Bio-K Plus à la conquête de nouveaux marchés PME exportatrices
En 2018, Bio-K Plus a lancé ses produits en Allemagne, environ trois ans après être entré en Chine. L’entreprise lavalloise exporte aussi une bonne partie de ses produits aux États-Unis depuis 1998. Elle compte d’ailleurs un bureau à Los Angeles.
Sa croissance chez notre voisin du sud s’est faite organiquement, en développant sa propre structure et en embauchant ses propres employés. La PME y compte désormais plusieurs représentants.
Elle a opté pour une stratégie différente en Chine et en Allemagne, où elle s’est appuyée sur des partenaires locaux. « Ces entreprises partagent nos valeurs et leur portefeuille de produits correspond au nôtre, indique la PDG Isabèle Chevalier. Elles connaissent très bien leur marché et cela permet d’y entrer plus efficacement et plus rapidement. »
Elle confirme que ce sera dorénavant la recette utilisée par Bio-K Plus pour percer de nouveaux marchés internationaux. D’autant que la démarche plus organique utilisée aux États-Unis avait été reproduite il y a quelques années en France, sans grand succès. Bio-K s’était finalement retirée de ce marché. À l’inverse, la collaboration avec des partenaires en Allemagne et en Chine serait jusqu’à maintenant synonyme de succès, quoique l’entreprise privée reste avare de détails chiffrés à ce sujet.
Le défi du transport
Bio-K Plus produit des probiotiques à partir de lait fermenté, sous forme d’aliments frais ou de capsules. Or, exporter des aliments frais vers les États-Unis, la Chine ou l’Allemagne à partir du Québec présente un défi de transport. « Nos produits frais doivent toujours rester réfrigérés à une température comprise entre quatre et six degrés Celsius et ils ont une durée de vie de 90 jours », explique Mme Chevalier. Chaque palette de produits est équipée de capteurs permettant de mesurer l’évolution de la température tout au long de la livraison. Un lot qui aurait dépassé les seuils minimal ou maximal de température serait donc vite repéré.
Les transporteurs réfrigérés répondant aux exigences de Bio-K Plus ne sont pas légion. Cela fait augmenter les coûts du transport par rapport à d’autres produits. C’est encore plus vrai pour l’Allemagne, puisqu’il est hors de question d’y acheminer les produits par bateau. En raison de leur durée de vie relativement courte, il faut les faire voyager par avion, un mode de transport plus rapide, mais plus coûteux. Quant à la Chine, le partenaire chinois a pris la responsabilité du transport dans l’entente signée avec Bio-K Plus.
Ancré au Québec
Tout de même, ne serait-il pas plus pratique de rapprocher la production des marchés internationaux ? Pas pour l’instant, répond Mme Chevalier. L’entreprise continue de fabriquer tous ses produits à son usine de Laval, où travaillent une centaine de personnes sur les quelque 160 employés à temps plein de Bio-K Plus. La PDG juge important de produire au Québec afin d’encourager l’économie locale. Elle admet toutefois que si les volumes d’exportation deviennent très importants et que les marchés se multiplient, cette démarche pourrait évoluer.
Produire au Québec comporte aussi certains avantages. Payer la production en dollars canadiens et vendre les produits en dollars américains ou en euros, par exemple, est très profitable. Quant au marché chinois, le fait d’y exporter des produits fabriqués ici plutôt que d’y délocaliser la production aide à protéger la propriété intellectuelle. Le label « fabriqué au Canada » représenterait aussi un gage de qualité pour les consommateurs chinois.
Pour faire face à l’augmentation de la production causée par le développement de nouveaux marchés, Bio-K Plus embauche régulièrement, mais procède surtout à de l’automatisation. La capacité de production augmente donc plus rapidement que le nombre d’employés. L’entreprise reste à l’affût de nouveaux partenariats à l’international et entend exporter de plus en plus au cours des prochaines années.
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D.B. – Comment l’avez-vous appréhendé? S. R.
– Nous avons exploré la fabrication à partir d’un seul matériau. Nous étions fiers de notre prototype, à un détail près... il ne glissait pas! Notre nouveau matériau avait perdu les propriétés mécaniques requises pour une planche à neige. Nous nous sommes remis à l’ouvrage. Notre planche actuelle est toujours composée d’un seul matériau. Toutefois, ce dernier affiche des propriétés différentes à la base, au centre et sur le dessus de la planche. Cela procure l’effet glisse au sol et la flexibilité en surface. On peut comparer notre planche à un gâteau: le centre est plus mou que la base.
D.B. – Plusieurs articles connaissent une seconde vie. Des boîtes de jus deviennent des bancs, par exemple. Vous voulez que vos planches ne servent qu’à fabriquer d’autres planches. Expliquez-nous. S. R.
– Pour nous, l’ultime circularité consiste à ramener un produit à son état de matière première pour en fabriquer un autre semblable. Et ce, aussi longtemps que possible. Pour l’instant, nous en sommes à 25%. Le quart du matériau que nous employons pour fabriquer nos planches est composé de matériau recyclé. Nous poursuivons notre R-D pour augmenter cette proportion.
D.B. – La plupart des planchistes louent leur planche au lieu de l’acheter. En Europe, la location occupe 60% du marché. En Chine, c’est 74%, et aux États-Unis, 75%. On gaspille donc moins de gaspillage que pour un produit à propriétaire unique... S. R.
– Pas vraiment. Chaque année, les locateurs renouvellent 40% de leurs planches. Les planches usagées vont parfois dans un magasin d’articles usagés, parfois au rebut. En fait, les planches à neige louées sont renouvelées plus souvent que si elles avaient un propriétaire unique.
D.B. – Il ne faut pas améliorer les processus de production, dites-vous, il faut les imaginer de nouveau à partir de zéro. Expliquez-nous. S. R.
– Prenons la planche à neige. Qu’est-ce qui manque au processus de création? L’utilisateur. La planche à neige est un produit de passion; on devrait laisser son propriétaire la personnaliser. Notre application permet de dessiner sa propre planche. On choisit le fond et la forme. Le dessin est sauvegardé dans le nuage, pour être modifié au fil de temps par le planchiste. Lorsque le client est satisfait de son modèle, il nous envoie sa commande. Notre intention est que les équipements reçoivent directement la commande et l’exécutent par eux-mêmes. Lorsqu’il souhaite remplacer sa planche, il nous la retourne. Nous lui offrons un crédit pour son prochain achat, puisqu’il nous fournit de la matière première en nous rendant la planche.
D.B. – Vous êtes situé à La Plata, en Argentine. Comment une entreprise d’économie circulaire peut-elle croître sans contredire sa mission de développement durable? S. R.
– On ne peut pas livrer partout à partir de La Plata. Notre empreinte environnementale serait trop importante. Nous devons produire sur tous les marchés: Asie, Europe et États-Unis. Nous cherchons des partenaires de production dans ces régions.
D.B. – Comment peut-on se procurer vos planches? S. R.
– Nous menons un projet pilote avec un centre de ski en Argentine, ainsi qu’avec un petit nombre d’utilisateurs bêta. Plusieurs planches ont été retournées et réduites en poudre pour en fabriquer de nouvelles. Notre début officiel est prévu pour l’hiver sud-américain 2019, soit l’été nord-américain.