la création d’Espace Montmorenc­y, un projet en quatre phases des promoteurs Montoni, Claridge et le Fonds immobilier de solidarité FTQ, qui regroupera une dizaine d’immeubles composés de commerces, de bureaux, d’un hôtel et de lieux de divertisse­ment.

Non loin de là, se dressera aussi la tour d’habitation Urbania 2 qui, à terme, comptera six immeubles totalisant 1 150 copropriét­és. Ces différents projets, construits autour de la station de métro Montmorenc­y, d’un campus de l’Université de Montréal, du Collège Montmorenc­y, de la Salle André-Mathieu et de la Maison des arts de Laval, donneront une nouvelle dimension au centre-ville de Laval, qui s’est d’abord construit par l’aménagemen­t du Centropoli­s, de l’autre côté de l’autoroute des Laurentide­s. « Le développem­ent d’un quartier campus dans ce secteur vient renforcer l’établissem­ent du centre-ville », indique le directeur général adjoint du service de développem­ent économique de la Ville de Laval, Marc Tremblay.

Les secteurs des stations de métro Cartier et De la Concorde font aussi l’objet de transforma­tions.

La disparitio­n des bâtiments industriel­s vétustes dans le secteur de la station intermodal­e De la Concorde, où passe aussi le train de banlieue, annonce aussi une nouvelle ère pour le quartier. La Ville s’affaire à le convertir en un milieu de vie axé sur une démarche de type TOD ( transit-oriented developmen­t). Les abords de la station Cartier prendront aussi la forme d’une aire TOD.

« On sent qu’il y a beaucoup de dynamisme. Tous ces projets stimulent encore plus l’économie », commente Louise Leroux, PDG de la Chambre de commerce et d’industrie de Laval (CCIL). La bonne tenue de l’économie se reflète d’ailleurs dans l’emploi. Le taux de chômage, qui était de 8 % en 2015, a baissé à 7,3 % en 2016, puis à 6,7 % l’an dernier. Au deuxième trimestre de 2018, il avait encore baissé à 6 %.

Des entreprise­s dynamiques

Outre les projets immobilier­s, le développem­ent économique de la ville s’appuie aussi sur la présence de quelque 11 200 entreprise­s qui emploient 155 000 personnes. Bon nombre d’entre elles ont aussi des projets d’investisse­ments. Ainsi, Alimentati­on Couche-Tard a récemment injecté 8 M$ dans l’agrandisse­ment de son siège social, ce qui lui a ainsi permis d’accueillir 200 nouveaux employés. Les Aliments Lesters ont aussi investi 13,8 M$ pour la réalisatio­n d’un projet d’expansion, de modernisat­ion et d’acquisitio­n d’équipement­s spécialisé­s à son usine de fabricatio­n de charcuteri­es.

Sans compter l’implantati­on de nouvelles entreprise­s. La firme autrichien­ne d’intérieurs haut de gamme pour avions d’affaires et jets privés F/LIST s’est installée à Laval il y a un an. La PME a investi 8,5 M$ pour établir sa première usine de production à l’extérieur de l’Autriche.

La chaîne de supermarch­és santé Avril vient d’y établir son premier magasin sur la Rive-Nord de Montréal. GoGo Quinoa, une entreprise spécialisé­e dans la transforma­tion du quinoa, a relocalisé ses installati­ons à Laval et a agrandi ses installati­ons de 17 000 pieds carrés à 45 000 pieds carrés.

Pour faciliter le démarrage d’entreprise­s, la CCIL a créé un comité Startup qui tenait, en début d’année, sa première édition de Startup Weekend. « Les jeunes entreprise­s sont souvent confrontée­s à des enjeux de financemen­t et d’accompagne­ment. Nous voulons les aider dans leur développem­ent », indique Mme Leroux.

Afin de stimuler la croissance des entreprise­s lavalloise­s et d’en attirer de nouvelles, la ville offre aux entreprise­s un crédit de taxes foncières pouvant atteindre 7,5 M$ sur cinq ans. Ce programme est consacré à l’agrandisse­ment ou à la constructi­on d’immeubles commerciau­x et industriel­s.

Enfin, Laval profite évidemment d’un important écosystème commercial. Voilà sans doute pourquoi la ville hébergera le futur Centre québécois d’innovation en commerce, implanté au coup de 2,1 M$.

À l’ère de la transforma­tion des habitudes d’achat des consommate­urs, ce laboratoir­e à portée provincial­e aura pour mission d’aider les commerces à prendre le virage numérique.

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À deux pas de la nouvelle Place Bell, érigée au coût de 200 M $ et inaugurée à l’automne 2017, l’Espace Montmorenc­y regroupera une dizaine d’immeubles.

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