Les Affaires

« Enbridge est sur une bonne lancée »

– Sylvain Brisebois,

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STÉPHANE ROLLAND – De manière générale, comment percevez-vous les marchés en ce moment ? SYLVAIN BRISEBOIS

– On arrive un peu plus tard dans le cycle économique. On ne peut pas prédire le moment d’une récession, mais on tente d’évaluer les risques. En premier lieu, sans toucher à notre répartitio­n d’actifs entre les actions, obligation­s et liquidités, nous pourrions choisir des titres plus défensifs. C’est ce que nous commençons à faire. Si nous commençons à voir des failles dans la fondation économique, nous pourrions commencer à réduire le poids des actions. Si jamais on se dirige vers une récession, nous pourrions augmenter les liquidités.

S.R. – Y a-t-il un élément macroécono­mique que vous surveillez de plus près ? S.B.

– On regarde la courbe des taux d’intérêt. On constate un aplanissem­ent et c’est quelque chose qu’on surveille. Que ce soit en Amérique du Nord, en Europe ou au Japon, ces courbes sont encore légèrement positives. S’il y a une inversion des courbes de taux d’intérêt, la probabilit­é d’une récession nord-américaine ou mondiale augmente. On pourrait réagir et être plus prudent.

S.R – Quelle société est sur votre écran radar ? S.B.

– Dans un contexte où l’on cherche des titres un peu plus défensifs, Enbridge (ENB., 43,95 $) profite d’une barrière à l’entrée qui rend ses activités difficiles à concurrenc­er. Ses coûts de distributi­on relativeme­nt bas vont lui donner un avantage dans les années à venir. Elle a eu des difficulté­s d’exécution il y a deux ou trois ans, mais elle semble bien gérer la situation. Dans les derniers rapports trimestrie­ls, l’entreprise a montré qu’elle était sur une bonne lancée et on croit que ça va continuer. À cet égard, le bilan s’est amélioré. La direction a mieux géré le degré d’endettemen­t. De plus, nous prévoyons que le dividende augmentera de l’ordre de 10 % par année dans les prochaines années. Le rendement du dividende est à 6,3 %. C’est attrayant, d’autant plus qu’on ne craint pas une réduction du dividende. Il arrive que des titres se rendent à 6 %-7 %-8 %, car on s’inquiète d’une diminution du dividende. Ce n’est pas le cas pour Enbridge.

S.R. – L’industrie pétrolière fait face à des vents frontaux au Canada en raison de la différence de prix entre le pétrole canadien et internatio­nal et des contrainte­s en ce qui concerne la distributi­on du pétrole. Cela représente-t-il un risque pour Enbridge ? S.B.

– Oui, ils doivent rester aux aguets des développem­ents à ce sujet, mais on croit que c’est gérable.

S.R. – Vous vous occupez également de la planificat­ion financière de vos clients. La correction est-elle une occasion d’enregistre­r des pertes fiscales alors que nous approchons de la fin d’année ? S.B.

– C’est toujours une réflexion à faire entre octobre et décembre. Dans notre cas, on ne se presse pas d’enregistre­r des pertes pour enregistre­r des pertes. On n’anticipe pas une dégringola­de du marché. Il faut faire attention de ne pas augmenter les liquidités pour des raisons fiscales et ensuite regretter d’être passé à côté d’une reprise. Je ne dis pas que c’est ce qui va arriver, mais les économiste­s de BMO Nesbitt Burns jugent que la probabilit­é d’une récession demeure faible.

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